Questions de société
Occupation & évacuation du siège du CNRS (maj. 27/03/09)

Occupation & évacuation du siège du CNRS (maj. 27/03/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Voir aussi: Vidéo sur le blocage du CNRS du 26/03 (La Télé libre)

blocage du siège du CNRS (évacué dans la soirée du 26/03 aux alentours de 22h45).

 A l'appel des syndicats et associations, plusieurscentaines de personnes se sont rassemblées ce matin (26/03/09) au siège du CNRSrue Michel-Ange dans le 16e arrondissement à Paris pour bloquer latenue du CA.

Suite à une manipulation de la direction, ce CA s'est réuni en catimini dans une salle reculée des étages du bâtiment.

Cette salle a été investie vers 9h40 par 150 personnes environ qui viennent de décider l'occupation du siège du CNRS. Les occupants demandent du renfort (3 rue Michel-Ange, Métro Michel-Ange-Molitor)

Sur cette page:

- "Blocage du CA du CNRS, 26 mars, 8H30, forcer à la négociation" : SNCS-HEBDO 09 n°06 du 25 mars 2009

- Le siège du Cnrs occupé depuis ce matin, blog de Sylvestre Huet. 26/03/09.

- Fâchés contre leur direction, les chercheurs occupent le CNRS. Par Fabien Goubet, Rue 89, 26/03/2009. Vidéo.

- Occupation du siège du CNRS le 26 mars 2009 (blog des occupants du CNRS et site de SLU) + adresse au Premier Ministre & communiqué.

- AFP 26/03/09: Le siège du CNRS, occupé par des manifestants, évacué par la police. Vidéo.

- CNRS occupé, Sorbonne bloquée…  L'Humanité, 27/03/09

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"Blocage du CA du CNRS, 26 mars, 8H30, forcer à la négociation" : SNCS-HEBDO 09 n°06 du 25 mars 2009

nb:  Sncs= Syndicat National des Chercheurs Scientifiques.

http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=1717

Malgré les avis répétés de toutes les instancesscientifiques, malgré la consultation du C3N, malgré la réunion desdélégués de laboratoires et celle des directeurs d'unité, malgré lespropositions des syndicats, la direction poursuit imperturbablement saroute pour un CNRS rabougri, cassé, émietté, laissant les labos sous ladépendance étroite de l'ANR (Agence nationale de la recherche) et deL'AERES (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignementsupérieur). En bloquant le conseil d'administration du CNRS, le 26mars, à 8H30, forçons à la négociation !

Par Henri-Edouard Audier, membre du BN du SNCS-FSU

Après six semaines du mouvement que l'on sait, laministre fait mine de découvrir qu'il y a aussi les problèmes d'emploiet ceux des organismes. Mais elle propose toujours une discussion dansun cadre balkanisé : double jeu ministériel qui tient dans une poignede fer (d'argent ?) les directions d'organismes qui, elles, ontcapitulé en rase campagne.

Mais pour la première fois dans l'histoire de larecherche, c'est à un sabotage de la machine à démolir que se livrentles scientifiques. Par sacs entiers, ils déversent le sable dans sesrouages, ayant compris que mieux vaut une année perturbée que le néantpour l'éternité. L'ANR et l'AERES sont désormais en manque d'experts,les laboratoires ont compris qu'à terme (et souvent dès maintenant),l'AERES les jugera sur des critères quantitatifs ou sur la conformitéaux thèmes définis par quelque Belloc, aux trois publications citéestrois fois. Dynamitons donc ces usines à gaz opaques, boycottons-les etenvoyons les rapports des unités au Comité national. C'est aussi lesens du blocage du conseil d'administration : montrons que nous nesommes pas des victimes consentantes. Exigeons que nos propositionssoient discutées !

