Questions de société

"La fausse autonomie universitaire", par P. Jourde (blog BibliObs)

Publié le par Marc Escola

Sur le blog de P. Jourde (hébergé par BibliObs.com), daté du 26.01.2012:


"La fausse autonomie universitaire

L’UMP ne cesse de se gargariser de la réforme des universités, paraît-il l’une des «grandes réussites» du mandat Sarkozy. Il y a même des gens «de gauche» pour s’en féliciter, comme l’économiste Bernard Maris. Dans Le Monde du 17 janvier dernier, Alain Caillé et Marcel Gauchet rappelaient à quel point cette «autonomie» est un trompe-l’oeil, et une énième réforme cache-misère pour une université en voie de ruine complète. Il suffit de vivre l’université de l’intérieur pour se rendre compte à quel point tout le monde est désormais désabusé.

Or on ne peut pas bien faire fonctionner une institution avec des gens que l’on a dégoûtés. Et s’ils sont écoeurés, c’est pour deux raisons: Non seulement parce que l’institution ne cesse de se dégrader, pour les étudiants comme pour les enseignants, les personnels, le fonctionnement de la recherche, mais aussi parce que la propagande du gouvernement, relayée par des journalistes qui le plus souvent ignorent tout de l’université, a réussi à faire croire qu’il avait profondément amélioré le système. Alain Caillé et Marcel Gauchet font là-dessus des remarques essentielles. Je les résume en ajoutant quelques détails de mon cru.   

Ils partent de cette dernière preuve flagrante d’«autonomie» que j'ai déjà évoquée: décidé à obtenir à tout prix de bons chiffres de réussite, le ministère, comme d’habitude, préfère trafiquer le thermomètre plutôt que de soigner le malade. Après toutes sortes de contorsions allant dans ce sens, dernière trouvaille, il impose désormais aux universités, dans la notation des étudiants, une compensation générale entre semestres. Autrement dit on fait un paquet avec les notes et une moyenne générale.

Première remarque : c’est enlever toute signification à une semestrialisation des études, qu’on nous a imposée il y a quelques années. Le système, à force de surajouter des réformes, finit par se contredire. C’est n’importe quoi. Semestrialisation des examens, globalisation des résultats. "

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