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Le cas Georgette Leblanc (1869-1941), une artiste au cœur des échanges artistiques et intellectuels de champs modernistes transnationaux (opéra, théâtre, cinéma, féminisme)

Le cas Georgette Leblanc (1869-1941), une artiste au cœur des échanges artistiques et intellectuels de champs modernistes transnationaux (opéra, théâtre, cinéma, féminisme)

Publié le par Marc Escola (Source : Quentin Rioual)

Le cas Georgette Leblanc (1869-1941)

Une artiste au cœur des échanges artistiques et intellectuels de champs modernistes transnationaux

(opéra, théâtre, cinéma, féminisme)

Paris, 10-11 décembre 2021

 

Encore visée plus d’un siècle plus tard par une critique faisant d’elle l’une des origines de l’affadissement de la dramaturgie maeterlinckienne, l’artiste Georgette Leblanc demeure au panthéon de celles qu’une histoire du théâtre par les auteurs et par les metteurs en scène, donc une histoire des hommes, a négligées. Pour la situer, il faut sans doute citer d’abord ceux-là qui lui furent proches. D’une part, on trouve Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont elle n’aura jamais été l’épouse malgré les nombreux « Mme Maeterlinck » dont elle usa elle-même par stratégie. D’autre part, Maurice Leblanc (1864-1941), l’auteur de Arsène Lupin, frère aîné dont la nature cheminait « côte à côte » avec la sienne. D’autres hommes gravitent, plus ou moins tôt dans sa vie et de façon plus ou moins durable : les hommes du milieu symboliste, à commencer par Camille Mauclair, compagnon des débuts ; les auteurs et compositeurs des pièces, lyriques ou non, qu’elle interprète tel Jules Massenet ; le réalisateur de L’Inhumaine, Marcel L’Herbier ; Georges Gurdjieff (Pierre Schaeffer), gourou du groupe saphique auquel elle participe.

À côté d’eux, se tiennent des femmes. Il y a tout d’abord celles qu’une histoire de la conflictualité féminine a mises en avant : Laurence Alma-Tadema, « fille de », prétendante au titre de l’épouse ; Mary Garden, préférée au titre de créatrice du rôle de Mélisande ; Renée Dahon, jeune protégée finissant par écarter sa guide. Il y a celles avec qui Georgette Leblanc travaille : Réjane (Gabrielle-Charlotte Réju, 1856-1920), comédienne et directrice du théâtre où L’Oiseau bleu est créé en France en 1911 ; Helen Keller (1880-1968), autrice activiste, à qui elle consacrera un ouvrage ; Margaret Caroline Anderson (1886-1973), autrice libertaire, fondatrice de la revue littéraire d’avant-garde The Little Review avec qui elle partage la fin de sa vie. Il y aurait aussi à parler des bonnes, des caméristes, des assistantes qui contribuent à la bonne tenue des maisons autant qu’aux nombreux voyages en France et dans le monde.

Figure bourgeoise de la première vague féministe, chanteuse lyrique aux répertoires contrastés, metteuse en scène peu reconnue comme telle, promotrice et médiatrice déterminante d’une œuvre littéraire, Georgette Leblanc fut aussi une collaboratrice intellectuelle pour Maurice Maeterlinck et l’écrivaine principale de plusieurs ouvrages et articles de nature principalement autobiographique ou documentaire.

Dans le cadre de ce colloque, il est proposé d’aborder la figure de Georgette Leblanc au travers de l’un ou l’autre des métiers qu’elle a endossés dans le contexte de champs artistiques et intellectuels divers, ou bien encore comme figure moderniste, figure intermédiale ou figure d’une histoire du genre. Ces contextes et ces figures peuvent être étudiés de façon combinée et, dès que nécessaire, dans une perspective transnationale. Nous invitons les contributrices et contributeurs à privilégier l’analyse des œuvres et ouvrages de l’artiste, la mise au jour des contextes socio-historiques dans lesquels elle s’inscrit et la critique de l’historiographie actuelle à partir de travaux récents en études de genre, études théâtrales, histoire transnationale et sociologie.

Pistes suggérées

Les pistes suivantes ne sont ni limitatives ni exclusives.

Georgette Leblanc, ses œuvres et ses métiers

  • Directions de projets, mises en scène ;
  • Interprétations lyriques, dramatiques et cinématographique ;
  • Carrière et champ moderniste transnational, notamment franco-américain ;
  • Les ratés et les projets inaboutis ;
  • Fonctions de la promotion et de la médiation artistiques.

Georgette Leblanc dans la première vague féministe

  • Performance sociale du genre (costumes, maquillages, coiffures et attitudes) ;
  • Partenaires féminines de création artistique ou partenaires du monde social ;
  • Appréhension sociale et culturelle du prolétariat féminin (ex. : aides de vie de l’actrice).

Georgette Leblanc en écrivaine

  • Stylistique, genre et/ou poétique des textes ;
  • Analyse comparée texte/image/document ;
  • Approche phénoménologique de la pensée de l’œuvre.

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Organisation

Le colloque est organisé par

Quentin Rioual (Docteur, Études théâtrales, Université Paris Nanterre, HAR)

Sophie Lucet (Maître de conférences, Littérature et arts du spectacle, Université de Paris, CERILAC).

Ana Orozco (Doctorante, Études théâtrales, Université Paris Nanterre, HAR)

Comité scientifique

Martin Barnier (Professeur des universités, Études cinématographiques, Lyon 2, Laboratoire Passages XX-XXI), Guy Ducrey (Professeur des universités, Littérature comparée, Université de Strasbourg, Laboratoire Unistra), Alice Folco (Maître de conférences, Arts du spectacle, Université Grenoble Alpes, UMR LITT&ARTS/Cinesthea), Marie Frappat (Maîtresse de conférences, Études cinématographiques, Université de Paris, Laboratoire CERILAC), Marie-Dominique Garnier (Professeure des universités, Littératures anglophones et études de genre, Paris 8, UMR LEGS), Gabrielle Houbre (Maîtresse de conférences HDR, Histoire, Université de Paris, Laboratoire CERILAC), Isabelle Moindrot (Professeure des universités, Études théâtrales, Université Paris 8, Laboratoire Scènes du monde, création, savoirs critiques), Sabine Quiriconi (Maître de conférences, Études théâtrales, Université Paris Nanterre, Laboratoire HAR), Blaise Wilfert-Portal (Maître de conférences, Histoire, École normale supérieure, Institut d’histoire moderne et contemporaine).

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Calendrier

3 mai 2021 : Date limite de réception des propositions

Fin mai 2021 : Sélection des propositions

10 et 11 décembre 2021 : Colloque

Lieux

Les lieux d’accueil prévus à ce jour sont les suivants :

Université de Paris

Campus des Grands Moulins

5, rue Thomas Mann 75013 Paris

Université Paris Nanterre

200, avenue de la République 92000 Nanterre

Soumettre une proposition

Les propositions de contribution, de 300 mots, accompagnées d’une présentation bio-bibliographique, sont à adresser au plus tard pour le 2 juillet 2021 aux adresses suivantes :

rioual.q@gmail.com

sphlucet@gmail.com

anaorozco0907@gmail.com

Les formats de communication non académiques sont les bienvenus.