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Le parler « révolutionnaire » entre désignations et représentations

Le parler « révolutionnaire » entre désignations et représentations

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Bourguiba Ben Rejeb)

Colloque international

Le parler « révolutionnaire » entre désignations et représentations

Appel à contribution :

Date limite le : 15 janvier 2013

Le groupe de recherche ILD sur Les interférences linguistiques et discursives organisera à l’Institut Supérieur des Langues de Tunis du 16 au 18 Mai 2013, un colloque international intitulé : "Le parler « révolutionnaire » entre désignations et représentations"

En Tunisie, ensuite dans d’autres pays dits du « printemps arabe », une lame de fond désignée par le terme révolution a recomposé le paysage politique et social à la suite d’une remise en question de l’ordre politique établi. La rupture ainsi consommée a modifié les rapports avec le politique, en particulier au niveau des représentations que les individus tenaient pour régulatrices des relations entre l’état et les citoyens, le haut de la pyramide et sa base.

Il était donc prévisible que les discours tenus au sujet de l’organisation politique, désormais recomposée, allaient refléter et réexprimer cette rupture. Le plus spectaculaire fut la promotion de certains « mots » au rang de valeurs révolutionnaires. Dégage, injonction marquée et datée a ainsi fait le tour du monde. Les « indignés », autre terme de circonstance, ont depuis lors résumé leurs revendications par ce même terme. L’injonction est bien en soi un acte de rupture, en particulier dans les termes qui vont avec et qui sont réputés interpeller le politique. Certains mots, les plus directs, sont même devenus fédérateurs à leur corps défendant. Quand, à Tunis, on dit Kasba 1 ou Kasba 2 ou Kasba 3, on renvoie à des événements spécifiques et à des représentations marquées subjectivement et rattachées à ces événements.

Il y eut aussi d’autres termes, par exemple : démocratie, transition démocratique, salafisme, droit qui firent irruption dans les discours désormais polémiques, la polémique portant d’abord et avant tout sur le sens même à donner à ces concepts. Ainsi, la parole est devenue, au moins temporairement, un nouvel enjeu dont la quintessence se formulait dans l’écriture du droit, du nouveau droit constitutionnel et post révolutionnaire. Ces mots traçaient les contours des convergences et des divergences dans la formulation des nouvelles règles appelées à remplacer les anciennes et de nouvelles représentations à la recherche des mots qui pouvaient le mieux les exprimer.

Ces considérations justifient et légitiment un questionnement linguistique de ce moment privilégié où le social agit sur le comportement des uns et des autres dans leur activité de communication quotidienne. La langue n’est pas simplement un corps inerte qui se répète au même indéfiniment, il enregistre et traduit en même temps les transformations et les évolutions dans la manière d’appréhender les rapports avec l’autre et avec le monde.

Ce colloque a donc pour objectif de préciser les questions, à défaut d’apporter les réponses les plus pertinentes à ces questions. En ce sens, et dans la mesure où il est préférable de regrouper les perspectives d’investigation, quatre axes ont été retenus a priori pour nourrir les débats à travers des communications ciblées :

  • Le comportement du lexique à un moment où il devenait nécessaire de dire autrement le monde, autrement ou en modifiant les conditions d’émergence du sens en rapport avec le phénomène de rupture.
  • La configuration des discours appelés à enregistrer les nouvelles subjectivités dans les arrangements, ou les polémiques en cours.
  • Les interférences observables dans les comportements langagiers qui traversent l’homogénéité de chacune des langues mises à contribution et réutilisées selon une grammaire dynamique qui ne respecte pas les codes pris arbitrairement pour des corps étanches.
  • L’apparition de nouvelles formes de communication qui ne se réduisent pas uniquement au code linguistique mais qui l’intègrent à d’autres codes dans le but d’en modifier (ou d’en améliorer) l’expressivité.

A l’évidence, ces axes n’épuisent pas les manifestations linguistiques de la rupture dite révolutionnaire. Ils donneront l’occasion aux participants d’apporter différents éclairages destinés à mieux comprendre les comportements langagiers dans leur rapport avec les utilisateurs. Les moments de rupture sont réputés fournir, pour l’ensemble des sciences sociales, des informations précieuses sur l’inscription de l’événementiel dans l’historique.

Modalités de participation.

Les propositions, d'une page maximum, accompagnées d’une brève notice bibliographique devront être envoyées avant le 15 janvier 2013 à l’adresse électronique suivante : colloque_designation@yahoo.fr. Elles devront mentionner le nom et le prénom de l’auteur, son affiliation académique, le titre de la communication ainsi que les mots clés. Un CV devra accompagner la proposition.

Langues du colloque : Français, arabe.

Les auteurs seront informés du choix du comité de lecture le 4 février 2013.

Les frais de participation incluant : pause-café, repas, publication des actes etc. seront de 80 dinars pour les participants tunisiens et de 80 euros pour les non tunisiens.

Renseignements

Pour tout autre renseignement, veuillez contacter le comité organisateur du colloque, par courriel à : colloque_designation@yahoo.fr