Et il faut aussi en finir avec le processus de« désumérisation », vieille lune de la droite qui en 1995 voulaittransformer les 2/3 des UMR (unités mixtes de recherche) en UPRESA(unités propres de recherche de l'enseignement supérieur associées),idée reprise dix ans plus tard par le directeur général Larrouturouavec ses équipes liées et aujourd'hui avec les équipes d'accueilconventionnées. Pas de dés-association sans raisons scientifiques ontdit avec raison les instances, et pour le moins pas sans leur avis. Carc'est là tout simplement la légalité républicaine actuelle. Le SNCSeffectuera les recours juridiques nécessaires, mais partout, dans tousles conseils, sur tous les sites, marquons notre unité avec lesvictimes de l'arbitraire.

Enfin, ne serions-nous désormais même plus capabled'indignation au sort des jeunes qui nous ont fait confiance en entrantdans nos unités, ces jeunes que nous avons formés, qui ont participé ànos publications et qui reçoivent un coup de pied au cul en fin de CDD(contrat à durée déterminé) ? Et ce, au moment même où n'importe quelincapable qui nous a envoyés dans le mur, n'importe quel parasite,réclame ses milliers de stock-options ou son parachute à coups demillions. Exiger l'intégration des CDD sur des statuts par transfert decrédits ANR, demander un plan pluriannuel pour l'emploi, n'est passeulement un geste d'éthique. C'est une condition de survie à terme denos secteurs car à la vitesse où se dégrade la situation, tous lesmeilleurs étudiants iront ailleurs.

Par leur attitude, les dirigeants des organismes ontgravement altéré leur crédibilité. Le SNCS demande à la direction duCNRS d'arrêter le démantèlement du CNRS, de rouvrir la discussion surle projet de contrat avec l'Etat, imposé par le ministère :orientations, structures et moyens. Le SNCS demande aussi l'arrêt des« désumérisations », l'abandon de la procédure des chaires, avecrétablissement des postes pour 2009, le retour de l'évaluation deslaboratoires par le Comité national.

Aujourd'hui, le gouvernement veut gagner du temps etespère le pourrissement de la situation. Notre défi majeur est de leforcer à négocier sur l'ensemble des problèmes, alors qu'il ne nousoffre que des palabres. Il sait les gestes forts qu'il doit faire pourque le dialogue ait lieu. Si une telle négociation s'ouvrait, le SNCS ydéfendrait :

  • la place déterminante desétablissements dans l'orientation et le financement des recherches, lerespect de l'intégrité des organismes, ainsi que leur rôle de(co)opérateur,
  • le remplacement des actionsthématiques de l'ANR par des programmes négociés entre les organismes,ainsi qu'un fort accroissement des crédits de base,
  • des partenariats équilibrés et rénovés entre universités et organismes, notamment via les UMR,
  • la mise en oeuvre d'un plan pluriannuel de l'emploi avec résorption de la précarité,
  • le retour à une évaluation scientifique, les instances actuelles pouvant être immédiatement habilitées pour évaluer les unités.

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Le siège du Cnrs occupé depuis ce matin (26/03/09)Blog {Sciences2}, par Sylvestre Huet, journaliste à Libération.

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/le-sige-du-cnrs.html#more

Plusieurs centaines de personnes occupent le siège du Cnrs. Présent sur place, j'ai pu constater qu''après avoir bousculé la réunion du Conseil d'administration quin'a pu se prononcer que sur des points techniques lors d'une réunion encatimini tenue sans les élus du personnel, une manifestation s'estintroduite dans les locaux du Cnrs, à Paris.

Les manifestants ont été réunis à l'appel de plusieurs syndicats etde Sauvons la Recherche. Ils entendent protester contre les réformesqui «découpent le Cnrs», exigent le rétablissement des postessupprimés, contestent le fonctionnement de l'Agence nationale de larecherche... Devant le durcissement de la direction - CatherineBréchignac a même un instant tenté de refuser de recevoir AlainTrautmann sous prétexte qu'il serait «agent INSERM», alors qu'il estdirecteur de recherche au Cnrs - les manifestants ont décidé de lancerune occupation du siège. Au moment où je suis parti, ils lancaient desappels téléphoniques à leurs collègues dans les laboratoires pourobtenir du renfort...

