Questions de société
Réforme du lycée, le retour: Rapports Descoings & Apparu (création d'un nouveau cycle de la Première à la Licence)

Réforme du lycée, le retour: Rapports Descoings & Apparu (création d'un nouveau cycle de la Première à la Licence)

Publié le par Bérenger Boulay

Avant toute chose: qui est Benoist Apparu?

- Interview de B. Apparu : « Je ne cache pas mes ambitions ministérielles » (Educpros, 20/05/09)

- L'UMP manipule les étudiants contre les enseignants-chercheurs : les aveux de Benoist Apparu (Vidéo: Canal+, 26/04/09)

- Proposition de loi de B. Apparu visant à faireparticiper à l'élection des présidents d'université les membres nonélus des Conseils d'Administration.

- Voir surtout la page Qui est Benoist Apparu? - De la LRU à la réforme du lycée... sur le site du Sorbonnard (sorbonneengreve)

-------------

Ci-dessous:

- Rapport Apparu sur la Réforme du Lycée

- Rapport Descoings sur les lycées (2 juin 2009)

 - Communiqué de la CGT-Educ'action et de la FERC-CGT, vendredi 29 mai 2009.

- Libération 27/05/09: La réforme du lycée, le retour. 

- France info 27/05/09: Réforme du lycée, le retour

- Educpros.fr 27/05/09: Réforme du lycée : le député Benoist Apparu rend ses préconisations

- Réforme du lycée : Descoings rend son rapport,  Agnès Leclair, Le Figaro - 01/06/2009

- Vidéo: Descoings : champion de l'ouverture ? - Ca se dispute 30 mai 2009.

- Richard Descoings remet ses travaux sur la réforme du lycée - AFP 02/06/09

- Réforme du lycée : les propositions de Richard Descoings - Le Monde 2 juin 2009

- Vidéo: LYCÉE: LES PRÉCONISATIONS DE RICHARD DESCOINGS - AFP 2 juin

- De Darcos à Descoings, les aléas d'une réforme - Le Monde (Luc Cédelle 2 juin 2009)

 -------------

- Rapport Apparu sur la Réforme du Lycée: création d'un nouveau cycle de la Première a la Licence

Suite au mouvement dans les lycées en 2008 une mission parlementaire avait éténommée. Le rapporteur UMP, Benoist Apparu, a rendu ses conclusionsjeudi dernier devant la commission des affaires sociales. La piècemaîtresse du projet (mais le rapport ne saurait s'y borner etcontient d'autres fleurs) est la réorganisation des cycles scolaires.

- La place du lycée général ettechnologique dans le système éducatif doit être redéfinie, enarticulant ce niveau d'enseignement avec le supérieur. L'année de Seconde devrait être clairement distinguée desdeux années du cycle terminal et celui-ci devrait être adossé àl'enseignement supérieur:

- laSeconde doit constituer une année de sas, c'est-à-dire de transition,entre, d'une part, les années de scolarité du « socle commun deconnaissances et de compétences », institué par la loi du 23 avril 2005et constitué de l'ensemble des apprentissages qui doivent être acquispar 100 % d'une classe d'âge au cours de la scolarité obligatoire, quicommence à l'école élémentaire (cours préparatoire) et s'achève à lafin du collège et, d'autre part, les années d'un nouveau cycle quiprépare l'entrée dans l'enseignement supérieur

- Le cycle terminal dulycée, soit les années de Première et de Terminale, et les trois annéesde la licence (le niveau L selon la terminologie européenne) ou lesdeux années de formation dispensée dans les instituts universitaires detechnologie (IUT) et les sections de technicien supérieur (STS),doivent être conçus comme un nouveau cycle. Comprenant au total quatreou cinq années d'études, celui-ci doit conduire 50 % d'une classe d'âgeà un diplôme de l'enseignement supérieur.

Télécharger le rapport en pdf

--------

Rapport Descoings sur les lycées (2 juin 2009)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2697

-------

Réforme du lycée : le rapport Apparu au service de la réforme de l'Etat.

