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Événements & colloques
La critique

La critique "idéologique" face à Corneille

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Hélène Merlin-Kajman)

Table ronde organisée par Cercle 17-21

(dir. : Hélène Merlin-Kajman)

Université de Paris III- Sorbonne Nouvelle


Matin : salle Las Vergnas, 3ème étage

09 h 30 : Christian Biet

Corneille et le national-classicisme

10 h 30 : Georges Benrekassa

Brasillach, la Rome des tragédies de Corneille, et les choix fascistes

11 h 30 : Pause

11 h 45 : Marc Escola,  Bénédicte Louvat

Achever Bérénice : interprétation, récriture et continuation (Racine, Corneille et Brasillach)

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Déjeuner

 

Après-midi : salle 410, 4ème étage

14 h 15 : Myriam Maître ( ?)

La "préciosité" de Corneille: quelques usages d'une catégorie hautement "idéologique"

15 h 15 : Dominique Moncondhuy

Sur Plaisir à Corneille de J.Schlumberger

16 h 15 : Pause

16 h 30 : Hélène Merlin-Kajman

   Théâtre, idéologie, enseignement : le rôle de la récitation

17 h 30 : Discussion générale

                La journée portera tout particulièrement sur les ouvrages suivants :

Jean Schlumberger, Plaisir à Corneille, Paris, Gallimard, 1936.

Robert Brasillach, Corneille, Paris fayard, 1938.

Octave Nadal, Le sentiment de lamour dans luvre de Pierre Corneille, Paris, Gallimard, 1948.

Serge Doubrovsky, Corneille et la dialectique de héros, Paris, Gallimard, 1963.

 

                Deux convictions sont à lorigine de ce projet, et animeront des manifestations analogues dans les années qui viennent.

                La première, issue de la nouvelle critique, cest quaucun texte littéraire ne présentant un sens unique, aucune méthode de la lecture interne à la lecture contextuelle, aussi rigoureuse quen soient les constructions ne peut prétendre apporter une réponse objective à la question de son interprétation. Ceci implique que les disputes sur linterprétation dune uvre occultent leur enjeu, qui concerne autant les présupposés mobilisés dans ces lectures que luvre elle-même.

La seconde en résulte : nous avons, face à nos lectures, une responsabilité éthique. Corneille est lun des auteurs sur lesquels, comme dix-septiémistes, et plus largement comme enseignants, nous transmettons et produisons sans cesse du discours critique : cest-à-dire une certaine représentation de ce que sont la langue, la littérature, la société, etc..

Une façon de faire apparaître les enjeux de ces lectures critiques consiste à se détourner vers une période qui nest plus tout à fait la nôtre, mais où Corneille a fait lobjet dinvestissements discursifs très fortement marqués par l« idéologique » - appelons ici « idéologique » une interprétation qui privilégie les « idées » sur les « formes », aussi approximative que soit cette distinction - , et dont nous sommes, volontairement ou non, largement tributaires.

                Cest pour faire apparaître les contours et les enjeux de notre propre discours à venir quil nous est apparu important daccomplir ce double détour par le passé : un passé marqué, notamment, par la fascination pour la puissance héroïque. Le héros (qui se renverse si facilement en anti-héros) constitue-t-il fatalement lélément nodal à partir duquel construire une lecture de Corneille ?