Essai
Nouvelle parution
M. Carrière, Médée protéiforme

M. Carrière, Médée protéiforme

Publié le par Perrine Coudurier

Compte rendu publié dans Acta fabula (novembre 2013, vol. 14, n° 8) : "Questionner le maternel : visages contemporains de Médée dans la fiction au féminin" par Adeline Caute.

 

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Marie Carrière, Médée protéiforme

Ottawa : Presses de l'université d'Ottawa, 2012

EAN 9782760307865

212p.

24,95$

Présentation de l'éditeur :

Le mythe de l’infanticide Médée a toujours connu une fortune littéraire et la littérature féminine contemporaine ne fait pas exception. L’analyse comparée de huit textes de femmes de divers horizons tente de cerner les enjeux de cette figure irréductible pour une pensée féministe actuelle sur la maternité, le sujet et l’écriture mythique.

En s’interrogeant sur la pertinence particulière de la tragédie d’Euripide aux reprises médéennes, explicites ou sous-entendues, des femmes, cette étude comparée se penche sur des textes du théâtre de Marie Cardinal, de Deborah Porter, de Franca Rame et de Cherríe Moraga, et des romans de Monique Bosco, de Christa Wolf, de Bessora et de Marie-Célie Agnant. À travers ses incarnations transculturelles, le mythe de Médée éclaire les affres de l’exil et de l’exclusion, ainsi que certaines visions du maternel qui préféreraient peut-être rester dans l’ombre de nos présuppositions et de nos règles sociales. Bien qu’il n’y ait pas plus monstrueux ou fou que l’acte infanticide, Médée, elle, n’est pas monstre, pas folle, mais lucide, humaine à part entière, comme la voulait Euripide, alors qu’elle s’en prend à ses enfants, à la culture défectueuse, à l’histoire des hommes. La réécriture au féminin de Médée force aussi une conception du sujet qui ne revêt pas facilement sa cohérence. Mais la poétique même de cette Médée retranscrite au féminin fait preuve de sa flexibilité, son indétermination, son pouvoir de transcender la simple répétition de son mythe, vu ici autrement et différemment.

Note biographique

Comparatiste de formation, Marie Carrière est professeure de littérature à l’Université de l’Alberta à Edmonton, où elle dirige également le Centre de littérature canadienne (CLC). Elle est l’auteure de Writing in the Feminine in French and English Canada : A Question of Ethics et de volumes collectifs sur l’écriture migrante, francophone et au féminin. Elle publie également des articles sur le féminisme contemporain et l’éthique en théorie et littérature.

Elle a notamment fait paraître Migrance comparée : les littératures du Canada et du Québec/Comparing Migration : The Literatures of Canada and Québec avec Catherine Khordoc, de même que le volume inaugural de la collection des Cahiers du CLC/CLC Studies, Transplanter le Canada : semailles/Transplanting Canada : Seedlings, avec Jerry White. Elle a également publié trois dossiers spéciaux de revues scientifiques : « Poésie canadienne : traditions/contre-traditions/Canadian Poetry : Traditions/Counter-Traditions » pour Études en littérature canadienne/Studies in Canadian Literature avec Ross Leckie et al.; « Qui dit "je" : les avatars du sujet » aux Nouvelles études francophones avec Patrick Bergeron ; « La littérature canadienne comparée/Comparative Canadian Literature » dans la Revue canadienne de littérature comparée/Canadian Review of Comparative Literature avec Albert Braz. Les réécrivains : enjeux transtextuels dans la littérature moderne d’expression française, essais dirigés avec Patrick Bergeron, paraîtra prochainement.