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Appels à contributions
La nouvelle francophone : marginalités, singularités, identités

La nouvelle francophone : marginalités, singularités, identités

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Thierry Ozwald)

Appel à contributions (La nouvelle francophone : marginalités, singularités identités, journée d’étude du 13 mai 2014)

Université de Limoges

Equipe FRED (EA-6311) de la FLSH (Faculté des Lettres et Sciences humaines)

Responsables : Thierry Ozwald et Thomas Bauer.

 

Essayer d’évaluer l’importance et la fonction de la nouvelle dans les pays francophones, en proposer un petit historique, identifier des courants, des pionniers, des maîtres du genre, etc., peut paraître une gageure, dans la mesure où l’on a affaire à de littératures non constituées, à tout le moins en gestation, parallèles, sporadiques, souvent fort dissemblables. Comment trouver un dénominateur commun à la production de nouvelles pour toute la francophonie ? Et surtout comment, dans ces conditions, dégager une spécificité de la nouvelle, alors que le roman occupe toute la place et qu’il est le principal vecteur de la « revendication » francophone, le meilleur moyen d’accès à la littérarité ?

C’est probablement prendre le problème à l’envers et c’est ignorer, de fait, la spécificité de la nouvelle, son inscription profonde dans le processus de la création romanesque quelle qu’elle soit. Paradoxalement, c’est précisément là où l’écriture romanesque tâtonne ou balbutie, là où les conditions de son émergence sont les plus problématiques, qu’il conviendra de débusquer, classer et répertorier des nouvelles qui ne manquent pas d’essaimer, en nombre étonnant parfois, dans le sillage ou la mouvance d’un roman qui se cherche, en une grande nébuleuse dont les convulsions internes semblent obéir à de mystérieuses trajectoires. C’est à ce prix seulement que l’on pourra espérer retrouver le cheminement vers le romanesque qui, dans tous les cas, s’opère plus ou moins confusément.

Rien n’est plus apte en effet à véhiculer le message des peuples ou de groupes minoritaires, souvent marginalisés, à traduire leurs aspirations, à exprimer leur situation d’instabilité, que la nouvelle, forme par excellence vouée aux marges et structurellement infra-littéraire (ce qui ne signifie pas qu’elle relève pour autant de la sous-littérature). La francophonie - tout au moins l’examen de la littérature francophone - pose le problème des lisières, des franges d’un ensemble formant un tout indivisible : comment être d’ici et d’ailleurs ? Quel statut pour ce qui n’appartient pas vraiment au tout mais ne procède plus vraiment non plus de l’étrangeté absolue ? La nouvelle, foisonnante comme on le verra assurément, rend compte à cet égard de façon privilégiée de cette double postulation contradictoire : elle dit l’intermédiaire, le possible, le manqué, le virtuel ; elle constitue l’espace le plus propice à toute tentative d’assimilation ; elle représente aussi une phase essentielle dans la dialectique de l’Un et du Multiple qui se joue là sur le plan littéraire, donnant lieu au binôme roman/nouvelle. On assiste alors à l’adéquation remarquable d’un phénomène d’ordre esthétique et d’un phénomène géopolitique ou socio-historique.

Nous voudrions, à l’occasion de cette journée d’études, procéder à un tour d’horizon, établir un panorama (non exhaustif) de la nouvelle francophone aujourd’hui. Toutes les approches seront les bienvenues (monographiques, socio-historiques, thématiques…), qui permettront de rendre compte au plus juste de la situation actuelle : de la place qu’elle occupe dans le paysage littéraire de tel ou tel territoire (au sens large du terme), des rapports qu’elle entretient avec le roman mais aussi d’autres genres (théâtre, poésie, conte, éventuellement court-métrage, etc.), de ses sujets de prédilection, de la composition de son lectorat, éventuellement de ses soubassements idéologiques ou de son inscription au sein d’une littérature engagée.

 

Les propositions (environ 300 mots) sont à envoyer à Thierry Ozwald: thierry.ozwald@wanadoo.fr
Une présentation très succincte des travaux de recherche déjà entrepris sera la bienvenue.

Date limite d'envoi: 15 mars 2014