Essai
Nouvelle parution
R. Graziani, Les Corps dans le taoïsme ancien

R. Graziani, Les Corps dans le taoïsme ancien

Publié le par Vincent Ferré (Source : Marie-Pierre Ciric)

Romain Graziani, Les Corps dans le taoïsme ancien

Paris: Les Belles Lettres, coll. "Realia", 2011.

EAN13 : 9782251338361

Présentation de l'éditeur :

Les textes du taoïsme ancien ne dissertent pas dans l'abstrait du corps humain. Sous la forme de fictions et de fables, ils mettent en scène ses usages possibles, ses ressorts et ses ressources : un ancien condamné, amputé d'un pied pour ses crimes, rudoie le Premier ministre au sortir de leur cours de méditation, et lui en remontrer sur la notion de vertu. Un ermite malicieux rembarre un aspirant à la sagesse, en se piquant de refuser les « gueules cassées » produite en série par l'éducation confucéenne. Le maussade et concupiscent seigneur de Wei retrouve soudain le sourire à l'écoute des propos d'un reclus des montagnes, venu l'entretenir de chiens et de chevaux galopant librement « dans les steppes du non-être ». Les prouesses de l'archer Lié-tseu sont réduites à rien par Comte Obscur, qui lui enseigne « le tir du non-archer ».  On voit défiler dans les premiers écrits taoïstes, le Tchouang-tseu et le Lié-tseu, les figures les plus admirées et les plus détestées de la société chinoise, du gentleman plein de prestance, rompu aux civilités d'apparat, jusqu'au paria hideux et querelleur. Comment l'éthos taoïste parvient-il à discourir du sage en se dispensant de notions morales, en pensant la sagesse comme un régime de puissance, en l'associant à l'ampleur de l'espace, au travail de l'imagination, à l'oeuvre du Ciel? Par une apparence de paradoxe, ce sont les corps infirmes, les créatures informes, les êtres les plus infâmes qui jouissent d'une affinité de fond avec le Tao, le Principe qui régit le cours des êtres et des choses.