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Paris capitale, son histoire, ses historiens

Paris capitale, son histoire, ses historiens

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Bernard Vassor)

Dans le cadre de Lire en Fête 2007


les Archives nationales proposent


PAGES d'HISTOIRE


les vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 octobre 2007

7e édition : Paris capitale, son histoire, ses historiens
Entrée libre et gratuite


hôtel de Soubise
60, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris



Durant une nuit et deux folles journées, les Archives nationales proposent :


Vendredi 19 octobre, de 21h à 2h du matin,
la nuit de l'écrit dans les Grands dépôts des Archives


Les visiteurs, par groupes de 20 à 30 personnes, pourront écouter Christiane
Marchewska et ses comédiens lire les textes de grands historiens sur Paris, dans
le cadre exceptionnel des Grands Dépôts des Archives Nationales, que Michelet
qualifie de « catacombes manuscrites » ou encore de « nécropole des
monuments nationaux ».


La Galerie du Parlement de Paris construite sous Louis-Philippe,
photographiée par Patrick Tourneboeuf


Les Grands dépôts construits sous Napoléon III, photographiés par Patrick Tourneboeuf


Samedi 20 et dimanche 21 octobre, de 14h à 22h,
Lire en Fête à l'hôtel de Soubise et à l'hôtel de Rohan


deux expositions autour du patrimoine écrit
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« Que dit le volatile ? Les présidents de la Ve République, à travers les
caricatures de Moisan et les documents des Archives nationales »
Moisan, « Mon rayonnement dans le Monde », dessin pour Le Canard enchaîné, 1961
France, coll. part.


Apparue avec la Renaissance et ses affrontements religieux, la caricature utilisée à des
fins idéologiques prend son essor à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre, où règne une liberté
d'expression alors unique en Europe. Cependant, c'est avec l'invention en 1798 du procédé
lithographique, plus économique que la gravure traditionnelle, et la naissance vers 1830 d'une
presse moderne que la caricature politique s'impose. De grands noms, Gavarni, Daumier,
Cham, André Gill, lui donnent alors ses lettres de noblesse, au point que Baudelaire écrit :
« c'est véritablement une oeuvre curieuse à contempler aujourd'hui que cette vaste série de
bouffonneries historiques qu'on appelle La Caricature [journal fondé en 1830 par Charles
Philipon], grandes archives comiques, où tous les artistes de quelque valeur apportèrent leur
contingent. C'est un tohu-bohu, un capharnaüm, une prodigieuse comédie satanique, tantôt
bouffonne, tantôt sanglante, où défilent, affublées de costumes variés et grotesques, toutes les
honorabilités politiques ». A l'aube du XXe siècle, le remplacement du dessin par la
photographie pour rendre compte de l'actualité la plus brûlante oriente définitivement la
caricature vers une lecture plus critique et donc plus journalistique des faits contemporains.
Ainsi naît le « dessin éditorial » que cultive dès 1915 Le Canard enchaîné dont Roland


Moisan (1907-1987) devient à partir de 1955 le dessinateur vedette. Centrées sur la personne
du chef de l'Etat, ses caricatures alimentent deux rubriques : l'une intitulée « La Cour » sous
le général de Gaulle, puis « La Régence » sous Georges Pompidou, l'autre qui paraît en
dernière page sous la forme d'une grande fresque fourmillante de détails, de personnages et de
flash-backs historiques. Mais, si la Ve République et ses nouveaux monarques restent le sujet
de prédilection de Moisan, ils ne sont jamais (mal)traités en soi, indépendamment de toute
référence au passé : nourri par l'imagerie d'Épinal de nos livres d'histoire et une sérieuse
culture académique, Moisan multiplie les clins d'oeil (de Gaulle à Colombey tel Jeanne d'Arc
à Domrémy, Mitterrand en Henri IV et Rocard en Janus mi-Sully, mi-Ravaillac), tisse les
généalogies (Louis XIV et Napoléon se réincarnant en autant de de Gaulle ou de Mitterrand),
pointe les filiations, goûte les raccourcis… L'Histoire de France est un grand livre toujours
ouvert, une grande « Mare aux Canards », dans laquelle Moisan batifole avec délice, jonglant
avec ses héros, ses mythes, ses monstres sacrés, ses faits divers ou majeurs, ses fulgurances
comme ses parts d'ombre.
L'exposition « Que dit le volatile ? » confronte trente-trois dessins originaux de Roland
Moisan avec une cinquantaine de documents, tout aussi originaux, des Archives nationales.
Le propos est de mettre en regard de chaque dessin un document qui soit contemporain non
pas de l'événement caricaturé, mais de celui que Moisan parodie, en piochant dans le riche
passé de la France. Véritables « monuments figurés », dignes de « prendre leur rang dans les
archives nationales » (Champfleury, 1865), les caricatures de Moisan ressortent doublement
de la discipline historique : s'inspirant d'images colportées par des générations de manuels
scolaires, elles servent à leur tour de sources, au même titre que les documents officiels avec
lesquels elles sont ici confrontées.

