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Pop culture

Pop culture

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Emilie Lucas-Leclin)

Pop culture

(English version below

Versión española más abajo)

Le terme de popculture – équivalent anglo-saxon de « culture de masse » –désigne un phénomène culturel qui commence, selon l'historien Dominique Kalifa,dans la décennie 1860 et se développe tout au long du 20e siècle. Lapop culture englobe l'industrie culturelle et les médias de masse soustoutes leurs formes, de la presse jusqu'à Internet, en passant par le cinéma,la radio et la télévision. Cette approche n'épuise cependant pas la définitionde ce phénomène : quels liens tisser entre culture populaire et culture demasse ? L'ambiguïté même du terme de popculture, diversement commenté et traduit par les spécialistes de l'histoireaméricaine (J. Portes, M. Kammen), témoigne de la difficulté à établir des frontières. Les termes quelquepeu faciles de « consommation », de « série » ou de « stéréotype » sont-ilssuffisants pour en comprendre les effets ? Couramment opposée à la cultured'élite, la culture de masse a longtemps été – et est encore - considérée aveccirconspection, notamment du fait de sa mise en cause par l'Ecole de Francfort– la reproductibilité technique del'oeuvre amenant, selon Benjamin, à la perte de son « aura ». La diffusionet la reconnaissance institutionnelle du « pop art » a achevé debrouiller les cartes.

La littératurea tissé des liens fondamentaux avec la popculture. Dès l'avènement de la presse à grand tirage, le roman feuilletondevient un genre extrêmement populaire, ce qui n'empêchera pas Balzac, Sue ouDumas d'acquérir une légitimité institutionnelle.

La pop culture a aussi constitué une source féconde à laquelle puiserde nouveaux procédés d'écriture. Si les techniques du cinéma ont eu uneinfluence déterminante sur l'évolution du genre romanesque (Faulkner, JuanRulfo), certains romanciers actuels affirment trouver leur inspiration dans lesprocédés d'écriture et de montage des séries télévisuelles états-uniennes. Onassiste par ailleurs de plus en plus à des phénomènes d'hybridation des genresqui semblent rendre obsolète l'idée même de« paralittérature » : le roman, et la poésie, se mêlent à la BD (« poèmes-bulles »d'Orfi aux enfers de Dino Buzzati,nouveau genre du « roman graphique ») ; le polar a été largementinvesti par les littératures d'avant-garde (à commencer par le Nouveau Roman etses épigones), alors que la SFet la fantasy s'imposent de plus enplus comme culture « légitime » en investissant la littérature« d'auteur » - comme on parlerait du « cinéma d'auteur ».

Les relations entre littératureet pop culture apparaissent aussi sur le plan des moyens de diffusion :nous avons évoqué le roman feuilleton et le rôle de la presse, mais il faudraitciter aussi la poésie sonore qui s'appuie sur les ressources de la bandemagnétique et de la radio (B. Heidsieck, J. Giorno), le rôle d'Internet(support des « calligrammes animés » de Xavier Malbreil ou de lapremière version en ligne du « roman » Tumulte de François Bon) - les nouveaux médias et leurspotentialités hypertextuelles pouvant également être convertis en procédés d'écriture, comme dans le fameuxroman The House of Leaves de M. Z.Danielewski.

Il faudrait également étudierles auteurs dont le succès s'est construit à partir de cette position-frontièreentre littérature et pop culture :on pourrait citer Douglas Coupland et le déjà classique Generation X. Tales for an Accelerated Culture, qui inclut en margeillustrations, publicités et slogans propres à la pop culture ; V.Ravalec, auteur du roman primé Cantiquede la racaille, mais aussi d'une B.D. inspirée des mangas japonais, Tokio girls, et scénariste passionné derock'n'roll ; ou encore le très controversé Maurice G. Dantec, dont lesoeuvres parviennent à « mixer » le polar, la SF, le roman-feuilleton, voirel'essai.

Enfin, à l'heure du phénomènede la Longue Traîne- cette diversification de l'offre culturelle sous toutes ses formes permisepar l'explosion d'Internet -, on peut être tenté d'interroger la notion même de« culture de masse ». En la personne du blogger, par exemple, lanotion de pop culture trouve à lafois une incroyable renaissance et une limite ultime : quand chacun peutdevenir écrivain sur la toile et trouver un public fidèle, peut-on encoreparler de « culture de masse » ? Quelles transformations cesphénomènes impliquent-ils sur « l'objet littéraire » ?

C'est à tous ces procédés d'emprunts, d'interférences etde rapprochements entre littérature et popculture que nous souhaitons nous intéresser, sans exclusion de genres, maisdans une perspective qui reste fidèle à l'orientation comparatiste de la revue.

