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Appels à contributions
Matters of Time - En matière du temps (CPC 2013)

Matters of Time - En matière du temps (CPC 2013)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Adrian May)

Nous sollicitons dès à présent des propositions de communication pour la conférence des doctorants en études francophones de l’université de Cambridge qui aura lieu les 27 et 28 avril 2013 – ‘MATTERS OF TIME’ (‘EN MATIERE DU TEMPS’). Des propositions sont les bienvenues de la part de tous étudiants en deuxième ou troisième cycle (qu’ils soient spécialistes en littérature ou culture francophone ou non) et également de celle des universitaires, artistes et autres personnes intéressées.

MATTERS OF TIME connote l’idiotisme anglais, ‘It’s just a matter of time’ ; or, la matière et le temps constituent deux entités distinctes et instables. L’interstice de ces deux est l’enjeu stimulant quoique difficile de cette conférence. On a beau avoir considéré le temps comme une mesure réglementaire, calculée et purement abstraite, on peut également le considérer comme pluriel, consistent, concret, incorporé. Qu’est-ce que la matérialité du temps ? Et la temporalité de la matière?                                                                                            

Longtemps on a considéré la matière en tant qu’enjeu critique de l’esthétique dans la mesure où ce dernier est un domaine qui traite des objets. Mais dans quelle mesure peut-on considérer les œuvres d’art en tant que MATTERS OF TIME ? Cette piste pourrait traiter non seulement des questions de périodisation, mais également des questions du temps en tant qu'élément constitutif de l’œuvre: par exemple,  quel est ‘le temps’ de la poésie ? Comment la narratologie conçoit-elle le temps romanesque ? De quelle manière la Thing Theory traite-t-elle de la temporalité des choses ? MATTERS OF TIME pourrait aussi indiquer un lien avec les détritus matériels produits par le passage du temps. Dans Le Livre des passages, Walter Benjamin décrit Paris comme une ruine lors de l’époque même où la ville était en plein essor, à savoir le XIXe siècle. Demandons donc, dans le sillage de Benjamin : qu’est-ce qu’une ruine d’aujourd’hui ? qu’est-ce qu’une ruine ? qu’est-ce qu’aujourd’hui ?

En ce qui concerne les arts dits temporels, à savoir le cinéma, la performance et le théâtre, le temps est constitutif. Nous sollicitons donc des contributions pour interroger l’esthétique par rapport aux problématiques de durée, d'endurance et d'attention. Que signifie le fait  de s'ennuyer lors d’un spectacle ? Est-ce que le plan-séquence nous présente une réalité sensuelle ? Interroge-t-il la réalité de plus près ? Comment l’expérience corporelle et concrète du temps est-elle liée à la mesure mécanique de l’horloge, et est-ce qu’on pourrait considérer ces deux  comme étant opposées ? Le devrait-on ? Le temps modifie les corps, leur autoprésentation, conception, identification et combinaison. Soit quelques secondes, soit des époques toutes entières – qu’est-ce que le passage du temps veut dire pour et à travers le corps matériel et social ?

Dans la mesure où la French Theory est souvent assimilée au structuralisme et au post-structuralisme, il existe une opinion commune disant qu’elle favorise la pensée à travers les métaphores spatiales, qu’elle privilégie les structures synchroniques au dépens des mouvements diachroniques. Cependant, les dialectiques hégélienne et marxienne ont connu une influence majeure sur la French Theory depuis les années vingt, où elles sont devenues une problématique courante pour les penseurs français vis-à-vis des questions de la fin de l’histoire, de la pensée utopique, du temps du travail (au sens large et au sens marxien), de la téléologie ou de l’anti-téléologie. Des contributions pourraient porter sur des questions de rétroprojections nostalgiques d’un âge d’or, des conceptions de l’histoire lors du moyen âge et de l’époque moderne, aussi bien que des conceptions théologiques du temps et de l’éternité.

Suggestions de pistes :

antériorité / postérité / contemporanéité

persistance / transition / résistance / permanence

cultures matérielles / Thing Theory

ruines / naufrages / poussière / cadavres / cendres / fantômes / tombeaux / archives / traces

périodiques / journaux / revues intellectuelles / manifestes

temps de la lecture / temps de l’écriture / temps de la théorie  

temps narratif / temps poétique

histoire du livre / histoire de la lecture

plasticitite / formation / déformation / réformation

innovation / évolution / révolution / entropie / conservation

temps abstrait / temps affectif / temps matériel / temps vide / temps sensuel

temporalités immatérielles / rêves / utopies / réalités alternatives / science-fiction / fantastique

la mode / l’archaïque / marques / mobilier / architecture

indexicalité / signalisation / signatures / empreintes

la matière de la mémoire / photographes / cinéma amateur / documentaires / journaux intimes

opportunité / inopportunité

expérience temporelle singulière / intervention collective / évènement

performance durative / plan-séquence / éternité

la mise en scène de la matière / cinéma à sensations

ennui / vitesse / frustration / jouissance

identité en flux / conflit intergénérationnel / nouvelles identifications / post-identification

modernisme / anti-modernisme

technologie / mécanique / nature

(anti-) téléologie / histoire (non-) linéaire

Prière d’envoyer votre proposition de communication (300 mots maximum) à fgrscam@gmail.com avant le 22 février 2013. Nous serions particulièrement intéressés par des propositions de performance ou de lecture en lien direct avec le sujet de la conférence.

 

A la suite de la conférence, une sélection de communications sera éditée sous le format d’un livre.

 

Responsables :

Lisa Jeschke, Adrian May

Alice Blackhurst, Richard Riddick

(Université de Cambridge)