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Appels à contributions
La censure en France sous l'Ancien Régime

La censure en France sous l'Ancien Régime

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Mathilde Levesque)

« LA CENSURE EN FRANCE SOUS l’ANCIEN RÉGIME (XVIe-XVIIIe siècles) »

JOURNÉES D’ÉTUDE INTERDISCIPLINAIRES JEUNES CHERCHEURS

APPEL À CONTRIBUTION


L’objectif de ces deux journées d’étude est d’essayer de cerner les modalités et les implications de la censure sous l’Ancien Régime. Ces journées sont interdisciplinaires, à la croisée de l’histoire sociale, de l’histoire du livre, de la sociologie, de la littérature et de la stylistique.

Le terme censure doit être compris dans une saisie très large : il englobe à la fois les institutions, les formes, les conséquences et les modes de contournement de cette censure. Dans la mesure où elle conditionne systématiquement les stratégies d’écriture de l’époque, nous nous intéresserons également à l’auto-censure, notamment dans l’étude comparée des manuscrits et des premières éditions.

Les participants, qui proposeront aussi bien des études théoriques que des analyses sur corpus, seront amenés à réfléchir aux questions suivantes :

I] Censure et autorités

Dans ce cadre, il s’agira de réfléchir sur les différentes instances de censure (parlementaire, écclésiastique, royale, …) et sur le rôle et la porté de chacune de ces instances. De l’Index au décret napoléonien, en passant par la Déclaration des droits de l’homme, la censure a pris différentes formes, qu’elle soit officielle ou officieuse.

Il s’agira aussi de réfléchir sur l’histoire du livre et de la publication clandestine, et sur des pratiques telles que celles des éditions à clés, par exemple. Tous les genres littéraires ne sont pas par ailleurs visés de la même façon par la censure : il faudra alors mettre en évidence les facteurs, les formes et les thèmes déterminants.

II] Censure et sociétés

L’omniprésence de la censure implique nécessairement de profondes modifications du contexte social. De l’ostracisme de l’auteur scandaleux à la formation de salons de lecture fortement politisés, les réactions des auteurs et du public devant la sanction effective ou probable évoluent selon la période, les groupes sociaux et les différents visages de la censure. On s’intéressera donc tant à des problématiques d’écriture que de réception.

III] Conséquences littéraires de l’expurgation

Le livre censuré peut être interdit dans son intégralité ou expurgé de certains extraits jugés trop subversifs. Dès lors, la censure a un effet direct non seulement sur la liberté d’expression, mais sur la qualité littéraire des textes, et sur la bonne diffusion des idées par le biais du livre.

Dans ce contexte, on pourra étudier les différentes versions des textes, et réfléchir sur la forme et la valeur du texte expurgé. En effet quel peut être par exemple l’intérêt d’un texte polémique privé précisément de cette polémicité ?

IV] Les contournements de la censure

C’est par des moyens variés que les auteurs refusant l’expurgation tentent de contourner la censure, le plus souvent au risque de la clandestinité. Mais ils peuvent également tenter de tromper cette censure par un travail sur le texte : toutes les formes d’autocorrection visant à rendre l’œuvre en apparence inoffensive aux yeux de la censure seront à analyser d’un point de vue littéraire ou stylistique.

Dans ce cadre également, il sera intéressant de confronter les différentes versions des textes.

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Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 31 juillet 2007 à l’adresse suivante : journeescensure@yahoo.fr . Elles devront comporter un titre définitif et un résumé n’excédant pas une page. Les participants devront également envoyer une brève présentation d’eux-mêmes et de leurs recherches, ainsi que leurs coordonnées complètes.

Après examen des propositions, une réponse sera donnée courant octobre 2007.

Les journées d’étude auront lieu les 18 et 19 janvier 2008 à la Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, 75006 Paris. Les déjeuners du vendredi et du samedi seront pris en charge.

Responsables : Mathilde Bernard (Paris III Sorbonne nouvelle)

Mathilde Levesque (Paris IV Sorbonne)

Avec le soutien de l’École Doctorale 120 « Littérature française et comparée » (Paris III) et de l’École Doctorale V « Concepts et langages » (Paris IV).