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Le culturel au croisement du numérique

Le culturel au croisement du numérique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : D.Borghol Mohamed Saad)

Ministère des  Affaires Culturelles

Commissariat régional aux affaires culturelles de Monastir* Institut Supérieur de Beaux Arts Sousse            

Le culturel au croisement du numérique

Colloque international 3-4 mars 2017

Argumentaire

L’environnement numérique a mis la société humaine face à de nouvelles questions. Dans le même temps, il a produit des manifestations comportementales et de nouvelles sources du savoir. Il a en outre contribué à l’apparition de nouvelles habitudes d’expression et de discours qui imposent au législateur culturel de gérer ce nouveau flux cognitif. C’est un environnement caractérisé par la vitesse du flux d’informations, faisant voler en éclats les dimensions traditionnelles de l’homme. Une culture de l’intelligence est née, de même qu’est apparue une société de l’illusion optique. Les nouveautés intellectuelles et professionnelles se sont succédé. Nous prenons connaissance du commerce numérique, de la musique numérique, des drogues numériques, le terrorisme numérique, la modulation numérique, la publication numérique etc., de sorte que nous pouvons aujourd’hui affirmer que notre ère numérique a investi toutes les formes que l’humanité a connues durant toute son histoire, aux nombreuses découvertes.

La question de la culture et des comportements, des arguments et des attitudes imposés par le Web ne trouve pas assez d’échos chez les intellectuels arabes. Ces derniers prennent souvent comme référence une conception traditionnelle de la culture, et considèrent que le livre ou ce qui est écrit à propos des anciens, ou le cas d’un auteur faisant partie de l’élite en général, ou des universitaires en particulier, peuvent être caractérisés par le terme « culturel ».

Cette culture n’est considérée comme scientifique que si elle est basée sur des sources d’informations classiques ou qu’elle exploite des modèles traditionnels dont les principes sont posés par une des élites de « l’époque du livre ». Une sorte de snobisme qui refuse d’aborder tout ce qui peut attirer l’attention sur les dangers de ces sites sociaux et la nécessité de les étudier, ainsi que sur l’importance des formes culturelles qui ne sont pas sur des supports classiques.

Ce réseau a engendré une remise en question des concepts qui sont à la base du capitalisme, en particulier la notion de travail et sa relation avec le lieu (usine ou bureau) et le temps (le nombre d’heures de travail, la présence effective sur le lieu de travail). Avec l’ère des réseaux, nous avons inauguré l’ère du « travail sans lieu ni temps », le travail est devenu souple, et n’est pas soumis à la mesure temporelle. On peut ainsi accomplir un nombre indéterminé d’heures de travail par jour, selon le principe du travail non mesurable, au contraire de la conception traditionnelle qui détermine le nombre d’heures de travail à huit heures, du lundi au vendredi ou samedi, selon les lois en vigueur dans les divers secteurs.

Le numérique a renversé l’équation traditionnelle fondée sur la séparation entre le scientifique, l’amateur et le spécialiste. L’information va alors du bas vers le haut, de l’homme ordinaire à celui qui possède l’information scientifique. Ces pratiques numériques posent des questions philosophiques, dépassant le droit à l’information, et s’interrogeant sur les mécanismes de fabrication et de promotion de l’information.

De cette nouvelle tendance engendrée par la centralisation excessive, sont nés deux mondes parallèles, complémentaires, qui cohabitent : un monde réel traditionnel et un monde numérique. L’homme contemporain vit à leurs frontières, et à leurs points de rencontre. Il porte une seule identité, clairement définie, il est discipliné et se soumet aux lois et aux législations organisant la citoyenneté, aux limites géographiques nationales. D’un côté, on trouve une identité d’appartenance sexuelle, culturelle et religieuse, en particulier géographique, visuelle, réelle et concrète, prouvable et vérifiable. D’un autre côté, une seconde identité, multiple, circonstancielle, volatile, invérifiable. Avec la propagation des identités numérique, l’individu peut avoir des identités multiples. Le monde vit dans un parallélisme culturel. Chacun de ces mondes a ses propres conditions qui influencent cette culture. Ces sites sont souvent le théâtre de « luttes identitaires », des identités historiques, fausses ou numériques, individuelles ou collectives, au point que nous parlons aujourd’hui du « citoyen-monde » qui communique, dans son isolement, avec tout le monde, qui fait ses achats en utilisant le numérique et qui cohabite avec des identités numériques, par des relations conversationnelles numériques.

Ce colloque se propose d’étudier les formes de culture au croisement du numérique, étant donné le changement qui a lieu au sein de l’environnement culturel traditionnel, avec lequel se sont modifiés les formes et les supports, les objectifs, les possibilités, et le produit culturel. L’ère de la création numérique est donc inaugurée, après que l’humanité ait longtemps profité de la création humaine. Sont proposés les axes suivants :

  • Les identités culturelles au croisement numérique, l’humain et le numérique, qui l’emporte aujourd’hui et demain ?
  • Les expressions numériques et la culture numérique : quel espace de création au sens traditionnel ?
  • L’intellectuel numérique dans le Web : de l’écrit au numérique, quelles conditions pour la création numérique ?
  • La numérisation et les nouveaux modèles culturels : comment pouvons-nous utiliser le numérique pour améliorer le produit culturelnational dans un monde hautement compétitif, et comment exploiter le numérique pour meubler l’espace de la création, ou architectural ?
  • Les propositions de communication sont à adresser pour le 15 janvier 2017 aux adresses suivantes : Borghol_s@ yahoo.fr. et wided_dh@yahoo.fr
  • Les réponses du comité scientifique seront communiquées à partir du 25 janvier2017.
  • La version finale des communications devra parvenir au comité d’organisation avant le 20 février 2017.
  • Le comité d’organisation prend en charge l’hébergement des participants étrangers durant 4 jours, et 2 jours pour les participants de Tunisie.
  • Il est prévu une publication des communications.