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"Le roman graphiqué”: des influences de la BD sur le roman

Publié le par Alexandre Gefen (Source : C(h)ris Reyns-Chikuma)

“Le roman graphiqué”: des influences de la BD sur le roman

            D’une part, il existe des études sur la poésie influencée par la peinture (Reverdy) ou sur le roman influencé par le cinema (voir Morissette); d’autre part, il existe des articles sur les réalisateurs séduits par les "comics" (e.g. Resnais, Snyder dans les 300) et sur les peintres utilisant les comics comme inspiration (e.g. Warhol, Lichtenstein). Cependant, il n’y a presque rien sur le roman influencé par la BD ou les “comics”.

            Ces romans informés par la BD le sont-ils par ses thèmes, ses techniques narratives, ses spécificités visuelles ? Cette autre novelisation est-elle une preuve supplémentaire de légitimation de la BD ?

            Dans le monde anglo-saxon, il existe déjà quelques articles avant-coureurs sur cette problématique et sur les quelques auteurs anglophones, tous américains, qui ont exploré cette esthétique transmédiatique comme: Tom de Haven (Funny Papers, 1985), Jay Kantor (Krazy Kat, 1987), Frederic Tuten (Tintin in the New World, 1993), Austin Grossman (Soon I will be Invincible, 2007), et sans doute le plus connu, Michael Chabon (Kavalier & Clay, prix Pulitzer 2001). Comment ces romanciers représentent-ils les « comics », les BD et les mangas ? S’ils utilisent souvent des thèmes et personnages (auteurs ou protagonistes de « comics »), usent-ils aussi de techniques spécifiques inspirées par la BD et les comics? Et si oui, lesquelles ?  Y a-t-il d’autres auteurs anglo-saxons influencés par les comics ? Britanniques ? Australiens ? Africains ?

            Et qu’en est-il des auteurs d’autres langues/cultures comme l’Italie (e.g. Umberto Eco—La Misteriosa Fiamma de la regina Loana), la France et le Japon pour ne parler que de trois pays qui ont une tradition de la BD, longue et dynamique ? D’autres cultures produisent-elles des romans marqués par les tebeo, beeldverhaal, banda desenhada, komiks ? Les romanciers qui sont aussi bédéistes séparent-ils hermétiquement leurs univers selon qu’ils composent un roman ou une BD ? Jean Teulé dans un ouvrage au titre évocateur Bord cadrage (2009) joue-t-il aussi avec une esthétique BD ? Et quid de Harry Morgan qui est romancier, bédéiste et en plus théoricien de la  BD ? Et Ludovic Debeurme (Ocean Park, 2014), Joann Sfar (L’éternel, 2012), Willy Mouele (Willy the Kid, 2011), et les travaux transmédiatiques d’un Benoit Peeters ? La BD est traditionnelement un domaine masculin. Y a-t-il des romancières américaines, françaises ou d’autres langues inspirées par certaines BD?

Existe-il en français des exemples de novelisation de livres pour la jeunesse comme c’est le cas en anglais des “Fantastic four” dans les années 1960 ou plus récemment Where the Wild Things are par Dave Eggers?

            Nous invitons des propositions sur un ou des auteurs de fictions (romans, nouvelles), ou sur des problèmes plus directement théoriques (narratologie spécifique à la BD; adaptation transmédiatique), soit dans dans une langue/culture, soit sur plusieurs dans une perspective comparative, ainsi que des entretiens avec des romanciers qui s’intéressent à la BD.

Dates-limites:

Proposition (400-500 mots) pour le 30 septembre 2014; article complet (4000-5000 mots) pour le 30 janvier 2015; après double lecture en aveugle, les textes acceptés seront publiés dans Image & Narrative; langues: anglais ou français.

Contacter: Hugo Frey (h.frey@chi.ac.uk ) ET Chris Reyns-Chikuma (reynschi@ualberta.ca).