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« Florilège. 50 documents qui ont fait la France »
Aveu rendu au roi René par Jean de Sainte-Maure, 1469, Archives nationales, AE II 481B

Trouver les lieux dans lesquels s'incarnent l'histoire et la mémoire nationales n'est pas
seulement affaire de grands bâtiments et de cérémonies. Les pièces justificatives à l'appui de
l'investigation historique constituent à elles seules des monuments que les représentants de
l'Etat ont à coeur de conserver, voire de magnifier, depuis le Moyen Age.


Du Trésor des chartes, dont l'idée émerge des déboires archivistiques de Philippe Auguste, au
musée de l'Histoire de France, que Napoléon III fonde en 1867, se posant en souverain
réconciliateur et oecuménique, prompt à s'approprier en les réunissant les actes qui fondent la
légitimité des dynasties et des régimes antérieurs, c'est toujours l'archive comme pièce
unique, considérable, voire spectaculaire par ses caractéristiques matérielles, qui est au coeur
de préoccupations tant politiques que mémorielles et historiques.
Alors tirer de ce patrimoine remarquable par son intérêt et son étendue quelques dizaines
seulement de pièces emblématiques semble relever de la gageure… Comment choisir ? La
notoriété, l'ancienneté, la portée symbolique et historique, mais aussi les qualités esthétiques
sont parmi les critères retenus pour faire ce tri douloureux. Mais au final, ce sont bien
cinquante trésors d'une exceptionnelle importance qui se trouvent ici réunis.
Ainsi le plus ancien papyrus mérovingien des Archives nationales inaugure-t-il une
présentation qui compte également la bulle d'or par laquelle l'empereur philosophe Frédéric
II confirme, en 1234, Raymond VII de Toulouse, en rébellion contre le roi de France et la
papauté, dans ses charges de lieutenant pour le Comtat Venaissin. La magnificence des
supports et de la réalisation contribuent à conférer à ces pièces leur caractère exceptionnel,
que ne vient pas démentir ce superbe registre enluminé du Trésor des chartes, dont la
réalisation est datable du tout premier XIVe siècle, ou encore la charte ornée du portrait de
Charles V en majesté par laquelle le souverain fait de l'hôtel Saint-Paul une demeure royale
inaliénable.
C'est encore l'émotion qui affleure à la lecture de pièces uniques : telle cette lettre autographe
de Louis XIII, fils mal aimé, à sa mère Marie de Médicis que Luynes, favori du roi, tient
confinée à Blois, ou encore ce cahier d'écolier minutieusement copié de la main du dauphin
de France, futur Louis XVI, et dans lequel il consigne les préceptes utiles à son métier de roi –
préceptes qu'il se hâtera, malheureusement pour lui, d'oublier.
Mais l'histoire de France, c'est aussi celle des relations avec des puissances étrangères, ce qui
explique la présence parmi ces trésors de pièces d'origines diverses, parfois fort lointaines,
comme la lettre, sous forme d'un long rouleau de papier, du roi mongol de Perse, Argoun,
proposant à Philippe le Bel une alliance contre les Mamelouks, ou encore ce plan
cochinchinois magnifiquement aquarellé découvert à Tourane par les troupes françaises au
moment de l'invasion de 1859.
Emerge enfin de cet ensemble la conscience d'une pérennité institutionnelle qui passe les
époques et les régimes, comme en témoigne l'usage ressuscité du sceau, au bas de la
Constitution de 1958, qui vient clore un parcours riche de découvertes et d'émerveillements.

des reconstitutions historiques
Sur l'ensemble du site des hôtels de Soubise et de Rohan, quatre troupes de
reconstitutions historiques vous font revivre avec costumes et accessoires
d'époque, quatre moments de l'histoire de Paris.

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Paris 1400 à l'époque de François Villon avec la Confrérie facétieuse
La ruelle de la Roche (rue passante qui permet depuis le Moyen Age le passage
entre les hôtels de Soubise et de Rohan) est transformée en ruelle parisienne du
XVe siècle avec ses treize échoppes, ses artisans, ses commerçants, ses clients
(boucher, marchande de légume, poissonnier, étuves, barbier, mercier,


chapelière, drapier, tailleuse d'habit, ymagier, changeur, cirier, aubergiste,
montreur de monstre, lutteur breton, pâtissier ambulant, forgeron, colporteur,
hommes et femmes d'Eglise, gens d'armes, bourgeois, porteur d'eau, crieur
public, portefaix, frère prêcheur, diseuse de bonne aventure).


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Paris 1630 à l'époque de Corneille avec Les Compagnons de La Noue
« Bras de fer »
La cour de Soubise accueille une troupe de mousquetaires du temps de Louis
XIII pour des démonstrations de combats d'escrime et de tirs à l'arquebuse.



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Paris 1800 à l'époque de Chateaubriand avec la compagnie belge du 2e
Régiment de Dragons, le 2ème Régiment de Chasseurs de la garde impériale
et la 8ème demi-brigade de ligne
La Grande Armée installe son bivouac dans le jardin de l'hôtel de Rohan, évolue
en formation et fait des démonstrations de tir au fusil.