Un communiqué paru ce matin informe que :

639 directeurs d'unités associées au CNRS (UMR, UPR, FR, FRE, GDR… ) avaient répondu le mardi 24 mars à minuit à la consultation lancée lors de la journée du 14 mars. 624 directeurs (soit près de 98%) se sont prononcés en faveur du texte des 10 points fondamentaux(les demandes des directeurs de laboratoires,lire ci dessous) et 15 on voté contre.

Sur l'ensemble des exprimés, 78 % se déclarent en faveurd'une suspension des activités de direction à partir du 30 mars tantque les 3 points clefs préalables (lire ci dessous) n'auront pas trouvéune solution satisfaisante permettant de passer à l'examen des10 points fondamentaux. Il appartiendra bien entendu à chaque directeurde définir les modalités de cette suspension de manière à éviter desconséquences graves pour les personnels de son laboratoire. 20% sontdéfavorables aux actions proposées.

Les organisateurs de la journée du 14 mars (B. Chaudret, Y. Langevin,Y. Laszlo) tiendront au courant la communauté scientifique au traversdes directeurs de laboratoires d'éventuelles avancées du ministère,avec une particulière attention à l'obtention de réponses concrètes aux3 points clefs préalables.

Les 10 points fondamentaux sont  les  suivants :

► 1) Les EPST doivent continuer à jouer un rôle majeur pour lastructuration nationale de la recherche dans le contexte international,ce qui exige un rôle d'opérateur fort. En ce qui concerne le cas duCNRS, ceci suppose la continuité thématique et la coordination avec lesautres acteurs, en particulier les Universités. Pour jouer ce rôle, leCNRS doit disposer d'une direction collégiale avec un conseilscientifique fort.
► 2) Les UMR sont au coeur du système, leur création et leurrenouvellement doivent être décidés sur critères scientifiquesexclusivement. Elles doivent disposer d'un statut unique.
► 3) Les contrats d'objectifs doivent comporter un engagement surles moyens nécessaires (notamment humains, chercheurs et ITA) pour leCNRS, les organismes et bien entendu les Universités.
► 4) Il faut définir un plan pluriannuel d'emplois à 3 ans et uneprospective à 10 ans pour éviter les effets « d'accordéon » dans lenombre des recrutements des universités et des organismes. Cetteprogrammation doit avoir pour objectif de maintenir et de développerl'emploi scientifique permanent, d'analyser et de réduire la précarité,notamment la proportion de CDD dans les personnels ITA.
► 5) Il est urgent de rééquilibrer les financements actuellementattribués sur projets (ANR…) au bénéfice d'une remise à niveau dusoutien de base, soutien de base modulé en fonction de l'évaluationquadriennale des laboratoires. Il faut rationnaliser les appelsd'offres en tous genres en ménageant un espace important pour lesprojets transverses.
► 6) Les directeurs de laboratoires demandent que la communautéscientifique soit associée à l'évaluation du crédit impôt recherche etde son impact, en particulier en terme d'embauche des docteurs enentreprise. Sur la base de cette évaluation, un rééquilibrage vers larecherche publique devrait être envisagé.
► 7) Le programme blanc de l'ANR doit être porté à 50% des créditscomme annoncé. De plus, les instituts CNRS et autres EPST doiventprendre en charge la définition des programmes thématiques de l'ANR.Les coûts induits de ces programmes doivent être reversés auxlaboratoires sous forme de « préciputs labo ».
► 8) Le dispositif des chaires organisme-université estinacceptable. Il doit être remplacé par des délégations renforcées(avec environnement) jusqu'à 5 ans pour des maîtres de conférencesnouvellement ou récemment recrutés qui doit garantir qu'une telledélégation ne coûte qu'un poste pour l'ensemble organisme-université.Il faut donc financer le dispositif et récupérer dès 2009 les 130postes perdus par an. Ce dispositif doit compléter une approche globaledu problème de la charge d'enseignement des enseignants-chercheurs
► 9) Les directeurs de laboratoires réaffirment leur attachementau recrutement d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs jeunes.
►10) Les directeurs de laboratoires demandent une mise en oeuvre rapideet significative des points positifs du rapport Aimé sur la gestion deslaboratoires.