Communiqué de la CGT-Educ'action et de la FERC-CGT, vendredi 29 mai 2009.

-Libération 27/05/09: La réforme du lycée, le retour. 

http://www.liberation.fr/societe/0101569773-la-reforme-du-lycee-le-retour

Un rapport parlementaire, publié ce mercredi, met sur la tableplusieurs propositions de réforme, plus ou moins nouvelles. De quoirelancer le débat avant la remise du rapport Descoings attendu le 11juin.

Elle revient au galop, laréforme du lycée. En décembre dernier, Darcos, hué par lesmanifestants, avait dû reculer, promettant de «repartir à zéro».

Deux «missions» ont alors été lancées dans la foulée. La premièreconfiée à Richard Descoings, le médiatique directeur de Sciences-PoParis, qui doit rendre ses propositions le 11 juin. La deuxième, menéepar des parlementaires, dont le rapport est publié aujourd'hui (Lire ici en pdf). «Nous,députés et sénateurs, ne voulions pas rester à côté du débat. On a donclancé notre propre mission et voici nos propositions», explique le rapporteur UMP Benoist Apparu.

Et parce que rien n'est simple, les onze parlementaires qui ontplanché sur cette mission n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Lestrois membres socialistes ont donc publié leur contribution en annexe. «BenoistApparu a voulu aller trop vite en proposant un catalogue de mesuressans avoir pris le temps de rétablir un climat de confiance. ce n'estpas comme ça qu'on fait passer une réforme», résume Yves Durand, député du Nord.

Des stages à la place du redoublement

Que faut-il retenir de ces 85 pages ? Trente préconisations, plus oumoins novatrices... Certaines ressemblant même comme deux gouttes d'eauau premier projet Darcos. Revue des principales mesures envisagées.
- Dans les grandes lignes:une seconde générale et technologique indifférenciée. Deux classes depremière (une générale et une technologique) pour ne créer qu'enterminale de véritables filières (littéraire, scientifique etéconomique pour le bac général, gestion, industrie, santé pour le bactechnologique).

- Concernant la classe de seconde, qui avaitcristallisé les critiques en septembre dernier, les propositions deBenoist Apparu ne sont pas franchement différentes. On retrouve leprincipe du tronc commun (maths, français, histoire-géo, languesétrangères, sciences expérimentales, sport) et les modules dits despécialisation. Petite subtilité: parmi les quatre modules (quireprésenteront au total 6 heures de cours par semaine), deux seraientobligatoires: «la découverte SES» et «la découverte technologie».

Pourquoi alors ne pas les intégrer dans le tronc commun? «Parcequ'à la différence des matières classiques, le lycéen pourra choisirdes cours différents regroupés sous le même nom de module», essaied'expliquer Apparu, s'embrouillant au passage. Exemple: l'élève pourrachoisir un cours de gestion plutôt que celui de mécanique dans lemodule «découverte Technologie». Cette mesure, si elle devait passertelle que présentée ce matin, promet un casse-tête monstre pour leséquipes pédagogiques.

-Un «sas de rattrapage» pendant l'été. Objectif : diminuer par deux lesredoublements. Près de 15% des élèves de seconde refont leur année. «Et ça coûte à l'Education nationale un milliard d'euro!» Pour faire des économies, «pourquoi pas mettre en place des stages de rattrapage pendant l'été, avec des profs volontaires?»,propose Apparu. Dans la même veine, des stages de 15 jours pendant lesvacances de février pour les élèves voulant passer par exemple de lafilière générale à technologique.

