Essai
Nouvelle parution
M. Foucault, La Société punitive

M. Foucault, La Société punitive

Publié le par Arnaud Welfringer

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Écouter Foucault" (décembre 2014, Vol. 15, n° 10) : "Ouvertures pour une société imprisonnée" par Nicolas Picard.

 

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Michel Foucault, La Société punitive. Cours au Collège de France, 1972-1973

Paris : Gallimard / Seuil / Hautes Études, 2013

ISBN : 978-2-02-103803-3

368 p. - 26 €

Présentation de l'éditeur :

Quel sort nos sociétés réservent-elles à ceux « dont elles veulent se débarrasser » ? Telle est la question à laquelle Michel Foucault tente de répondre dans ce cours prononcé en 1971. 

Michel Foucault cerne d’emblée, en l’explicitant, l’insuffisance actuelle des notions d’« exclusion » et de « transgression », pour étudier dans leur développement historique les « tactiques fines de la sanction », soit les méthodes punitives à travers leurs applications. À l’origine de ces pratiques, la guerre civile, « matrice générale qui va permettre de comprendre la mise en place et le fonctionnement d’une stratégie particulière de la pénalité : celle de l’enfermement » ; enfermement carcéral, enfermement asilaire aussi, dont Foucault étudie le rôle dans notre système pénal. Enfermement du criminel, « ennemi « étranger » mais non extérieur » ; phénomène de la criminalité à propos duquel discours et institutions s’organiseront au nom de la psychopathologie de la déviance. L’analyse généalogique menée dans ce cours prélude à Surveiller et punir.

 

« Malheureusement, quand on enseigne la morale, quand on fait l’histoire de la morale, on explique toujours les Fondements de la métaphysique des mœurs et on ne lit pas [Colquhoun], ce personnage fondamental pour notre moralité. Inventeur de la police anglaise, ce marchand de Glasgow […] s’installe à Londres, où des sociétés de navigation lui demandent en 1792 de résoudre le problème de la surveillance des docks et de la protection de la fortune bourgeoise. » [C’est un] problème essentiel […] ; pour comprendre le système de moralité d’une société, il faut poser la question : Où est la fortune ? L’histoire de la morale doit s’ordonner entièrement à cette question de la localisation et du déplacement de la fortune. »