Les trois points considérés comme un préalable à toute négociations sont les suivants
► Attribution sur liste supplémentaire auconcours 2009 des postes supprimés notamment par la mise en place deschaires dont 90 au CNRS ainsi que de postes ITA.
► Engagement du Premier ministre sur l'intégrité des organismes ainsi que sur leur rôle d'opérateurs.
► Mise en chantier d'un plan pluriannuel de l'emploi scientifique.

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- Fâchés contre leur direction, les chercheurs occupent le CNRS. Par Fabien Goubet, Rue 89, 26/03/2009. Vidéo.

Ils étaient plus d'une centaine à occuper les locaux du siège duCNRS ce matin. La réunion du conseil d'administration du centre derecherche, organisée en catimini et sans les délégués syndicaux, aprovoqué la colère des chercheurs.

Ces derniers protestent contre le démantèlement du CNRS en multiplesentités, les compressions de budget et les suppressions de postes.

Le mouvement de protestation s'est encore durci jeudi. Le conseild'administration qui devait se tenir dans la matinée a été annulé, desmanifestants étant présents devant la salle.

Mais les membres de la direction ont décidé de maintenir lerendez-vous, dans une autre salle du bâtiment, et sans prévenirpersonne. Ainsi les délégués syndicaux n'ont pas été prévenus et ontdonc été écartés du conseil d'administration, dont ils sont pourtantmembres à part entière.

Vers midi, une centaine de chercheurs ont investi le siège

La réaction des chercheurs mobilisés ne s'est pas fait attendre :  àtour de rôle, ils ont bloqué la porte de la salle dans laquelle setenait la réunion « secrète ». Catherine Bréchignac, présidente duCNRS, a refusé d'entendre leurs doléances, considérant que quelquesdizaines de chercheurs « n'étaient pas représentatifs de l'ensemble duCNRS ». 

Il n'en fallait pas plus pour que les esprits s'échauffent. Versmidi, plus d'une centaine de chercheurs avait investi les locaux dusiège social, dans le XVIe arrondissement de Paris. Les membres de ladirection ont tout de même réussi à sortir de la salle de réunion vers13 heures, sans heurts.

Lors d'une assemblée générale improvisée, les chercheurs ont débattudes principales revendications, et ont décidé d'occuper les locauxtoute la nuit. (Voir la vidéo)

Les participants ont affiché leur volonté de rapprocher leurmouvement de celui des universitaires afin de faire bloc face augouvernement.  Un communiqué sur le site de « Sauvons la recherche » appelait ce jeudi après-midi  des renforts : 

« Nous appelons les personnels et les étudiantssolidaires de cette action à rejoindre les occupants à partir de 18heures pour un apéro festif au siège – prévoir les victuailles

PS  :  Nous exprimons notre solidarité à l'égard des occupants de la Sorbonne. »

Attention cependant à ne pas acourir trop vite rue Michel-Ange : plusieurs escouades de CRS patientent devant les locaux occupés, dansl'attente de l'apéritif ou de l'évacuation...

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

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- occupation du siège du CNRS le 26 mars 2009 (blog des occupants du CNRS et site de SLU)

Pour accéder au blog des occupants du CNRS

22h45 : une centaine deCRS – il fallait ça ! – ont sorti les occupants (moins nombreux) et lesont refoulés dans le métro. Notons que ni Arnold Migus, ni CatherineBréchignac n'ont jugé bon de rester. Seul Alain Resplendy-Bernard,secrétaire général du CNRS, a été présent jusqu'à cette heure.L'occupation est terminée, jusqu'à la prochaine, qui ne saurait tarder !

