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« Les détours de l’illustration » (XVIe–XVIIIe siècles)

« Les détours de l’illustration » (XVIe–XVIIIe siècles)

Publié le par Marion Moreau (Source : olivier Leplatre)

 

Les détours de l'illustration 

 (XVIe–XVIIIe SIÈCLES)

Colloque organisé par le GADGES

(Groupe d’Analyse de la Dynamique des Genres et des Styles)

Université Jean Moulin-Lyon 3

31 janvier-1er février 2013

 

 

Comité d’organisation

Olivier Leplatre

Pierre Giuliani

Pierre Servet 

La réflexion que nous souhaitons ouvrir porte sur les formes de tension entre le texte et l’image sous l’Ancien Régime. Elle se donne pour objet plus spécifique l’illustration quand cette dernière ne joue pas exactement le rôle que l’on attend d’elle, c’est-à-dire représenter, suivre, traduire le plus fidèlement possible un texte. Au contraire, l’illustration sera envisagée sous l’angle du détournement qu’elle impose quelquefois à ce qu’elle accompagne.

On cherchera ainsi à examiner les différentes modalités de la distance (polémique, discordante, impertinente) que les images peuvent prendre avec les textes et les implications de ces écarts ou de ces hiatus sur leur signification commune. Dans cette perspective, on s’interrogera sur la notion de texte-prétexte, on reviendra sur les phénomènes de résistance de l’image par rapport au texte, les modes d’autonomisation, de bifurcation ou de supplément de sens qu’elle est capable de produire.

A titre d’exemple, voici une liste non exhaustive de thèmes ou de problèmes qui pourraient être traités dans les communications de ce colloque :

1. Les modalités de détournement du texte par l’illustration :

            -transgressions, dévoilements ou refoulements, rétentions : quand il s’agit de mettre dans l’image ce que le texte ne peut pas signifier ou qu’il prend soin de ne pas signifier (par ellipse, par implicite…) ; ou bien inversement quand il est question de censurer le texte par l’image (en partie ou en totalité).

-trahison du texte par l’image, du faux sens au contresens ; trahison assumée ou involontaire (par erreur d’interprétation…) voire inconsciente.

            -contestation, subversion, ironie (on pourra ainsi approcher la notion d’« image récalcitrante » ; voir le collectif publié par Murielle Gagnebin et Christine Savinel paru aux Presses de la Sorbonne Nouvelle en 2001)…

            -récupérations, recontextualisations idéologiques…

            -concordances forcées (dans les cas, par exemple, d’intervention du libraire).

2. Les desseins poursuivis par ces régimes d’illustration. Pourquoi détourner le texte ? Quelle justification, quelle visée ? Faut-il y reconnaître une stratégie locale ? Ou s’agit-il d’une intégration dans une entreprise plus globale (campagnes polémiques, thuriféraires…) ?

3. Les moyens, les dispositifs que le détournement met en oeuvre et traduit. On pourra observer quels sont les éléments du texte manipulés par l’illustration ; quelle forme adopte l’illustration : ses choix techniques, plastiques, les mises en scène de sa signification (directes, indirectes), son dispositif (en série ou non, et au sein de la série, s’opère-t-il le même détournement ?), son emplacement (position des images, discours tenu par cette place vis-à-vis du texte contigu)…

4. La complicité du texte dans le détournement. L’enquête peut aussi conduire à examiner la manière qu’a le texte de rendre possible les jeux décalés de l’image, de les prévoir et même peut-être de les solliciter et de les désirer.

 

Modalités de sélection

Les propositions de communication, qui se détacheront dans la mesure du possible d’une approche exclusivement monographique, sont attendues pour le 31 mai 2012.

Elles contiendront un titre, un résumé d’environ 250 mots et une courte présentation biographique de l’auteur. Elles devront être envoyées à l’adresse courriel suivante : olivierleplatre@hotmail.com

A l’issue du colloque, le comité d’organisation invitera les contributeurs à soumettre leur texte pour la publication des actes.