Essai
Nouvelle parution
Ph. Roger, L'Ennemi américain. Généalogie de l'antiaméricanisme français.

Ph. Roger, L'Ennemi américain. Généalogie de l'antiaméricanisme français.

Publié le par Marc Escola (Source : Livre reçu)

Compte rendu publié dans Acta fabula (Printemps 2003) : Laurence Guellec, « La soeur ennemie »

Vient de paraître :

 

Philippe Roger, LEnnemi américain. Généalogie de lantiaméricanisme français, Paris, Le Seuil, 2002. 602 p. 26 Euros.

Lantiaméricanisme est une donnée centrale de la vie culturelle et politique en France, où il est plus vif quen tout autre pays d'Europe. Il y a là un paradoxe (puisque la France da jamais été en guerre avec les États-Unis) et une énigme (car la virulence des réactions antiaméricaines en France paraît sans rapport avec les frictions ou désaccords " réels "). Le but de ce livre est d'éclairer cette " exception française ".

Lantiaméricanisme nest pas la critique des États-Unis. Ce nest ni une idéologie, ni une doctrine (il est d'ailleurs autant " de droite " que " de gauche "). Lantiaméricanisme français se présente comme une stratification de discours négatifs qui forment en France tradition, au sens où ils passent, enrichis, d'une génération à l'autre et où ils forment un lien entre des Français idéologiquement divisés. Pour comprendre l'antiaméricanisme français, il faut donc en faire la généalogie.

Du dénigrement de l'Amérique par certains philosophes des Lumières à la détestation éthico-esthétique de Baudelaire, et de la déception devant " l'ingratitude " des États-Unis pendant la Révolution française, jusquaux tensions entre Clémenceau et Wilson, les grands schèmes du discours antiaméricain se mettent en place très vite. Ils ne varieront guère sinon pour le pire.

Philippe Roger est chercheur au CNRS et enseigne à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, portant notamment sur le XVIIIe siècle et d'un essai sur Barthes (Roland Barthes, roman, Grasset, 1986/Livre de Poche, 1990). Directeur de la revue Critique.

Compte rendu par Laurence Guellec à paraître dans Acta Fabula