Des mesures d'économies- Le bac, réforme a minima. Conserver un examen terminal pour quelques matières, «parce que tout le monde y tient». Et faire passer les autres épreuves en «contrôle en cours de formation». Mise en oeuvre bac 2012.- «35 heures TTC» (comprendre : tout type d'enseignement compris). «Leslycéens ont trop d'heures de cours, environ 33 à 38 heures, sanscompter le travail à la maison. On propose de passer à 30 heures decours et 5 heures de devoirs à la maison, faits au lycée». Comment  baisser le volume horaire? «Enrepérant les points de convergence entre les programmes. Toutsimplement. Un exemple: en éco et histoire-géo, certains cours serecoupent, on peut donc faire des économie en terme d'heure.» Et de moyens donc. «Uneheure de cours supprimée, c'est à peu près 1000 postes en moins. Et onpourrait abaisser de 5 à 8 heures l'emploi du temps hebdomadaire… » lance le rapporteur UMP,  comme pour séduire le ministre Darcos et ses impératifs budgétaires.

- Sur France info (chronique à écouter en ligne): Réforme du lycée, le retour

http://www.france-info.com/spip.php?article297344&theme=81&sous_theme=133

Emmanuel Davidenkoff - 27 mai 2009Le lycée de nouveau sur la sellette avec la présentation aujourd'huid'un projet d'origine parlementaire et, le 11 juin, la remise despropositions de Richard Descoings, le patron de Sciences Po, à NicolasSarkozy.

Ecouter la chronique Education du 27 mai  (1'51")
Deux approches radicalement différentes.

La première, portée par le jeune député UMP BenoistApparu, est une des plus originales de ces dernières années – troporiginale sans doute pour passer. Elle propose de réorganiser lesystème éducatif en trois temps. Le premier couvrirait primaire etcollège – la scolarité obligatoire - ; le deuxième engloberait le lycéeet le premier cycle universitaire ; le troisième la suite des étudessupérieures.Cela fait des années que les professeurs d'université se plaignent duniveau de leurs étudiants en premier cycle. Une telle réformepermettrait de mieux aménager les rythmes de progression, avec aumilieu un bac « allégé ».

Et côté Richard Descoings ?

La perspective semble radicalement différente, beaucoupplus pragmatique. Les pistes sont connues : améliorer l'orientation,rénover la voie technologique, rééquilibrer les filières pour en finiravec la domination du bac S… En fait tout le suc de ces propositionsdevrait se trouver dans la méthode préconisée. Richard Descoings l'aprouvé à Sciences Po : c'est un réformateur habile.

En tout état de cause, aucun changementmajeur avant 2010, à l'exception des 123 lycées retenus par XavierDarcos pour « expérimenter » des éléments de sa réforme avortée l'hiverdernier

Et encore… Une intersyndicale largementmajoritaire a demandé hier l'abandon de ces expérimentations. Le degréde défiance du corps éducatif vis-à-vis du ministère demeure donc trèsélevé, comparable à ce qu'il était à la fin du ministère Allègre en2000. Si bien que pour aboutir, tous ces projets de réforme devrontêtre précédés par une phase de reconquête de la confiance.

C'est un peu le sens du tour de France des lycées accompli par Richard Descoings : montrer qu'il était à l'écoute

Il n'en fallait d'ailleurs pas plus pour relancer larumeur d'une nomination du directeur de Sciences Po à l'Educationnationale. L'intéressé dément. Il rappelle qu'il a toujours pensé qu'unministre devait préalablement s'être confronté au suffrage universel –avoir été élu. Et il prend pour exemple Luc Ferry et Claude Allègre,que deux années ont suffi à « caraméliser » - ce sont les termes deRichard Descoings. Qui n'a probablement pas envie de terminer en flan àla vanille.


-Educpros.fr: Réforme du lycée : le député Benoist Apparu rend ses préconisations

http://www.educpros.fr/detail-article/h/c53b2f0670/a/reforme-du-lycee-le-depute-benoist-apparu-rend-ses-preconisations.html

BenoistApparu, le député UMP de la Marne, a présenté mercredi 27 mai 2009 sonrapport sur la mission d'information parlementaire sur la réforme dulycée. Ses préconisations mêlent idées neuves très ambitieuses etdéjà-vu dans le projet Darcos.