20h Plusieurs dizaines de personnes vont dormir cette nuit au siège du CNRS sion n'est pas délogé avant ... Pour le moment, l'ambiance ici est bonenfant.

Venez nombreux demain à 8h pour bloquer l'entrée du CNRS (cf communiqué decet après-midi ci-dessous).

La Sorbonne est également occupée. Nombreux CRS alentour.

Signé : les 60 personnes à l'intérieur

Certains arrivent encore à rentrer, deux nouvelles à l'instant,pas par l'entrée principale.

16h30, message des occupants du CNRS

Sans réponse du gouvernement à l'adresse au premierministre, l'occupation du siège du CNRS se prolongera. Nous appelonsles personnels et les étudiants solidaires de cette action à rejoindreles occupants à partir de 18h pour un apéro festif au siège – prévoir les victuailles. Dès à présent, nous appelons également à un rassemblement demain à l'entrée du siège afin de mettre en place un barrage filtrant dès 8h.

Nous profitons de ce message pour dénoncer laprovocation que constitue le message de Catherine Bréchignac adresséaux personnels en fin de matinée, qui une nouvelle fois montre sonindifférence et sa morgue à l'égard des personnels. Selon MadameBréchignac, tout va pour le mieux dans l'organisme dont elle assure laprésidence, et le CA a été à peine « perturbé ».

Venez nombreux nous aider à « perturber » (les informations sur l'occupation seront mises en ligne notamment sur le site de SLR)

Les occupant(e)s du siège du CNRS

PS : Nous exprimons notre solidarité à l'égard des occupants de la Sorbonne

Adresse au premier ministre, 15h30

"Depuis huit semaines, la communauté de l'enseignementsupérieur et de la recherche est engagée dans un conflit avec legouvernement portant sur l'ensemble de la politique scientifique etuniversitaire. Ses revendications ont été clairement exprimées etsoumises aux Ministères de tutelle dès le début du mouvement. Nousavons toujours demandé une réponse globale à ce qui constitue une criseprofonde de la formation et de la recherche, tant dans les universitésque dans les EPST.

Le Pacte pour la Recherche et la loi LRU organisentdepuis plusieurs années l'affaiblissement et l'appauvrissement duservice public d'enseignement supérieur et de recherche.

Nous, personnels et étudiants, avons choisi aujourd'huile CNRS comme symbole de l'application d'une politique autoritaire,méprisante et irresponsable. Le premier levier de cette politique estl'extinction de l'emploi scientifique, qui passe par une suppressionmassive de postes statutaires, remplacés par des postes précaires dansles universités comme dans les organismes publics de recherche.

Le siège du CNRS est occupé depuis ce matin, à la suitede la réunion du Conseil d'administration de l'organisme. Nous exigeonsla restitution des 1030 postes supprimés cette année dansl'enseignement supérieur et la recherche. Nous n'accepterons pas qu'ilssoient remplacés par des emplois précaires. Nous nous adressonssolennellement au premier Ministre pour obtenir le rétablissement desemplois supprimés. Nous ne quitterons le siège du CNRS qu'aprèssatisfaction de cette exigence.

Nous sommes ici chez nous. Nous reviendrons aussi souvent que nécessaire."

* Ce matin : A l'appeldes syndicats et associations, plusieurs centaines de personnes se sontrassemblées ce matin au siège du CNRS rue Michel-Ange dans le 16earrondissement à Paris pour bloquer la tenue du CA.

Suite à une manipulation de la direction, ce CA s'estréuni en catimini sans les représentants du personnel dans une sallereculée du 2e étage du bâtiment.

Cette salle a été investie vers 9h40 par 150 personnes environ qui viennent de décider l'occupation du siège du CNRS.

