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Appels à contributions
L'insignifiant

L'insignifiant

Publié le par Audrey Lasserre

Séminaire doctorant-e-s, post-doctorant-e-s
Centre d'Études sur le Roman des Années Cinquante au Contemporain (CERACC)
FRE 2332 « Écritures de la modernité »
Université Paris 3 - CNRS
Directeur du centre : Marc Dambre
 

Coordination du séminaire : Mathilde Barraband, Sabrinelle Bédrane-Tsalpatouros, Audrey Camus, Camille Deltombe, Johan Faerber, Audrey Lasserre, Aline Marchand, Aurélien Pigeat.

 

L'INSIGNIFIANT

 

L'insignifiant, en matière de récit, est digne d'attention.

C'est déjà sur cette observation que Barthes fondait, en 1968, son étude du détail inutile. Si l'on a remis en cause depuis le mécanisme de l'effet de réel, la question de l'insignifiant, que nous soumettons cette année à votre réflexion dans le cadre du Séminaire doctorant-e-s, post-doctorant-e-s du CERACC demeure pertinente à plus d'un titre.

 

Est insignifiant ce qui ne présente aucun intérêt. Or une histoire est toujours extra-ordinaire. La fascination qu'exerce au vingtième siècle le pas grand-chose et le presque rien sur les écrivains comme sur les critiques, qu'ils prennent la forme de l'impudeur, de l'ironie ou de la réticence tient sans doute dans cette contradiction : décrire l'infra-ordinaire consiste bel à bien à poser un regard neuf sur les choses, l'insignifiant perd son insignifiance dès qu'on l'interroge.

Est insignifiant ce qui n'est pas important, n'a pas de conséquence. Or la narration nécessite un agencement des faits, impose tri et sélection, fondant le lecteur à chercher la fonction de ce qui semble n'en pas avoir. Le détail est tantôt petite partie d'un objet ou d'un ensemble, tantôt résultat d'une sélection opérée par l'observateur. De ce point de vue l'insignifiant, qui change de polarité selon qu'il est jugement critique ou revendication, pose également, en tant qu'objet de dédain, la question de la valeur.

Est insignifiant, pour finir, ce qui n'a pas de signification, de sens. Or le récit a pu être perçu comme un lieu de sécurisation ontologique transmuant les personnages en protagonistes, les lieux en théâtre, les faits en événements. Dès lors l'expression de l'insignifiance du réel, que revendiquait Robbe-Grillet en 1956 comme « Une voie pour le roman futur », est-elle possible ?

 

Autant de pistes, non exhaustives, sur lesquelles nous vous invitons à réagir.

 

Chaque intervenant-e, doctorant-e ou jeune docteur-e, présentera une communication de 45 minutes. Celle-ci sera suivie d'un débat d'une heure avec les membres de l'assistance, débat animé par l'un des coordinateurs. Une journée d'étude conclura ce parcours en juin 2005.

Les propositions de communication (300-500 mots) devront nous parvenir avant le 15 octobre 2004 à l'adresse suivante : jeunes_chercheurs_du_CERACC@yahoo.fr

 

Liste de diffusion/discussion autour du séminaire : http://fr.groups.yahoo.com/group/seminaire_doctorants/

Url de référence : http://www.univ-paris3.fr/recherche/sites/edlfc/fre2332/roman_sem2.htm