Lespropositions de communication (3000 signes), accompagnées d'une brèvebibliographie et d'une courte présentation du rédacteur, doivent être envoyéesavant le 26 octobre 2009 en fichierword ou rtf à l'adresse : lgcrevue@gmail.comen suivant la feuille du style de la revue : http://trans.univ-paris3.fr/spip.php?article71.Les articles retenus seront à envoyer pour le 23 décembre 2009. Nous rappelons que la revue TRANS- accepte lesarticles rédigés en français, anglais et espagnol.

Pop culture

[English]

The term pop culture–Anglo-Saxon equivalent of « mass culture » – refers to a culturalphenomenon which started, according to historian Dominique Kalifa, in the 1860sand developed all along the 20th century. Pop culture encompassescultural industry and mass media of all sorts, from the press to the Internet, tocinema, radio and television. This approach doesn't however exhaust thedefinition of that phenomenon: what bonds can we build up between popularculture and mass culture? The very ambiguity of the term pop culture, diversely commented upon and translated by specialistsof American history (J. Portes, M. Kammen), shows how difficult it is to establish boundaries. Are terms a littletoo facile like « consumption », « series » or« stereotype » sufficient to understand its effects? Very oftenopposed to elite culture, mass culture has long been considered withcircumspection, notably because of its calling into question by the School of Frankfurt – the technicalreproducibility of the work leading, according to Benjamin, to the loss of its« aura ». The diffusion and institutional recognition of « pop art »helped clouding the issue.

Literature has built up fundamentalbonds with pop culture. Since thebeginnings of high circulation press, the serialized novel became an extremelypopular genre, which didn't prevent authors like Balzac, Sue or Dumas to obtainan institutional legitimacy.

Pop culture also represented a fruitful sourcewhere to draw new writing processes. If cinema techniques have had adetermining influence on the evolution of the novelistic genre (Faulkner, JuanRulfo), some novelists nowadays claim to find their inspiration in the writing and editing processes of AmericanTV series .Besides, more and morephenomena of hybridization of genres can be witnessed, which seem to makeobsolete the very idea of « paraliterature » : novel, and poetry,mix with strip cartoons(« balloon-poems » in Orfi auxenfers by Dino Buzzati, new genre of the« graphic novel») ; thedetective story has been widely “besieged” by avant-garde literatures (especiallyby the Nouveau Roman and its epigones), while Sci-fi and fantasy emerge as a more and more « legitimate » cultureinvading « art-house » literature – as we would talk of art-housemovies .

Relationships between literature and popculture can also be spotted as far as diffusion means are concerned: wehave referred to the serialized novel and the role of the press, but we shouldalso mention recorded poetry which uses resources like magnetic tapes and radio(B. Heidsieck, J. Giorno), the role of the Internet (medium used for XavierMalbreil's « animated calligrammes » or the first online version ofthe « novel » Tumulte byFrançois Bon) - the new media et their hypertextual potentialities alsobeing convertible in writing processes,like in the famous novel The House of Leaves de M. Z.Danielewski.

Oneshould also study the authors whose success is built on this boundary-positionbetween literature and pop culture :we could mention Douglas Coupland and the already classical Generation X. Tales for an AcceleratedCulture, which includes in the margin illustrations, adverts and slogansspecific to pop culture ; V. Ravalec, author of the prized novel Cantique de la racaille, but also of a strip cartoon entitled Tokio girls inspired by Japanese mangas, who is also a screenwritercrazy about rock'n'roll ; but also the controversial Maurice G. Dantec,whose works manage to « mix » detective story, Sci-fi, serializednovel, and even essay.

Finally, at the time of the Long Tailphenomenon - this diversification of cultural material whatever its form beingallowed by the booming of the Internet -, we can be tempted to question thevery notion of « mass culture ». Let us take the example of the blogger,through which the notion of pop culturefinds both an incredible rebirth and an ultimate limit: when anyone can becomea writer on the web and find regular readers, can we still talk about « massculture »? What changes do those phenomena imply on the « literary object»?

All thoseborrowing processes, interferences and parallels between literature and pop culture are what we wish to focuson, without excluding any genre, but in a perspective which remains faithful tothe comparatist aim of journal.

Article proposals (3000 characters),to which a brief bibliography and a short introduction of the writer must be joined, must be sent before October, 26th 2009 in word or rtf file to : lgcrevue@gmail.com respecting the MLA layout : http://owl.english.purdue.edu/owl/resource/557/01/. The selected articles will have tobe sent for December, 23th 2009.We remind you that the journal TRANS- accepts articles written in French, Englishand Spanish.