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Paris 1915 à l'époque d'Henri Barbusse avec l'association Mémoire de
la Grande guerre
Une compagnie de poilus investit la cour des Grands dépôts. Ils nous font
revivre la vie dans les tranchées et celle à l'arrière des civils.



Reconstitutions historiques assurées par



Le 2e Régiment de Dragons, 8ème demi-brigade de
Le 2e Régiment des Chasseurs de la ligne
Garde impériale


Association Européenne d'Histoire ® © Mémoire de la Grande Guerre


des conférences : la parole est aux historiens…
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Mythologies parisiennes : les personnages, les événements, les chansons,
les symboles, les objets, les bâtiments, les textes qui ont marqué l'histoire de
Paris en dix conférences (cinq le samedi de 14h à 21h et cinq le dimanche de
14h à 21h)
Les conférences sont suivies de débats avec le public et de dédicaces de leurs
ouvrages par les conférenciers, historiens, écrivains, philosophes, journalistes,
artistes, hommes politiques, dans l'espace librairie.

SAMEDI 20 OCTOBRE 2007

HORAIRE Nom du conférencier Titre de l'intervention
De 14h à 15h Françoise AUTRAND Etienne Marcel
De 15h30 à 16h30 Claude QUETEL La Bastille
De 17h à 18h Christian HOTTIN La Sorbonne
De 18h30 à 19h30 Danielle TARTAKOWSKY Barricades et manifestations
parisiennes
De 20h à 21h Jean-Marc LERI Les résidences parisiennes des
souverains et chefs d'Etat du
Moyen-âge à la 3ème République
De 21h à 22h Yvonne-Hélène
LE MARESQUIER
La Seine au Moyen-âge


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DIMANCHE 21 OCTOBRE 2007


HORAIRE NOM du conférencier Titre de l'intervention
De 14h à 15h Janine GARRISSON Le massacre de la Saint-
Barthélémy
De 15h30 à 16h30 Pierre PINON Le Paris haussmannien
De 17h à 18h Claude GAUVARD Notre-Dame de Paris
De 18h30 à 19h30 Alain ERLANDEBRANDEBOURG
Sainte-Chapelle
De 20h à 21h René BIDOUZE, Bernard
VASSOR et Dominique
DELORD
La Commune,
J.B.Clément,
le Temps des cerises
De 21h à 22h Sylvain AGEORGES Paris et les expositions
universelles



des librairies
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espace librairie institutionnelle (éditions de la direction des Archives de
France, des Archives nationales et des Archives territoriales françaises) ;
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espace librairie adulte et jeunesse proposé par la Librairie de Paris,
place Clichy (sélection bibliographique en rapport avec le thème « Paris, son
histoire et ses historiens ») ;
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produits dérivés : jeux de cartes, affiches, cartes postales, etc.
des démonstrations et des rencontres avec des
professionnels du livre et de l'écrit : archives pour tous
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démonstrations des ateliers de restauration et de reliure des Archives
nationales ;
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initiation à la recherche dans les fonds des Archives nationales sur
l'histoire de Paris, du Moyen Age à nos jours ;
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stands de sociétés savantes et de revues spécialisées dans les sciences
humaines.
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des activités pour les enfants et les plus grands :
historiens en herbe historiens en herbe
.
ateliers du service éducatif et des ateliers de restauration et de reliure
pour les enfants (et aussi pour leurs parents !) : loto historique, jeux
historiques (de patience, des sept familles, de l'oie, de quilles, de volants, de
bulles de savon), initiation à la calligraphie et à l'enluminure, fabrication de
sceaux en plâtre et d'écus de chevaliers, fabrication de petits livres en cuir reliés
et dorés à la main, quizz sur les expositions « Que dit le volatile ? » et
« Florilège » avec de nombreux lots à gagner, etc.
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un café littéraire : la cuisine de l'histoire
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café littéraire à la mode Paris 1400, 1630, 1800 et 1915 avec Barnum :
on y déguste boissons et nourritures sous la colonnade de la cour de l'hôtel de
Soubise, en lisant les textes qu'historiens et écrivains nous ont laissé de Paris
capitale.


un concert : notes historiques
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concert de musique classique 1400, 1630, 1800 et 1915 par l'association
Jeunes Talents dans le cadre prestigieux de la chambre à coucher du prince de
Soubise.

un spectacle de théâtre de rue : les tréteaux de l'histoire



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spectacle déambulatoire « La Re-visite » par la compagnie La
Constellation (3 représentations le samedi et 3 représentations le
dimanche) : trois comédiens entraînent le public dans une drôle de visite
guidée, distanciée, déjantée et incongrue des Archives nationales.
Durée de chaque représentation : 45 minutes


Contact presse

Camille Boisseau
60, rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris
Tél. 01 40 27 62 56 – Fax 01 40 27 66 45
Mél. camille.boisseau@culture.gouv.fr