Venez apporter du renfort ! (3 rue Michel-Ange 75 016 Paris. Métro : Michel-Ange Auteuil, ligne 10)

Voici le communiqué rédigé par les occupants (vouspouvez aussi le consulter avec quelques photographies en ouvrant ledocument joint en bas de page) :

"Le siège du CNRS est occupé depuis 9h30 ce matin.

Ce jeudi 26 mars 2009, quelques centaines dechercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens,doctorants, précaires se sont réunis au siège du CNRS, rue Michel-Angeà Paris. Ils avaient décidé d'empêcher la tenue du Conseild'Administration du CNRS prévue à 9h. Le blocage de ce CA, comme detous les Conseils d'Administration des organismes publics de recherche,s'inscrit dans la logique des actions actuellement menées dans lesuniversités et les laboratoires : mettre un terme à une politiquecatastrophique pour l'avenir de notre système de recherche etd'enseignement supérieur.

Mais la direction du CNRS a choisi de tromperdélibérément les personnels réunis au siège, en faisant mine derenoncer à la tenue de ce CA dans la salle prévue à cet effet, et enorganisant un CA clandestin dans une autre salle. Lorsque le secrétairegénéral du CNRS est venu dire aux manifestants que le CA avait eu lieu,ceux-ci ont décidé l'occupation des lieux.

L'étage de la direction du CNRS est donc occupé depuis9h30. Les occupants appellent leurs collègues à venir les soutenir,malgré la présence des forces de l'ordre autour de l'édifice.

Paris, le 26 mars 2009"

15h30 : le texte rédigé par l'AG des occupants du CNRS peut être lu ici.

Documents joints Siège du CNRS : communiqué

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AFP 26/03/09

Vidéo.

Le siège du CNRS, occupé par des manifestants, évacué par la police.

La police a fait évacuer jeudi soir vers 22h30 le siège du CNRS àParis, qui était occupé depuis jeudi matin par plusieurs dizaines dechercheurs, a-t-on appris dans la soirée auprès de ces derniers et dela police.

Les chercheurs avaient voté en débutd'après-midi une adresse au Premier ministre, dans laquelle ilsassuraient qu'ils ne quitteraient pas les lieux avant que soientrétablis 1.030 postes supprimés cette année dans les organismes derecherche et les universités.

Selon Hélène Conjeaud, de "Sauvonsl'université", l'évacuation s'est produite "de façon un peu musclée"avec l'intervention de plusieurs dizaines de policiers casqués etprotégés. Des manifestant scandaient "moins de CRS, plus de CNRS".

Lapréfecture de police a précisé que l'évacuation de quelque 60personnes, sur réquisition du secrétaire général du CNRS, avait duré unquart d'heure et qu'il n'y avait eu "aucun incident". Il n'y a euaucune interpellation.

Les manifestants ont prévu de mettre enplace vendredi un barrage filtrant qui ne laisserait passer que lespersonnes convoquées 3 rue Michel-Ange (XVIème) pour passer desconcours.

Les chercheurs avaient décidé l'occupation du siègeaprès avoir perturbé dans la matinée la tenue d'un conseild'administration du CNRS, pour s'opposer à ce qu'ils considèrent commeun démantèlement et aux suppressions d'emplois.

La ministre de laRecherche Valérie Pécresse a "fermement condamné" jeudi soir le blocagedu conseil d'administration et l'occupation des locaux. "Seul ledialogue permettra de répondre aux préoccupations des chercheurs",a-t-elle souligné dans un communiqué, publié quelques heures avantl'intervention de la police.

Les syndicats ont par ailleursdénoncé dans un communiqué le projet de contrat entre le CNRS etl'Etat, dont l'objet réel, selon eux, est de "valider le démantèlementde l'établissement par pur choix idéologique".

