Essai
Nouvelle parution
M. Caraion, Les Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques. Littérature, sciences et industrie en 1855

M. Caraion, Les Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques. Littérature, sciences et industrie en 1855

Publié le par Matthieu Vernet

Les Philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques. Littérature, sciences et industrie en 1855

Martha Caraion

Genève : Droz, coll. "Histoire des idées et critique", 2008.

EAN 9782600012195

48EUR

Présentation de l'éditeur : 

En 1855, Maxime Du Camp publie LesChants modernes, recueil de poèmes précédés d'une virulente préface quirevendique un nouveau statut pour la poésie et pour les arts en général: en phase avec le monde moderne et régénéré par la collaboration avecles sciences et l'industrie qui lui ouvrent des horizons nouveaux,l'art devrait s'extirper d'une léthargie malsaine entretenue par leressassement des thèmes antiques et les ravages de l'art pour l'art.1855 est aussi l'année de la première Exposition Universelle de Paris ;le succès de l'entreprise, l'engouement du public pour les créations del'industrie, la désertion de l'exposition des beaux-arts au profit del'annexe des machines alertent les artistes. Certains, à l'instar de DuCamp et des collaborateurs de la Revue de Paris dont il est lerédacteur, y voient l'occasion d'un renouvellement ; d'autres –Baudelaire, Ernest Renan, Leconte de Lisle – s'insurgent contre lacontamination des domaines de l'esprit par ceux de la matière, etcontre l'application sans discernement de la notion de progrès aux artscomme aux techniques.
Marta Caraion restitue le débat provoqué parLes Chants modernes et par l'Exposition Universelle au sujet desrapports entre arts, sciences et industrie, en rassemblant les textesd'une polémique qui apparaît comme une sorte de bilan du positionnementdes intellectuels du milieu du XIXe siècle, à la veille de l'entrée enlittérature d'un Zola ou d'un Jules Verne. Le noyau de cettecontroverse est la préface aux Chants modernes, intégralementreproduite ici et suivie par d'autres textes de Maxime Du Camp (ses«Chants de la matière», ses articles sur l'Exposition Universelle),mais aussi par des critiques de son livre (Gautier, Sainte-Beuve,Gustave Planche…), des réactions d'écrivains (Baudelaire, Louis Ménard,Leconte de Lisle, Ernest Renan, Victor de Laprade), et par les articlesde la Revue de Paris dont les signatures sont moins célèbres (Louis deCormenin, Achille Kauffmann, Hippolyte Castille). Entre romantisme etnaturalisme, cet ensemble d'écrits constitue un épisode révélateur del'histoire littéraire, tant dans la perspective des textes eux-mêmesque dans celle d'une étude de la situation de l'écrivain au XIXe siècle.