Lacunes et silences de la transmission : l'héritage à l'épreuve dans les écrits contemporains (temps zéro, no 5)

Appel de textes

« Lacunes et silences de la transmission : l'héritage à l'épreuve dans les écrits contemporains » (temps zéro, no 5)

Responsables du dossier : Anne Martine Parent (UQAC) et Karin Schwerdtner (UWO)

Date de soumission des propositions d'articles : 30 juin 2010
Date de soumission des articles : 15 août 2010

Résumé de la problématique du dossier :

« Notre héritage n'est précédé d'aucun testament », écrivait René Char dans Feuillets d'Hypnos (1946). Posant ainsi l'héritage comme une transmission qui se fait dans l'absence (de testament), ce poète et philosophe préfigure ce qui est devenu une tendance forte dans la littérature contemporaine. Dans bon nombre d'oeuvres de l'extrême contemporain, en effet, cette notion de « carence » fait partie intégrante de la transmission. À penser l'héritage par rapport à ce qui est communicable aussi bien qu'à ce qui ne l'est pas facilement - autant en termes d'un passé trouble que d'un présent incertain -, elles problématisent la question de la transmission entre les générations et les cultures.

Ainsi, face aux lacunes et au(x) silence(s) créés par l'absence d'un testament, les sujets-narrateurs et/ou les personnages de ces textes sont hantés par le passé, passé qui contient le secret de leur héritage ainsi que, corollairement, la compréhension de leur présent et la possibilité de leur avenir. Il ne s'agit pas d'un passé pleinement restitué dans un récit lisse, sans rupture, mais plutôt d'un passé à élucider par le biais d'un récit parfois hésitant, incertain, rempli de blancs, de vides, de failles. Ce sont des textes qui cherchent donc à déchiffrer le silence tout en le mettant en scène, en le rendant manifeste et ce, autant par la représentation et la thématisation que par des stratégies narratives et énonciatives.

Les contributions à ce dossier s'intéresseront à la mise en scène de l'héritage et de la transmission chez certains écrivains de l'extrême contemporain et, en particulier, à la manière dont ces auteur-e-s intègrent ce qui s'opposerait a priori à l'effort de transmettre « ce qui n'est précédé d'aucun testament ».

On abordera les questions directes suivantes. Comment s'articule - et comment comprendre - la relation entre la transmission et ses échecs ou oublis, entre l'héritage et les traces de cet héritage ? Quel sens donner aux oeuvres qui font jouer ce qui est su ou remémoré, avec ce qui ne l'est plus ?

Les propositions d'articles sont à transmettre aux responsables (anne-martine_parent@uqac.ca et kschwerd@uwo.ca) pour le 30 juin 2010 ; les textes seront à rendre le 15 août 2010.