BenoistApparu aura dégainé le premier. Le député UMP de la Marne a présentémercredi 27 mai 2009 son rapport sur la mission d'information sur lelycée. Il devance ainsi Richard Descoings, chargé de la mission lycéepar Nicolas Sarkozy, qui doit rendre ses propres conclusions auxalentours du 11 juin 2009.
Petit retour en arrière… Fin janvier2009, une mission d'information parlementaire composée de onze membres,de droite comme de gauche, est créée pour plancher sur la rénovation dulycée. Objectif pour les députés : ne pas rester à l'écart du débat.

En quatre mois, la mission a entendu 80 personnes au cours de 33auditions et 2 tables rondes. Elle a visité 3 lycées et un CIO (centred'information et de documentation). Des députés extérieurs à la missionont mené 54 tables rondes dans un lycée de leur circonscription. Destravaux moins médiatisés que le tour de France de Richard Descoings,mais qui ont été prolifiques. Le texte de Benoist Apparu compte 232pages, résumées en trente propositions réparties en huit thèmes.


Thème 1 : l'objectif de la réforme
Benoist Apparu nous le disait dans une interview: « il faut donner du sens à la réforme ». Le député voudrait passer dulycée conçu comme une fin en soi à un lycée préparant à l'enseignementsupérieur. De ce fait, il préconise la création d'un blocprimaire-collège avec une culture commune pour 100 % des jeunes d'unegénération et un deuxième bloc lycée-licence. Une idée très ambitieuse.

Le triptyque du temps scolaire. Par ailleurs, le rapporteur reprend l'organisation des enseignements imaginée par Jean-Paul de Gaudemar,le recteur de l'académie d'Aix-Marseille à l'origine de la premièremouture de la réforme du lycée : de la culture générale (ou tronccommun), des enseignements d'approfondissement ou d'exploration (pourse spécialiser progressivement) et de l'accompagnement. Chacun de cestrois groupes d'enseignement occuperaient respectivement 70 %, 20 % et10 % du temps scolaire en seconde ; 50 %, 40 % et 10 % en première ; 40%, 50 % et 10 % en terminale.


Thème 2 : l'organisation de la scolarité
C'estl'un des deux thèmes les plus riches en propositions. On y retrouve desidées déjà présentes dans la première version de la réforme du lycée :une vraie seconde de détermination, une spécialisation progressive,trois heures de cours hebdomadaires dédiées à l'accompagnement, lasemestrialisation ou encore la réduction du temps scolaire à 30 heuresde cours par semaine.

Aller vers plus d'interdisciplinarité.Pour maintenir les grands champs disciplinaires et inclure desenseignements de découverte et de spécialisation tout en réduisantl'horaire hebdomadaire des élèves sans faire un « lycée light », lerapporteur propose une réduction des vacances d'été de deux semaines.Il admet également qu'il faudra refondre les programmes et misenotamment sur l'interdisciplinarité. Une idée qui peut faire débat (quiva enseigner quoi ?) et remet en cause la formation des enseignants. «La masterisation et le papy-boom peuvent permettre d'engager plusfacilement cette révolution », répond Benoist Apparu.

Sas de rattrapage et 35 h "TTC". BenoistApparu a également ajouté quelques nouveautés comme les 5 heures de «travail à la maison » organisées au lycée pour lutter contre lesinégalités sociales. Il préconise également un « sas de rattrapage »(ou stage de remise à niveau) l'été pour lutter contre le redoublementen seconde. Il s'éloigne de Jean-Paul de Gaudemar (favorable à unsystème de modules optionnels) en proposant en seconde les sciences écoet la technologie obligatoires pour tous et deux modules au choix (dansla famille sciences ou la famille lettres) en plus du tronc commun. Enpremière, il préconise une spécialisation progressive en offrant lechoix entre une première générale ou une première technologique, puisune terminale spécialisée.  


