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Nationalisme et arts

Nationalisme et arts

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Bernadette REY MIMOSO-RUIZ)

Inter-Lignes n°8

Printemps 2012

 

Nationalisme et arts

 

Si le terme de « nation » trouve son origine dans le natio latin, il prend parfois, selon la définition qu'en donne le Littré, des connotations ethniques « réunion d'hommes habitant le même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts communs pour qu'on les regarde comme appartenant à une même race » (Littré, 1872). Quant à celui de « nationalisme », son apparition tardive est liée à la Révolution (1798) et s'entoure d'une détermination qui peut être hostile à l'étranger. La position du grand Robert est illustrative à cet égard : « exaltation du sentiment national ; attachement passionné à ce qui constitue le caractère singulier, les traditions de la nation, à laquelle on appartient, accompagné parfois d'une certaine xénophobie et d'une certaine volonté d'isolement. » (1994). Les expressions « exaltation » et « attachement passionné », nous entraînent dans une perception émotionnelle au détriment de la raison, et rejoignent ainsi une approche romantique de l'art, dans ce qu'il a de soumis aux affects.

Cette célébration de la nation, reconnue ou exigée, s'accompagne inévitablement d'une culture commune -réelle ou suscitée par des pulsions revendicatrices- pour souligner une différence qu'une affirmation identitaire isole pour mieux mettre en valeur la particularité et les richesses de la nation exaltée.

Les exemples seraient nombreux et relèvent tous d'une archéologie politique que les arts « nationaux » expriment et donnent à voir. Il sera donc opportun de s'interroger sur le sens de la perspective nationale/nationaliste d'une oeuvre d'art, cerner en quoi la lisière est ténue et quels glissements peuvent en résulter. La vocation de l'art correspond-elle à ces manifestations, doit-elle être remise en cause et à partir de quels critères ?

On peut songer aux muralistes mexicains illustrant la gloire du peuple aux lendemains de la révolution, aux poètes passeurs des aspirations de leur pays, au Groupe des Sept canadiens affirmant une identité spécifique en célébrant les beautés du grand nord, au renouveau de la musique kémaliste puisant dans le folklore pour mieux ôter ses habits ottomans, mais aussi aux arts de propagande des fresques staliniennes ou des littératures engagées au côté des politiques, intellectualisant et illustrant leurs théories ou, au contraire, revendiquant une spécificité « nationale » dissoute dans l'amalgame des territoires et porteuse de révolte.

 

Ce numéro d'Inter-Lignes se propose de rassembler une quinzaine de textes visant à étudier les liens tissés entre revendication nationale et expression artistique dans ses diverses formes. Ainsi seront sollicités l'art musical, pictural, architectural, mais aussi la littérature sous ses formes multiples, dans une approche interrogative : quels sont les éléments qui permettent de définir une forme d'art « nationaliste », à distinguer de « national », comment les oeuvres expriment-elles ce sentiment ou cette idéologie et dans quelle mesure ?

 

Les textes à soumettre devront comporter au maximum 28 000 caractères (hors espaces, mais notes incluses). Ils seront suivis d'un bref résumé et de mots clés en trois langues (français, anglais, espagnol), d'une courte notice biographique (10 lignes au maximum) et des coordonnées précises des auteurs (adresse postale et électronique). Une bibliographie sélective est souhaitée.Ils peuvent être rédigés en anglais ou en espagnol pour un tiers du volume, soient cinq articles.Ils devront parvenir au comité de lecture avant le 15 décembre 2011.

Les critères de sélection reposeront naturellement sur leur qualité scientifique, mais aussi sur la variété des sujets abordés, de manière à offrir un numéro le plus éclectique possible où le plus grand nombre d'arts trouvent place.

Les décisions du comité de lecture seront délivrées à partir du 15 janvier 2012.

 

Ils seront adressés à : Bernadette Rey Mimoso-Ruiz

Revue Inter-Lignes

Institut catholique de Toulouse

31, rue de la Fonderie BP 702

F 31068 Toulouse cedex 7

 

@ : b.mimoso-ruiz@ict-toulouse.fr ; bernadette.reymr@wanadoo.fr