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La prédication : notion inutile ou indispensable ? 

La prédication : notion inutile ou indispensable ?

Publié le par Perrine Coudurier (Source : UMR 5191 - ICAR)

Journées d’étude ICAR

Équipe « Syntaxe, Sémantique, Sémiotique »

La Prédication : notion inutile ou indispensable ?

17-18 janvier 2013

APPEL À COMMUNICATION

 

La notion de prédication est ancienne et d’aucuns souhaiteraient la voir mise au rang des thèmes de réflexion obsolètes dans les champs disciplinaires de la linguistique et de la sémiotique. Elle est en tout cas bien difficile à reprendre sur de nouvelles bases tant elle est lestée par le poids de la tradition aristotélicienne et scolastique que prolonge la réflexion des logiciens de Port-Royal pour ne citer qu’eux. Notion confuse, inutile, voire suspecte ? Ou bien notion centrale, si malléable et si productive en linguistique qu’elle peut paraître à certains incontournable.

Elle se présente aussi comme le fondement théorique nécessaire à la réalisation de pratiques, documentaires (indexation et gestion des bases de données), pédagogiques (complémentarité des textes et des images dans les manuels scolaires), rhétoriques. Ces pratiques en retour permettent d’en redéfinir les contours pour la rendre opératoire et efficace, comme notion essentielle d’une linguistique et d’une sémiotique appliquée ou impliquée dans des domaines pour lesquels elle n’avait pas de prédestination particulière.

A chaque niveau de l’analyse linguistique, elle suscite bien des interrogations :

Au niveau catégoriel : les parties du discours possèdent-elles des « prédispositions » aux fonctions de sujet (logique) et/ou de prédicat (logique) ?

Au niveau morpho-syntaxique : comment définir la relation qui unit le syntagme nominal au syntagme verbal ? Comment articuler ce niveau avec le niveau sémantico-logique ? Comment prendre en compte les phrases averbales et qu’en est-il de la prédication seconde ?

Au niveau informationnel, la distinction sujet-prédicat est-elle homologable à d’autres oppositions telles que support/apport, thème/rhème, topique/commentaire ?

Aux niveaux énonciatif et pragmatique, quel statut donner à la prédication dans les relations qu’elle entretient avec l’affirmation et la négation ? Avec l’assertion et l’interrogation ? Comment envisager, dans le cadre de la prédication, certaines modalités particulières de discours comme l’impératif ? Est-il pertinent d’envisager les modalités d’énonciation comme des formes d’actualisation de la prédication ?

Dans une approche dynamique, méritent aussi d’être examinés les rapports entre la prédication et l’élaboration du texte, les enchaînements phrastiques et les changements de statut informationnel des constituants qu’ils impliquent. 

Enfin, toute prédication comme son suffixe l’indique, est une activité prédicative. Elle constitue un acte d’énonciation et suppose une « effectuation du sens » par une instance d’énonciation. Elle implique par conséquent une construction spécifique de la signification, qui nous oblige à prendre en compte les différents paramètres de la « scène prédicative ».

Ces questions, traditionnellement posées dans le cadre d’une linguistique de l’écrit, ont-elles une pertinence dans le cadre d’une linguistique de l’oral ? La notion de prédication peut-elle en particulier s’articuler aux concepts et aux outils élaborés par les approches de l’oral (macro-syntaxe, tour de parole, paragraphe intonatif, etc.) ? Ces questions permettent-elles d’éclairer l’approche des messages polysémiotiques, faits de textes, d’images, de musique, de messages reçus dans des espaces de parcours dont la linéarité se déploie à la manière d’un texte ? 

Les communications mobilisant des corpus polysémiotiques sont encouragées, de même que celles portant sur d’autres langues que le français.

Les propositions de communication devront être envoyées aux deux adresses suivantes : Martine.Groccia@univ-lyon2.fr, Domitille.Caillat@univ-lyon2.fr, pour le 15 octobre 2012. Elles devront se présenter sous la forme d’un résumé d’une page A4, interligne 1,5, bibliographie comprise. La notification aux auteurs de l’acceptation de leur proposition interviendra début novembre.

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Jean-François Bordron (Univ. Limoges)

Laure Gardelle (ENS Lyon)

Martine Groccia (Univ. Lyon2)

Jean-Marie Klinkenberg (Univ. Liège)

Danielle Leemann (Univ. Paris X)

Dominique Maingueneau (Univ. Paris IV)

Franck Neveu (Univ. Paris IV)

Alain Rabatel (Univ. Lyon1)

Denis Vigier (Univ. Lyon2)

Sarah de Voguë (Univ. Paris X)

Marc Wilmet (Univ. Bruxelles)

COMITÉ D’ORGANISATION

Domitille Caillat

Ledia Dema

Laure Gardelle

Vannina Gossens

Martine Groccia

Nada Issa

Odile Le Guern

Jean-Charles Pochard

Emmanuelle Prak-Derrington

Christian Uwe

Denis Vigier