Thème 3 : la modification de l'accès à l'enseignement supérieur
Lesdeux principales préconisations de Benoist Apparu : instaurer desquotas de bacheliers technologiques dans les IUT (au moins 50 %) etdéspécialiser la première année d'université à la manière de la L1santé. « On pourrait penser à une L1 droit-économie-gestion par exemple», indique-t-il. Le rapporteur propose également de généraliser àtoutes les grandes écoles publiques le dispositif conventions ZEP deSciences po. Ce qui va faire plaisir à Richard Descoings…


Thème 4 : l'orientation
Surce sujet, Benoist Apparu propose d'avancer au début de terminale leprocessus d'orientation active, mettre en place des découvertes demétiers, développer l'information ou encore de créer des sas deréorientation en milieu et fin de première… Il préconise également lamise en place d'un service public de l'orientation et de l'insertion.Un service déjà prévu peu ou prou par Xavier Darcos pour novembre 2009.


Thème 5 : l'évaluation des élèves
Surce thème, Benoist Apparu prend un grand risque : avouer que la réformedu bac est inséparable de la réforme du lycée. Il propose notamment degarder le contrôle terminal pour cinq matières (français, philo,histoire-géo + deux épreuves de spécialisation) mais d'instaurer unepart de contrôle en cours de formation pour les autres matières : LV1,LV2, sport (ce qui est déjà le cas) et autres enseignements. « Le bacfait fantasmer tout le monde. C'est une vache sacrée, mais ce n'est pasle plus important », déclare-t-il.


Thème 6 : la redéfinition du métier d'enseignant
L'idéede Benoist Apparu est d'inclure les trois heures d'accompagnement desélèves dans le service hebdomadaire des professeurs. Il insiste ainsisur le fait qu'il s'agit bien là d'enseignement. Problème : commentfaire en sorte que les enseignants ne récupèrent pas ces heures pourboucler le programme ? « A nous de leur faire confiance et, si besoin,d'interdire de faire du disciplinaire au niveau national », indiqueBenoist Apparu.


Thème 7 : la vie lycéenne
Lerapporteur préconise notamment la désignation d'un professeur référentpour suivre le lycéen pendant toute sa scolarité. Une mesure réclaméepar le syndicat SE-UNSA.


Thème 8 : la gestion des établissements
«On ne peut pas laisser des lycées comme Louis-le-Grand à Paris etJean-Renoir à Bondy être gérés de la même façon », affirme BenoistApparu. Son idée est ici de donner aux établissements une part deliberté pédagogique (autrement dit d'autonomie). Cette liberté pourraitêtre utilisée pendant les 3 heures d'accompagnement hebdomadaires. « Leministère de l'Education nationale ne doit pas publier une circulairede cinquante pages sur l'emploi de ces heures », insiste BenoistApparu. Autre idée, plus difficile à gérer : accorder une autonomiedisciplinaire pour 10 % des 27 heures de cours du temps scolairehebdomadaire.


Réformer le lycée… mais quand ?

Lerapport de la mission indique qu'il serait souhaitable que cetteréforme du lycée, à moyens constants, soit engagée rapidement,c'est-à-dire dès la rentrée 2010. Néanmoins, elle est conçue pours'étaler sur une plus longue période. « C'est une réforme progressive.Je suis convaincu que c'est ce qu'il faudra faire dans quatre ou cinqans. Mais si un ministre reprend cela demain, cela peut lui posercertaines difficultés… », avoue Benoist Apparu. Et d'ajouter : « Jen'ai pas de bon de commande, contrairement à Richard Descoings qui, enjuin, ne va certainement pas sortir une bombe qui mettra tout le mondedans la rue ».


Contre-propositions du PS : quel jeu politique ?