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CNRS occupé, Sorbonne bloquée… - L'Humanité, 27 mars 2009

http://www.humanite.fr/2009-03-27_Societe_CNRS-occupe-Sorbonne-bloquee

Après huit semaines de mobilisation, le mouvement universitaire se durcit. Et promet, pour le 2 avril, « 1 000 manifestations pour l'école ».

«  Pour l'instant, tout va bien, les hommes en bleu marine n'ont pas encore l'air trop belliqueux… »plaisante Jean-Louis Fournel, porte-parole de Sauvons l'université(SLU). Point fort de la journée d'action d'hier, plusieurs centainesd'enseignants et chercheurs ont commencé à occuper le siège parisien duCentre national de la recherche scientifique (CNRS). Preuve que « l'essoufflement » rêvé par le gouvernement n'est pas encore pour demain.

Rassemblés dès 9 heures à l'appel des syndicats(SGEN-CFDT, SNCS-FSU et SNTRS-CGT), les manifestants voulaient empêcherla tenue du conseil d'administration. Celle-ci devait voter le contratÉtat-CNRS, précipitant le démantèlement de l'organisme de recherche.Mais voilà, après avoir fait mine de lever la séance, la direction duCNRS s'est discrètement rabattue dans une salle du 2e étage… « Nous avons alors décidé d'occuper les locaux », précise Jean-Louis Fournel.

Pourrissement

Dans une motion adressée au premier ministre, lesmanifestants exigent la restitution des 1 030 postes supprimés cetteannée dans l'enseignement supérieur et la recherche. Avant d'ajouter :« Nous ne quitterons le siège du CNRS qu'après satisfaction de cette exigence. »En fin d'après-midi, la direction du CNRS n'envisageait toujours pas defaire intervenir les forces de l'ordre. Même bouillonnement à quelqueshectomètres de là. Il était 15 heures lorsque environ 150 enseignantset BIATOSS de Paris-I, Paris-III, Paris-IV et de l'École pratique deshautes études (EPHE) ont décidé d'occuper une partie des bâtiments dela Sorbonne. « Ce blocage est une réaction à l'attitudedu rectorat qui a imposé des conditions d'accès drastiques à laSorbonne pour empêcher la tenue de réunions sans contrôle, explique unprofesseur de philosophie de Paris-I. C'est aussi le signe d'uneexaspération profonde, celle de ne pas être entendu par la ministre. »

L'exemple du CPE

Après huit semaines de mobilisation, la situation surle terrain se tend de jour en jour. Mielleux face aux médias, legouvernement joue, en coulisses, la stratégie du pourrissement et del'intimidation. « On observe une multiplication de laprésence policière, confirme Jean Fabbri, secrétaire général duSNESup-FSU. Tandis que le ministère et les présidents d'universitémettent la pression en agitant la peur des examens ratés. » Hier, la conférence des présidents d'université (CPU) a appelé à la reprise des cours. « Il en va de l'intérêt des étudiants et de la qualité de tous les diplômes universitaires de l'année 2009 »,a écrit la CPU depuis Brest, où son colloque annuel a été suspenduaprès l'envahissement des locaux par des dizaines d'étudiants. Uneposition alarmiste, estime Jean Fabbri. «  Lesenseignants savent comment faire pour rattraper le retard, ils sontencore en capacité de maintenir une cohérence universitaire. »

Pour lui, comme pour la Coordination nationale des universités, la mobilisation est donc loin d'être terminée. « Le mouvement du CPE a duré du 15 janvier au 10 avril, souligne Jean Fabbri. On n'a pas encore atteint cette ampleur. »Tout le mouvement universitaire est d'ores et déjà appelé à participerà la journée de mobilisation du 2 avril prochain. Au programme : « 1 000 manifestations pour l'école »…

Les ministres de l'Éducation Xavier Darcos et del'Enseignement supérieur Valérie Pécresse recevront aujourd'hui la FSUet le SGEN-CFDT et lundi l'UNSA éducation et les « autonomes » de la CSEN sur la réforme de la formation des enseignants.

Laurent Mouloud