Édition
Nouvelle parution
Marivaux, Journaux II (GF-Flammarion)

Marivaux, Journaux II (GF-Flammarion)

Publié le par Arnauld Welfringer

Marivaux, Journaux II

GF-Flammarion, janv. 2010.

Edition de Erik Leborgne, Jean-Christophe Abramovici, Marc Escola

ISBN : 978-2-08-121964-9

426 pages

9,80 €


Recueil de contributions du dramaturge à divers titres de presse.Réunit des textes mêlant fiction et réflexion philosophique, des essaisd'esthétique, etc.

Voir aussi: Marivaux, Journaux I (GF-Flammarion)

SOMMAIRE

Volume II : L'Indigent Philosophe, Le Cabinet du philosophe, Réflexions diverses

Présentation

Note sur l'établissement du texte et notices bibliographiques

Pensées sur différents sujets (Sur la clarté du discours, Sur la pensée sublime) (Mercure, 1719)

L'Indigent Philosophe (1727)

Le Cabinet du philosophe (1734)

Réflexions (Sur les Romains, Sur les hommes, Mercure, 1751)

Réflexions sur Thucydide (Mercure, 1755)

Le Miroir (Mercure, 1755)

Réflexions sur l'esprit humain (sur Corneille et Racine, Mercure, 1755-57)

Table des matières de 1752

Lexique

Chronologie de Marivaux

Bibliographie

Table

"Marivaux philosophe ? Ce n'est pas le terme que l'on associe spontanément à l'auteur de La Vie de Marianne et de 37 pièces de théâtre dont la plupart ont été jouées au cours des dernières décennies. Le personnage du philosophe est pourtant un type théâtral connu, exploité par Destouches (Le Philosophe marié, Les philosophes amoureux, 1727-29) et représenté dans le théâtre de Marivaux par Hermocrate et sa soeur (Le Triomphe de l'amour, 1732). Et, dès 1727, Marivaux élargit le mode de représentation du philosophe dans la fiction en créant avec son Indigent philosophe une impertinente figure de sage, située entre Diogène et Bacchus. Le Cabinet n'est pas plus révérencieux à l'égard des amoureux de la sagesse et de la méditation. Que pense un philosophe ? Quels sont ses objets d'étude ?

C'est sous la forme d'un fatras de réflexions que Marivaux répond à ces questions, en publiant une série de pensées en vrac, alternant avec des scènes de comédies, des morceaux allégoriques, des fictions. Il fait preuve d'une conception délibérément non-conformiste de la pratique de la philosophie, à travers deux types de personnages qui peuvent s'interpréter comme des extrapolations de la position du spectateur.

Comment passe-t-on du spectateur au philosophe ? Comment Marivaux conçoit-il l'écriture philosophique plus que la philosophie proprement dite ? Nous préciserons ces deux points avant de nous intéresser au cas particulier du gueux philosophe, fulgurante anticipation du Neveu de Rameau. Nous tenterons de définir enfin l'esthétique de Marivaux, à travers un de ses lieux d'expérience sans doute le plus poussé : le laboratoire du Cabinet et l'invention du fantastique avec le récit du voyageur dans le Monde vrai.

Nous avons voulu rendre compte de cette extension du champ philosophique dans les Journaux en publiant dans un même volume L'Indigent philosophe et Le Cabinet du philosophe, à côté de textes sur l'esthétique comme les Pensées sur la clarté et le sublime, les Réflexions de 1751 et 1755, ou encore Le Miroir. Dès 1728, Marivaux avait réuni en une édition collective ses premiers périodiques sous le titre général de Spectateur français. Un second tome intitulé Pièces détachées écrites dans le goût du Spectateur français regroupe les Lettres sur les habitants de Paris, les Lettres contenant une aventure et L'Indigent philosophe, ainsi qu'une comédie, L'Île de la Raison.

Reprenant le texte révisé de 1728, la présente édition cherche en quelque sorte à redonner au public « l'esprit d'une forme » (M. Gilot) conçue comme un genre par Marivaux, en reclassant ses titres. Notre premier tome, centré sur le Spectateur Français, faisait la part belle à l'imagination fictionnelle et aux formes épistolaires, le second rassemble les oeuvres d'esprit plus « philosophique ». […]"