«Lorsque j'ai présenté ce texte aux autres membres de la mission, le 28avril 2009, ils étaient tous d'accord. Un mois plus tard, comme parhasard, les choses ont évolué », déplore Benoist Apparu. Yves Durand,le président de la mission (député socialiste du Nord), a refusé de lesoumettre au vote et décidé de faire des contre-propositions. Dans lapresse, celui-ci a déclaré que la réforme proposée était très proche decelle de Xavier Darcos. Il a jugé les préconisations de Benoist Apparu« à la fois techniques et floues » et suggéré « une autre logique:poser les vrais problèmes du lycée ». Ceux-ci tourneraient autour dequatre thèmes : vie lycéenne, savoirs à acquérir, métier d'enseignantet moyens. Par ailleurs, le groupe socialiste a expliqué qu'il nepouvait valider le rapport Apparu car il ne concernait pas le lycéeprofessionnel.  Il préconise que soit lancée en 2009-2010 « uneconcertation avec tous les acteurs » et demande « un plan pluriannuelde recrutement » sur cinq ans.

Virginie Bertereau, 27.05.09

----------

- Vidéo: Descoings : champion de l'ouverture ? - Ca se dispute 30 mai 2009

- Réforme du lycée : Descoings rend son rapport,  Agnès Leclair, Le Figaro - 01/06/2009.

 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/05/20/01016-20090520ARTFIG00631-reforme-du-lycee-descoings-rend-son-rapport-.php

Le directeur de Sciences Po propose de s'attaquer d'abord à l'orientation, maillon faible du système. coeur-.gif

Pointée comme la première préoccupation des jeunes, l'orientation se profile comme un thème central du rapport que Richard Descoingsremettra mardi à l'Élysée sur la réforme du lycée. C'est le «sujetphare de tous les échanges depuis le début de ma mission», a soulignéle médiatique directeur de Sciences Po, qui prévoit aussi de faire despropositions sur le rééquilibrage des filières générales, laréhabilitation des voies technologiques et la maîtrise des langues.

Manqued'informations, difficile compréhension d'un système de plus en pluscomplexe pour les lycéens, leurs familles et les professeurs, filièrescloisonnées, facteur de l'inégalité des chances… L'orientation apparaîtcomme une des principales failles du système éducatif français. RichardDescoings a d'ores et déjà lancé quelques pistes pour s'atteler à cechantier : la création de partenariats entre les établissementsd'enseignement supérieur et les lycées pour «parfaire l'information desélèves sur les filières universitaires», la nécessité de faire jouer unrôle actif aux professionnels de l'entreprise dans l'information etl'orientation des lycéens, le développement des parcours de découvertedu monde professionnel comme les stages ou encore la réflexion sur lerôle des conseillers d'orientation psychologues.

1.450 licences professionnelles, 109 BTS, 138 CAP

Ledirecteur de Sciences Po est loin d'être le seul à plancher sur cettequestion. Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse, prône pour sapart l'instauration d'un «service public de l'orientation» doté d'un«véritable pilotage» pour coordonner la vingtaine de réseaux nationauxd'orientation qui avancent en ordre dispersé. Le député UMP BenoistApparu, rapporteur d'une mission d'information parlementaire sur la réforme du lycée,a notamment proposé de créer une «passerelle de réorientation» pour queles lycéens des voies technologiques puissent rejoindre la voiegénérale pendant leur année de première. Une manière d'éviter unenfermement précoce dans une mauvaise direction.

Car touss'accordent à dire qu'en France, être «orienté» revient à être exclu dela voie générale, jugé sur ses mauvaises notes et non sur un projet ouune compétence. Mais depuis des années, rien ne change malgré lesrapports qui s'empilent. Leur grand nombre tient aussi à la richesse duvocable orientation qui couvre aussi bien l'affectation à une filièreque l'élaboration d'un projet professionnel et l'information sur lesvoies pour y arriver. Si les lycéens se disent inquiets, les parentss'avouent également perdus dans le dédale des choix. Comme Sylvie, dontla fille aînée a inutilement souffert dans une prépa scientifiquequ'elle a intégrée malgré un niveau très modeste en maths. «Personnen'a su lui indiquer une filière technologique adéquate pour intégrerune école d'ingénieurs, regrette sa mère. Même son père, qui exercepourtant le métier d'ingénieur !»

