Essai
Nouvelle parution
R. Bauer, La Belle Décadence. Histoire d’un paradoxe littéraire

R. Bauer, La Belle Décadence. Histoire d’un paradoxe littéraire

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Editions Honoré Champion)

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Heur & malheur d’une beauté vénéneuse" par Morgane Leray.

 

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Roger Bauer, La Belle Décadence. Histoire d’un paradoxe littéraire

Paris : Honoré Champion, coll. "Bibliothèque de littérature moderne et contemporaine", 2012.

EAN 9782745311702.

  • 424 p.
  • 90 EUR

Présentation éditeur :

Sous ce titre moins paradoxal qu'il ne semble, l'auteur propose une interprétation globale de la littérature dite de décadence. À partir des oeuvres, des significations changeantes et souvent contradictoires des mots et des images qu'ils portent, il esquisse un relevé chronologique et topographique d'un continent littéraire jusque-là mal exploré. Par " littérature de décadence " - une formule qui remonte à Baudelaire et à ses " Notes nouvelles sur Edgar Poe " -, I'on a d'abord désigné la littérature nouvelle et révolutionnaire qui s'est développée vers le milieu du xtxe siècle par opposition à l'esthétique dite " classique " jusqu'ici dominante, mais dont l'échec - une " décadence " authentique - était devenu manifeste.
Ce par quoi il fallait commencer, c'était tâcher de trier, de classer, de mettre en ordre les innombrables trouvailles et innovations consécutives à ce changement de cap décisif. Une précaution avant tout s'imposait : ne pas céder à la tentation de préférer les débats d'idées à l'analyse des phénomènes concrets. Il serait fâcheux par exemple que le lecteur - et le commentateur - ne tinssent pas compte du fait que la Salomé d'Oscar Wilde ressemble davantage à ses soeurs homonymes chez Jules Laforgue et Jean Lorrain qu'à la Salomé redoutable et grandiose de Huysmans et de Gustave Moreau.
On ose espérer que nos lecteurs trouveront intérêt à suivre ces spéculations et que leur propre lecture des textes s'en trouvera enrichie. On espère également que certaines conventions anciennes auront perdu de leur force et de leur évidence, comme celle de la compensation automatique des défauts d'un récit par son élégance (ainsi en va-t-il des invraisemblances de l'action romanesque dans le Zohar [18921 de Catulle Mendès).
Cette histoire de la littérature de la décadence ne devrait-elle pas, selon toute probabilité, trouver son achèvement dans une connaissance plus approfondie des apports et des exigences de la littérature post-décadente ?

Roger Bauer (1918-2005), ancien élève de l'ENS, Docteur ès-Lettres, était Professeur émérite de Littérature comparée à l'Université de Munich.