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La fiction politique (XIXe-XXIe siècles)

La fiction politique (XIXe-XXIe siècles)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Emmanuel Bouju)

Ce dossier a été réalisé à partir des actes de la journée d’étude et de la table ronde d’écrivains organisées par le Groupe phi (CELLAM, Université Rennes 2) et New York University (avec la collaboration de l’ANR « Pouvoir des arts ») le 9 novembre 2012 à NYU en France.

Il se donne pour objet de définir la « fiction politique » au regard de la politique de la littérature , en mettant à l’épreuve plusieurs hypothèses de travail :

1. La fiction politique échappe à la théorisation directe par la philosophie politique classique (ou par la théorie « du politique ») mais peut être lue elle - même comme une forme de théor ie de « la politique » (au sens où Roberto Mangabeira Unger la définit comme « politique commune et sans raison »). Elle est utile à la définition d’un sujet politique instable, ni simple sujet assujetti, ni pur sujet - fondement.

2. La fiction politique transcrit l’histoire mais pas sous la forme du roman historique. Peut - être parce qu’elle saisit l’événement sous sa dimension « intemporelle », diffuse et entropique. Peut - être parce qu’elle en saisit l’impossibilité de la représentation.

3. La fiction politique ne revêt pas de forme générique particulière mais emprunte à des modèles pragmatiques et narratifs multiples, en en variant les champs d’application : conditions politiques structurelles [épopée capitaliste, excentricité napoléonienne, expansion des ré gimes autoritaires, transitions démocratiques] ; idéologies [Jacobinisme, Libéralisme, Républicanisme, Fascisme, Anarchisme, etc] ; micropolitique [scandales, spéculation, manipulation de l’information, etc.] ; éthique idéaliste ou esthétique du matériali sme [réalisme du Second Empire, « torrent démocratique » chez Tocqueville ou Rancière, Société du spectacle, etc.] L’étude de la fiction politique permet d’analyser les modalités de la conscience historique liées aux conditions politiques, sociales et est hétiques de son écriture, de sa diffusion et de sa réception. Elle s’efforce d’interroger le « partage du sensible » lié aux conditions d’exercice de la démocratie. Elle dérive du lexique théorique mobilisé à son profit autant (voire plus) que du contenu t hématique envisagé. Elle s’attache aux formes narratives les plus élusives et fuyantes précisément parce que ce sont celles de la politique même.

SOMMAIRE DU DOSSIER

Introductions

puce-32883.gif Emmanuel Bouju, "La Fiction politique : hypothèses"
puce-32883.gif Emily Apter, "Fictions politiques, démarches impolitiques"

Marie-Eve Thérenty, « Les mystères urbains ou triomphes et échecs de la fiction politique au XIXe siècle »
puce-32883.gif Nicholas White, « Entre Flaubert et Rancière : le sort du métadiscours politique dans la fiction de la IIIème république »
puce-32883.gif Jacques-David Ebguy, « Reconfigurer le sensible : la fiction politique selon Jacques Rancière »
puce-32883.gif Gisèle Sapiro, « Politique de la fiction et fictionnalisation du politique face aux limites de la liberté d’expression »
puce-32883.gif Marc Crépon, « De la peur de mourir (trois récits russes) »
puce-32883.gif David Cunningham, « The Historical Novel of Contemporary Capitalism »
puce-32883.gif Nicole Caligaris, « Déréaliser le désert »
puce-32883.gif Noémi Lefevbre, « Réaliser le refus de la psychologie »
puce-32883.gif Alban Lefranc, « Ne dominez pas vos rats »