«Un lycéen a le choix entreprès de 1.450 licences professionnelles, 109 BTS, 138 CAP ! C'est uncasse-tête extraordinaire», dénonce Xavier Cornu, directeur délégué dela formation de la chambre de commerce et d'industrie de Paris. Bienentendu, les élèves peuvent être aiguillés par des conseillersd'orientation-psychologues (COP). Mais ces derniers ne sont que 3.500pour plus de 5 millions d'élèves. «Comment, en cinq heures maximum paran, dont la plus grande partie en classe complète, un COP pourrait-ilconnaître l'élève assez pour l'orienter judicieusement ?», s'interrogeune lycéenne sur le blog lancé par Richard Descoings.

«Pour se repérer, il est indispensable de disposer d'informationsfiables sur le devenir des étudiants de toutes les filières», avanceMarie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d'orientation pourl'emploi. L'enjeu ? Permettre aux élèves de réfléchir en terme dedébouchés et de métiers. Pour ce, les professionnels ont aussi un rôleà jouer. «Les acteurs économiques, auparavant peu intéressés par cesquestions, commencent à s'impliquer», note Marie-Claire Carrère-Gée.

----------

Richard Descoings remet ses travaux sur la réforme du lycée - AFP le 2 Juin 2009

PARIS (AFP) — Le directeur deSciences-Po Paris, Richard Descoings, chargé par Nicolas Sarkozy d'uneconcertation sur la réforme du lycée, remet ses conclusions mardi àl'Elysée et devrait insister sur le rééquilibrage des filières,l'orientation et la maîtrise des langues.

Depuis janvier, quand il a été chargé de cette mission à la suite duretrait du projet contesté du ministre de l'Education Xavier Darcos, M.Descoings a organisé des débats dans 80 lycées de 76 départements etcréé le site internet lyceepourtous.fr, afin d'être à l'écoute des lycéens, parents et enseignants.

De ce tour de France des lycées, au cours duquel il dit avoirrencontré "une jeunesse extrêmement engagée, mature, posée et prête àargumenter", M. Descoings a retenu plusieurs points: des demandesd'orientation, de soutien et de stages, l'importance des langues, lanécessité de rééquilibrer les séries du lycée général (L, ES et S) etde rénover la voie technologique.

Le directeur de Sciences-Po, qui est notamment à l'origine d'uneouverture de son école à des bacheliers de milieux défavorisés, entendatténuer l'actuelle hiérarchie très forte des séries du baccalauréat,selon laquelle un bac scientifique est mieux coté que les autres bacsgénéraux, qui sont eux-mêmes plus valorisés que les bacs technologiqueet professionnel.

"C'est une question de société et une question politique. Lesenseignants sont d'anciens élèves qui ont réussi, les décideurs sontpassés par la voie générale et les grandes écoles, si bien qu'il y aune mauvaise information sur les autres voies", a-t-il expliqué à l'AFPlors d'un de ses déplacements.

Les "préconisations" qu'il va rendre, qualifiées de "travaux" parl'Elysée, sont attendues car le principe de la réforme du lycée a étémaintenu, pour la rentrée 2010.

Mercredi 27 mai, une mission parlementaire sur la réforme du lycée adéjà rendu son rapport, sans que députés UMP et PS ne parviennent àtrouver un accord.

La suite ici: http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hIfhffYEb2NcM8Ik0917WtlW1AJQ

-----------------

Réforme du lycée : les propositions de Richard Descoings - Le Monde 2 juin 2009


Le directeur de Sciences-Po Paris, Richard Descoings a remis à Nicolas Sarkozy,mardi 2 juin en fin de matinée, son rapport sur le lycée. M. Descoingsavait été chargé, en janvier, par le président de la République d'unemission de concertation sur la réforme du lycée à la suite du retraitdu projet contesté du ministre de l'Education Xavier Darcos.

