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Appels à contributions
Cahiers Saint-Pol-Roux n° 1 :

Cahiers Saint-Pol-Roux n° 1 : "Lectures de Saint-Pol-Roux"

Publié le par Marc Escola (Source : Mikaël Lugan)

Appel à contributions pour les Cahiers Saint-Pol-Roux n° 1

« LECTURES DE SAINT-POL-ROUX »

Directeur de publication : Mikaël Lugan

Comité scientifique : Patrick Besnier, Sophie Lucet, Julien Schuh

(Parution : 1er semestre 2017)

Sept ans se sont écoulés depuis le colloque brestois des 27 et 28 février 2009, « Saint-Pol-Roux passeur entre deux mondes », organisé par l’UBO, colloque qui fut la première manifestation universitaire entièrement dédiée au poète. La « Société des Amis de Saint-Pol-Roux » a donc décidé lors de sa dernière Assemblée Générale du 11 octobre 2015 d’éditer, en plus de son Bulletin annuel, des Cahiers Saint-Pol-Roux. Ces Cahiers, de périodicité bisannuelle, auront vocation à réunir les études les plus récentes menées sur les écrits de Saint-Pol-Roux et à faire le point sur l’état de la recherche portant sur son œuvre.

Nous avons choisi de consacrer le premier numéro des Cahiers à la question des lectures de Saint-Pol-Roux. André Breton, dans « Le Maître de l’Image » (1925), écrivait : « Saint-Pol-Roux – c’est à qui sur ce point fera le plus honteux silence – a droit entre les vivants à la première place et il convient de le saluer parmi eux comme le seul authentique précurseur du mouvement dit moderne ». Le surréaliste, dénonçant l’oubli relatif dans lequel l’auteur des Reposoirs de la Procession – qui n’était plus lu que par quelques admirateurs – était tombé, réévaluait l’importance de son rôle dans l’évolution poétique des premières décennies du XXe siècle. Près d’un siècle plus tard, si le nom de Saint-Pol-Roux, attaché à l’histoire du surréalisme et au martyrologe de la résistance, n’est pas totalement inconnu, son œuvre demeure peu lue et étudiée. Aussi sa place dans l’histoire littéraire reste-t-elle encore aujourd’hui à déterminer.

Il nous a semblé qu’interroger les lectures de Saint-Pol-Roux, celles qu’il a faites et qui ont contribué à fonder son idiosyncrasie, comme celles qui ont été faites de ses œuvres au moment de leur parution et ultérieurement, permettrait de mieux situer le poète dans une histoire de la littérature du XXe siècle qui se confond souvent avec l’histoire de la modernité.

Un tel questionnement a l’avantage de multiplier les angles d’approche. Des études pourront ainsi être menées autant sur les influences subies, assumées ou rejetées, par Saint-Pol-Roux, que sur sa réception par ses contemporains, critiques ou pairs symbolistes, et par les générations qui suivirent.

Voici les pistes qui pourront être explorées dans le premier numéro des Cahiers Saint-Pol-Roux :

Saint-Pol-Roux lecteur :

  • Le poète et ses maîtres : Saint-Pol-Roux ne cacha pas son admiration pour quelques grands aînés, comme Victor Hugo, Baudelaire, Villiers de l’Isle-Adam, ou Stéphane Mallarmé ; celle qu’il put éprouver dans sa jeunesse pour les parnassiens, Leconte de Lisle, Léon Dierx ou Catulle Mendès, dont l’influence sur ses premiers essais poétiques fut grande, est sans doute moins connue. Il nous paraît intéressant de confronter l’œuvre de Saint-Pol-Roux à celle de ses prédécesseurs illustres afin de faire apparaître comment elle a pu se construire dans son rapport avec la tradition, entre adhésion et rejet.
  • Le poète et ses pairs : Saint-Pol-Roux rejoignit l’équipe des fondateurs du Mercure de France dès le deuxième numéro de la revue. Il fut l’un des protagonistes actifs du symbolisme et développa des relations de sympathie ou d’amitié avec un grand nombre des artistes et poètes du mouvement. Comment ses recueils, ses pièces ou ses écrits théoriques dialoguent-ils avec les œuvres de ses contemporains symbolistes ?
  • Le poète critique : L’activité critique de Saint-Pol-Roux fut rare ; il publia toutefois quelques recensions de livres dans des revues, donna des conférences ou écrivit des essais. Par ailleurs, sa correspondance témoigne souvent du soin qu’il apportait à ses amicaux comptes rendus de lecture des livres que ses destinataires lui adressaient. Il conviendrait donc d’étudier, afin d’en faire apparaître les constantes, le discours critique du poète.

Lectures de Saint-Pol-Roux :

  • Lecture symboliste : Les œuvres les plus connues de Saint-Pol-Roux parurent aux temps héroïques du symbolisme ; si elles illustrent pour la plupart des historiens le mouvement de 1886, leur auteur les revendique davantage comme des réalisations de l’idéoréalisme qu’il a théorisé dès 1891. Saint-Pol-Roux fut-il symboliste ? Qu’en pensaient ses contemporains ? Comment le symbolisme se manifeste-t-il dans sa poésie, dans son théâtre ?
  • Lecture moderniste : Ils furent nombreux les critiques et les poètes, depuis les naturistes de Saint-Georges de Bouhélier aux « phrères simplistes » du Grand Jeu, à considérer Saint-Pol-Roux comme un annonciateur ou un précurseur de modernité. Ne se réclamait-il pas lui-même des « traditions de l’avenir » ? « Il serait aisé de montrer ce que le cubisme, le futurisme, le surréalisme lui empruntèrent successivement », écrivait Breton toujours dans « Le Maître de l’Image ». Et on ajouterait volontiers à la liste : unanimisme de Jules Romains et dramatisme d’Henri-Martin Barzun. Sans parler des avant-gardes étrangères : futuristes italiens, certes, mais aussi vorticistes anglais, imaginistes russes, modernistes espagnols (on pense notamment aux greguerías de Gomez de la Serna), etc. Quels furent les emprunts de ces avant-gardes à l’œuvre idéoréaliste ? Quelle fidélité le surréalisme, après la rupture du 2 juillet 1925, a-t-il conservée au Magnifique ? Saint-Pol-Roux peut-il être considéré comme « moderne » ?
  • Lecture(s) actuelle(s) : L’édition entreprise par René Rougerie, à partir de 1970, des « œuvres futures » a révélé un Saint-Pol-Roux inconnu, s’intéressant aux innovations technologiques et aux découvertes scientifiques de son temps (cinéma, radioactivité, vitesse, etc.), et les intégrant à une vaste réflexion poétique (La Répoétique). Ces nombreux inédits ont incontestablement renouvelé notre perception du poète et rendu son œuvre à l’actualité. Quelle influence ces écrits ont-ils pu exercer sur les écrivains de la deuxième moitié du XXe siècle et du début du XXIe ? Les poètes contemporains lisent-ils encore Saint-Pol-Roux ? Quelles réflexions sur leur expérience de la poésie son œuvre leur inspire-t-elle ?

Ce ne sont là que des propositions de pistes. D’autres peuvent s’ajouter naturellement.

Les propositions de contributions (titre définitif ou provisoire suivi d’un bref résumé) sont à adresser à Mikaël Lugan (harcoland@gmail.com) avant le 31 mai 2016.

La date de remise des articles est fixée au 30 novembre 2016 pour une parution au premier semestre 2017.