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Repenser la littérature jeunesse aujourd’hui : éclatements et nouvelles voix/voies

Repenser la littérature jeunesse aujourd’hui : éclatements et nouvelles voix/voies

Publié le par Université de Lausanne (Source : Maryse Sullivan)

Repenser la littérature jeunesse aujourd’hui : éclatements et nouvelles voix/voies

Colloque organisé par La petite bûcheronne

3 février 2017
Université d’Ottawa

La littérature pour la jeunesse, bien que déjà populaire, a connu une remarquable expansion au cours des dernières décennies, particulièrement en Amérique du Nord où la production littéraire plus récente a définitivement su rattraper celle de l’Europe. Ces nombreuses publications ont constitué en quelque sorte un nouvel âge d’or de la littérature jeunesse. L’expansion de ce champ littéraire, tant en termes de production que de public, a ouvert de nouvelles avenues pour cette paralittérature, autrefois considérée inférieure. À partir des années 1960-1970, la littérature pour la jeunesse s’est beaucoup épanouie et s’est précisée de plus en plus pour cibler des catégories de jeunes lecteurs. L’échelle de la jeunesse s’est subdivisée pour répondre aux différentes attentes des lecteurs de 0-3 ans, 4-6 ans, 7-9 ans, 10-12 ans et 14 ans +. Dans les années 1990, de nombreux textes pour la jeunesse qui ciblaient un public genré (par exemple les séries Sisterhood of the Traveling Pants, Marie Tempête ou Amos Daragon) ou un genre littéraire précis comme les romans policiers (Chrystine Brouillet, Michèle Marineau, Sara Shepard) ou encore les romans d’horreur (Chair de poule, Frisson), ont aussi vu le jour.

Toutefois, les dernières œuvres qui ont émergé de ladite « littérature pour la jeunesse » semblent remettre en question ces divisions en présentant des intrigues qui attirent autant un public adulte qu’un public jeunesse. Le cycle Harry Potter a d’ailleurs captivé l’attention internationale des lecteurs (jeunes ou adultes) pendant plusieurs années. Les sept livres du cycle, tout comme les livres du cycle Marie Tempête, ont même été publiés à la fois sous l’étiquette « jeunesse » et sous l’étiquette « adulte ». Qu’en est-il alors de ces frontières entre la littérature pour la jeunesse et la littérature destinée aux adultes? Est-ce seulement certains textes qui réussissent à franchir ces limites, ou assiste-t-on plutôt à un décloisonnement des genres et des publics? Avec l’avènement de la littérature « jeune adulte » (Young Adult), les marges entre les groupes d’âge semblent effectivement de plus en plus brouillées. Quelles limites restreignent alors les thématiques abordées en littérature pour la jeunesse? Existe-t-il encore des sujets tabous?

L’idée de sujets tabous, ou de leur absence, nous paraît être une avenue à explorer. Les dernières décennies ont ouvert la voie à plusieurs thématiques spécialement destinées à la jeunesse (les premières amitiés, la puberté, les premières relations amoureuses, la maturité, l’affirmation de soi). Plus récemment, les auteurs se sont mis à aborder des sujets, autrefois considérés tabous, mais qui font partie intégrante du quotidien des jeunes lecteurs, tels que l’orientation sexuelle, la violence, la santé mentale, le suicide, la perte, l’abandon, la sexualité, ou encore la spiritualité. Ainsi, des textes, comme Junk et Doing It (Melvin Burgess), Ma vie ne sait pas nager (Élaine Turgeon), Philippe avec un grand H (Guillaume Bourgault), Garçon manqué (Samuel Champagne), The Fault In Our Stars (John Green), donnent lieu à de nouvelles discussions sur la jeunesse et ses préoccupations.

Voici quelques pistes qui peuvent orienter votre réflexion :

  • Quels sont les nouveaux sujets traités en littérature pour la jeunesse? Y a-t-il encore des tabous en littérature jeunesse? Comment sont-ils abordés?
  • Quelles sont les limites du corpus jeunesse? Y a-t-il des sujets qui demeurent absents?
  • Y a-t-il toujours une division entre les textes pour la jeunesse et les adultes? Comment un texte arrive-t-il à rejoindre plusieurs publics?
  • Comment expliquer le brouillage ou la division des frontières littéraires et/ou commerciales?
  • Dans quelle mesure le roman jeunesse tente-t-il de redevenir éducatif, voire formateur?
  • Qu’en est-il des divisions genrées propres au corpus jeunesse aujourd’hui? De quelle façon s’inscrivent-elles dans le portrait littéraire actuel?
  • Qui est la nouvelle jeunesse? âge? sexe et genre? préoccupations?
  • Comment définir l’évolution de cette littérature? Quelles sont les grandes tendances des années 2000? Peut-on dire que le portrait de la littérature pour la jeunesse a réellement changé?

Vous êtes invité(e) à soumettre par courriel, au plus tard le 1er décembre 2016, une proposition de communication (300 mots maximum) accompagnée d’une courte notice biographique. Veuillez faire parvenir votre proposition (ou toute demande d’information) à l’adresse suivante : lapetitebucheronne@gmail.com   

Le colloque, qui se déroulera en français, comportera des communications d’une durée de 20 minutes. Aucuns frais d’inscription ne seront demandés. Par contre, veuillez noter que nous ne nous acquitterons pas des frais de transport et d’hébergement.

Les communications feront l’objet d’une publication sur une plateforme en ligne au cours de l’année 2017. Les participants seront contactés ultérieurement à ce sujet.

Université d’Ottawa, Ottawa, Ontario.