Son travail a deux ambitions : d'abord redonner du sens auxapprentissages, à l'heure où tous les jeunes passent par un lycée -technologique, professionnel ou général -, mais où ils sont nombreux àse demander quel sens ont ces apprentissages scolaires; ensuite essayerde dessiner un lycée plus juste, où les séries les plus prestigieusesne seraient plus réservées à une élite sociale.

A partir de ces deux grands principes, M. Descoings formule despréconisations autour de quatre axes de travail : améliorerl'orientation, renforcer la voie technologique, rééquilibrer les bacsgénraux et développer une meilleure maîtrise des langues vivantes.

L'orientation. C'est "le" sujet central qui aémergé des consultations menées par M. Descoings. Le directeur deSciences-Po émet plusieurs propositions "simples" pour améliorer cetteorientation, comme la multiplication des stages, le retour des lycéensdans leurs collèges pour parler de la vie au lycée, les visites delycéens dans l'enseignement supérieur pour découvrir les filières, lesvisites de professionnels d'entreprises dans les établissementsscoalaires.

Il préconise également l'instauration d'un temps dévolu àl'orientation, un temps d'accompagnement particulier des lycéens dansleurs besoins spécifiques. Chacun pourra utiliser quelques heureshebdomadaires soit pour se perfectionner pour préparer une classepréparatoire par exemple, ou pour se faire aider quand on a desproblèmes en maths ou en français par exemple, ou bien pour travaillerson orientation.

La suite ici: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/02/reforme-du-lycee-les-propositions-de-richard-descoings_1201023_3224.html

----------

- Vidéo: LYCÉE: LES PRÉCONISATIONS DE RICHARD DESCOINGS - AFP 2 juin

-----------

De Darcos à Descoings, les aléas d'une réforme - Le Monde 2 juin (Luc Cédelle)
Is'agit toujours de réformer le lycée. Mais entre Xavier Darcos, ministre de l'éducation, etRichard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, la méthode suivie, le calendrier et les objectifs ne sont plus les mêmes.

Tout a débuté en avril 2008 : confronté à un mouvement lycéen quis'en prend aux réductions de postes d'enseignants, le ministre évoquel'idée d'une réforme. Elle pourrait, assure M. Darcos, être soutenuepar les mêmes lycéens qui le contestent dans la rue. Début mai, leprojet prend forme : un lycée "modulaire", au fonctionnementproche d'une logique universitaire, avec une part importanted'enseignements optionnels, un temps pour l'accompagnement individuelet une division de l'année en semestres. En juillet, un documentcontenant 16 "points de convergence" est signé par les protagonistes du dossier, dont le SNES-FSU, principal syndicat dans le secondaire.

Quelques semaines plus tard, rien ne va plus. La question dessuppressions d'emplois compromet le projet : les contestatairesattribuent à la réforme la seule volonté de faire des économies. Lacrainte d'une possible "suppression" deplusieurs disciplines parmi les enseignements obligatoires se répand.La fronde gagne dès septembre. En novembre, la reprise du mouvementlycéen plonge le gouvernement dans une inquiétude que vient aiguiser larévolte de la jeunesse en Grèce.

Coup de théâtre, le 15 décembre : Nicolas Sarkozyet Xavier Darcos annoncent le report d'un an de la réforme, bientôttransformé en retrait pur et simple. Le 12 janvier, M. Descoings sevoit confier une mission de réflexion et de consultation.Parallèlement, Benoist Apparu, député UMP de la Marne, crée une mission parlementaire d'information sur le sujet.

Enfévrier, "Ambition pour la réforme des lycées", groupe d'une vingtained'organisations dont le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et les Cahierspédagogiques, dénonce la "confusion" résultant de la multiplication des consultations.

A mesure qu'il se dessine, le projet Descoings ne parle plus de lycée "modulaire"et leur paraît en retrait par rapport à l'ambition initiale. En évitantles questions de la définition du travail enseignant et de la refontedu bac, "il ne s'attaque pas aux vaches sacrées", regrette Philippe Watrelot, des Cahiers pédagogiques.

Voir aussi:

Le site de la mission Descoings