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Relire, relier : Jean Tortel

Relire, relier : Jean Tortel

Publié le par Marie-Eve Thérenty (Source : Catherine Soulier)

Colloque
Université Montpellier III-RIRRA 21
21 et 22 octobre 2010



Relire, relier : Jean Tortel


Venu à l'écriture poétique par l'intermédiaire d'un disciple de Mallarmé, Jean Royère, fondateur de La Phalange et théoricien du musicisme qui publia son premier poème en 1928 dans Le Manuscrit autographe et son premier recueil, Cheveux bleus, en 1931 aux éditions Albert Messein, Jean Tortel, que cette proximité initiale a tenu à distance du surréalisme, s'est assez vite éloigné du néo-symbolisme de son maître de jeunesse.
Poète attaché au vers, mais aussi « auteur de morceaux de proses en tous genres » (H. Deluy) – chroniques, essais, romans, journal et l'inclassable Discours des yeux –, il a, de 1931 à 1990, élaboré une oeuvre exigeante et discrète, toute d'attention et de tension, entre scrutation du « là-devant » et interrogation de la trace scripturale, lente constitution d'un « discours des yeux » et effort pour « retrouver une définition » du vers. Une oeuvre charnelle où s'affirment le choix du jardin et le goût du bonheur terrestre mais qui manifeste aussi une constante méfiance à l'égard de l'épanchement lyrique et des séductions de l' « image » poétique, un refus du charme musical, un souci de rigueur, voire de dépouillement, qui ont conduit certains de ses lecteurs, tel Philippe Jaccottet, a invoquer à son sujet les Muses de l'algèbre et de la géométrie.
Salué par de nombreux créateurs – le numéro d'hommage de la revue Action poétique réalisé à l'occasion des quatre-vingts ans du poète le prouverait à lui seul –, cet écrivain en qui Jean-Luc Steinmetz a pu voir l'« une des grandes figures secrètes de la poésie de la fin du XXe siècle » n'a pourtant pas obtenu la reconnaissance universitaire à laquelle il pouvait prétendre. Il reste donc beaucoup à faire, beaucoup à dire à son propos.
Faisant suite à une première journée d'étude tenue en 2000 à l'UPV, le colloque d'octobre 2010 se propose de relire l'oeuvre dans sa diversité et sa complexité, mais aussi de la saisir dans un réseau de relations. Car, dans la « bibliothèque » collective, de nombreux liens se tissent entre le texte de Tortel et celui d'autres écrivains : liens avec les oeuvres incitatrices (Scève, les lyriques du XVIIe siècle, Baudelaire, Mallarmé) ; liens avec les oeuvres de contemporains amis comme Clancier, Follain, Guillevic et Ponge dont Tortel a souvent été rapproché ; liens avec les écrits d'autres amis, plus jeunes, les Marseillais – si mal nommés – des Cahiers du Sud : Malrieu, Todrani, Guglielmi, Deluy, Viton, Arseguel, bientôt dispersés d'Action poétique en Manteia ou Sud, et les écrivains « de seconde modernité », tels Royet-Journoud, Albiach, Veinstein ; liens encore avec les propositions de Philippe Beck. Ce sont ces liens, dont la liste n'est pas exhaustive, que l'on aimerait voir préciser.
Ainsi espère-t-on, entre relectures des textes et étude des relations intertextuelles, prendre une mesure plus juste de ce que G. Arseguel appelait naguère une « différence modeste, souveraine, capitale » et mieux cerner ce qui, d'une oeuvre toujours trop mal connue, peut encore travailler des écritures en cours, leur servir de repère.


Pour tout renseignement contacter :

Catherine SOULIER, 17 rue Henri René, 34000 Montpellier
E-Mail : catherine.soulier@wanadoo.fr