Pop culture

[Español]

El término pop culture –equivalente anglosajón de « cultura de masas » - designa un fenómenocultural que, según el historiador Dominique Kalifa, comienza en los años 1860y se desarrolla a lo largo del siglo XX. La pop culture abarca laindustria cultural y los mass media en todas sus formas, de la prensa ainternet, pasando por el cine, la radio y la televisión. Sin embargo estadefinición no agota la complejidad del fenómeno: ¿Qué relación cabe establecerentre la cultura popular y la cultura de masas? La misma ambigüedad del términopop culture, comentado y traducido de maneras muy diversas por losespecialistas de la historia americana (J.Portes, M.Kammen) atestigua ladificultad de establecer fronteras. ¿Los conceptos socorridos de “consumo”, de“serie' o de “estereotipo” son suficientes para dar cuenta del fenómeno?Habitualmente contrapuesta a la cultura de élite, la cultura de masas ha sidoconsiderada con circunspección desde hace mucho – y sigue siéndolo hoy día -,debido sobre todo a la crítica de la misma realizada por la Escuela de Frankfurt:según Walter Bejamin, la reproductibilidad técnica de la obra conlleva lapérdida de su “aura”. La difusión y el reconocimiento institucional del “popart” ha acabado de desdibujar las barreras.

La literatura ha entretejido vínculos fundamentalescon la pop cultura. Desde la aparición de la prensa de gran tirada, lanovela folletinesca se transforma en un género extremadamente popular, lo cualno impedirá a Balzac, Sue o Dumas adquirir una legitimidad institucional.

La pop cultura ha constituido también unafuente de la cual extraer nuevos procedimientos de escritura. Si las técnicasdel cine han tenido una influencia determinante en la evolución de la novela(Faulkner, Juan Rulfo), algunos novelistas actuales reconocen inspirarse en losprocedimientos de escritura y de montaje de las series televisivasestadounidenses. Los fenómenos cada vez más frecuentes de hibridación degéneros parecen volver obsoleta la misma idea de “paraliteratura”: la novela yla poesía se mezclan con el de las historietas y cómics (los“poemas-historieta” de Orfi en los infiernos deDino Buzatti, un nuevo género de “novela gráfica”); la novela negra ha sidoampliamente explotada por la literatura de vanguardia (empezando por le NouveauRoman y sus epígonos), mientras que la Ciencia Ficción y la fantasy seafirman cada vez más como una cultura “legitimada” al acceder al título deliteratura “de autor” – como se suele hablar del “cine de autor”.

La relación entre literatura y popculture aparece también en lo relativo a los medios de difusión: a los ejemplos del folletín y de laprensa habría que añadir el de la poesía sonora basada en los recursos de labanda magnética y de la radio (B. Heidsieck, J. Giorno), el papel de internet(soporte de los “caligramas animados” de Xavier Malbreil, o de la primeraversión en línea de la “novela” Tumulte de François Bon). Los nuevos mediay sus potencialidades hipertextuales pueden también convertirse enprocedimientos de escritura, como en la famosa novela The house of leaves deM. Z. Danielewski.

Habría asimismo que estudiar a los autores cuyoéxito se construye a partir de esta posición fronteriza entre literatura y popculture: cabría citar a Douglas Coupland y el ya clásico Generation X.Tales of an Accelerated Cultura, que incluye en sus márgenes ilustraciones,anuncios y eslóganes propios de la pop cultura; V. Ravalec, autor de lapremiada novela Cantique de la Racaille, pero también de un comic inspirado en losmangas japoneses, Tokio Girls, y guionista apasionado de Rock'n roll: otambién al muy polémico Maurice G. Dantec, cuyas obras consiguen mezclar lanovela negra, la ciencia ficción, el folletín e incluso el ensayo.

Por último,coincidiendo con el fenómeno de la Larga Estela – la diversificación de la oferta cultura en todas sus formasinducida por la explosión d'internet – cabría interrogar la misma noción de“cultura de masa”. Por ejemplo, en la figura del bloguero la noción de pop culture adquiere simultáneamente una increíble expansióny un postrer límite: cuando todo el mundo puede convertirse en escritor en lared y encontrar un público fiel, ¿tiene sentido todavía hablar de “cultura demasas”? ¿Cuáles son las transformaciones del “objeto literario” inducidas porestos fenómenos?

Todos estosprocedimientos de préstamos, interferencias y aproximaciones entre literatura ypop culture constituyen el centro denuestro interés, sin exclusión de géneros, pero desde una perspectiva fiel a laorientación comparatista de la revista.

Las propuestas de artículo (3000 signos) acompañadasde una breve bibliografía y de una corta presentación del redactor, deben serenviadas antes del 26 de octubre de 2009en documento word o RTF a ladirección: lgcrevue@gmail.com siguiendolas pautas de redacción de la revista: http://trans.univ-paris3.fr/spip.php?article72.Los artículos seleccionados habrán de ser enviados antes del 23 de diciembre2009. Recordamos que la revista TRANS- acepta los artículos redactados enfrancés, inglés y español.