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La pluie et le beau temps dans la littérature française

La pluie et le beau temps dans la littérature française

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Olivier Leplatre)

La pluie et le beau temps dans la littératurefrançaise.

Discours scientifiques et transformationslittéraires,

du Moyen Age à l'époque moderne

dir. KarinBecker et Olivier Leplatre

Depuis quelques années, letravail interdisciplinaire sur le savoir météorologique des différentes époquesde la civilisation occidentale a fait de considérables progrès. Les historiensdes diverses disciplines engagées dans cette « interscience » ont deplus en plus tendance à comprendre la météorologie non plus « commeune discipline scientifique mais […] comme discours sur les ‘choses del'air' » (Vasak 2007, p. 32). Ce constat vaut particulièrement pourl'histoire littéraire, où de nombreux chercheurs ont commencé à étudier lestransformations littéraires les écrivains soumettent les propos tenus par lessavants de leur époque.

On peut observer que cetteapproche « discursive » détermine notamment la recherche sur lalittérature française. Ainsi, plusieurs publications ont été consacrées aux époquessuccessives, du Moyen Age (Ducos 1998 ; Ducos/ Thomasset 1998 ; Vigneron 2002)et de la Renaissance (Pantin 1995) en passant par le siècle classique et lesLumières (Le Roy Ladurie et al. 2007 ;Vasak 2007) jusqu'au XIXesiècle, avec des études en particulier sur le Romantisme et le Symbolisme (Chelebourg2008 ; Laroche 2007 ; Chabchoub 2000). Il existe également quelques étudesdétaillées sur tel ou tel auteur, par exemple sur Descartes (Zittel 2006),Diderot (Belleguic 1997), Baudelaire (Reed 1983) et Proust (Béros-Cazes 1986). Ilfaudrait y ajouter les ouvrages consacrés plus particulièrement à un phénomènemétéorologique précis tel que la neige (Deshoulières 1998), le vent (Viegnes2003) ou le nuage (Guldin 2006).

Le tempsnous semble donc venu de tenter un premier bilan et de rassembler, dans unvolume, des études qui présentent un parcours diachronique, en procédant d'unsiècle à l'autre, pour mieux mesurer les continuités et les ruptures dansl'adaptation littéraire du discours météorologique. Il s'agit de saisir lanature du rapport que les textes littéraires entretiennent avec une littératureérudite préexistante ou contemporaine, dans laquelle les écrivains puisentleurs idées et leurs arguments, et souvent leur vocabulaire et leur style, pourévoquer et interpréter des éléments atmosphériques souvent mystérieux et pourfixer par l'écrit une nature « aérienne » en perpétuel « changement »(comme l'indique l'étymologie de meteoros).Mais loin d'imiter fidèlement ces modèles, les auteurs procèdent à une littérarisation,sinon une poétisation de ce discours dans leurs romans, épopées et poèmes, maisaussi dans leurs traités, lettres et mémoires… Car la perspective choisie estcelle d'une définition extensive de la littérature : le temps qu'ilfait est un « phénomène total » qui transcende la frontière desgenres et des disciplines.

De nombreusespistes peuvent ainsi être suivies ; nous n'en proposons ici qu'unaperçu :

- la manière dont lessensibilités littéraires selon les époques se sont approprié la notationmétéorologique et la place qu'elles lui ont donnée (la mise en correspondanceentre temps qui passe et temps qu'il fait entre également dans cetteperspective)

- l'histoire des mots qui,du discours savant au discours littéraire, ont servi à nommer le temps et àdésigner ses nuances, sa complexité et en partie son indicible

- les différents liens del'écrivain avec la météorologie et les modalités de sa compréhension duphénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques,poétiques, narratives… ; quelle place l'écrivain accorde-t-il au tempsqu'il fait ? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'unvéritable climat qui donne une cohérence à son univers ?

- les rapports entre despersonnages (leurs corps, leurs sensations…) et le climat oul'atmosphère ; le rôle que ces derniers occupent ou l'influence qu'ilsexercent dans le déroulement des histoires ; les événements, importants ousecondaires, que beau temps ou mauvais temps marquent

- les lieux textuels où letemps qu'il fait apparaît et se justifie, sous quels modes (quelle fonction apar exemple la météo dans la description), selon quel degré de littérarité etde référentialité au monde réel (entre poésie météorologique et discours dulieu commun en passant par la question de l'effet de réel)…


Date limite pour la soumission d'une proposition : 1erseptembre 2010

Date limite pour l'envoi des articles (20 pagesmax.) : 1er juin 2011

Toute proposition de contribution devra être transmise àl'adresse suivante :

ilwbecke@ilw.uni-stuttgart.de(CC : olivierleplatre@hotmail.com)

Sites des directeurs du projet :

http://www.uni-muenster.de/Romanistik/Organisation/Lehrende/Becker/index.html

http://facdeslettres.univ-lyon3.fr/liens-directs/annuaire/m-leplatre-olivier-97889.kjsp?STNAV=31&RH=ZYZYZYZYZYZYZYZYZYZYZY