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L’infraction stylistique et ses usages théoriques de l’Antiquité à nos jours

L’infraction stylistique et ses usages théoriques de l’Antiquité à nos jours

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Charles Guérin)

L’infraction stylistique et ses usages théoriques
de l’Antiquité à nos jours


Colloque interdisciplinaire international


Paris, 24-26 janvier 2013


Appel à communications



Organisation : Pierre Chiron (UPEC - IUF) & Charles Guérin (Montpellier III - IUF)

Conseil scientifique (liste provisoire) :


Michèle Aquien (UPEC)
Emmanuel Bury (Versailles-Saint-Quentin)
Francis Goyet (Grenoble 3)
Marie-Emmanuelle Plagnol (UPEC)
Gilles Siouffi (Paris 4)
Pierre Zoberman (Paris 13)


Qu’elles aient une visée pédagogique ou critique, les théories du style présentent généralement une orientation normative très marquée. Énonçant des règles permettant à la fois de guider la production artistique et de fournir les critères du jugement de goût, ces théories cherchent avant tout à imposer une définition du « bon style » et à rejeter ce qui s’y oppose dans un espace trouble, celui de l’incorrection et du ratage (le fautif, le défectueux, le mauvais, le déviant...).


Le défaut peut pourtant trouver sa place dans une réflexion stylistique normative. Contre-exemples, argumentations lancées contre des théories concurrentes ou des praticiens détestés, analyses détaillées d’oeuvres considérées comme défec­tueuses : au-delà de la verve propre à la dénonciation des fautes de style ou de goût, la présence du défaut dans la théorie permet d’affiner les prescriptions stylistiques et d’enrichir le jugement critique. Le défaut devient alors un outil permettant d’expliciter et de renforcer la norme.


De façon plus problématique et plus menaçante, le défaut peut, à l’inverse, représenter un danger pour la norme défendue par une doctrine donnée. Si elle est volontaire et assumée, l’infraction stylistique entre en concurrence avec le « bon style » dans un mouvement visant à imposer un modèle artistique neuf propre à modifier l’axiologie stylistique existante. Le rapport qui s’établit entre la norme stylistique et son infraction prend une tournure polémique lorsque cette infraction en vient à fonder une doctrine concurrente qui constituera à son tour comme fautives les vues et les pratiques stylistiques de ses adversaires.


Ce colloque entend contribuer à éclairer l’histoire des doctrines stylistiques en abordant celle-ci par le biais des différentes postures théoriques qui ont pu être adoptées face aux infractions stylistiques et aux styles jugés globalement défectueux. En croisant des champs d’étude variés (rhétorique, études littéraires et linguistiques, philosophie, théâtre, cinéma, arts plastique, musique) et des espaces culturels divers, on s’interrogera de façon diachronique, de l’Antiquité à nos jours, sur le rapport entre la norme stylistique et ce qui vient la contrarier. En s’intéressant à la mauvaise manière de parler, d’écrire, de déclamer, de jouer, de filmer, de mettre en scène ou de peindre, on invite à s’interroger sur la capacité d’un champ artistique et technique à penser les limites, la relativité et les possibilités de renouvellement de ses pratiques et de ses propres normes. On met ainsi en question la faculté des artistes, des praticiens et des techniciens à porter un regard historicisé sur eux mêmes, sur leurs productions et sur le champ dans lequel ils s’inscrivent.

On pourra en particulier s’intéresser aux questions suivantes :

- par quels moyens une doctrine exploite-t-elle l’infraction stylistique à des fins pédagogiques ?
- quels usages la critique stylistique peut-elle faire de l’infraction stylistique ?
- par quels moyens l’infraction stylistique est-elle détectée, jugée et condamnée ?
- par quels mécanismes polémiques un trait stylistique jugé fautif peut-il accéder au statut de qualité reconnue ?
- quelle place la réflexion sur l’infraction stylistique occupe-t-elle dans l’innovation formelle ?
- peut-on concevoir une véritable histoire du défaut stylistique ?

Les propositions (300 mots) doivent être adressées avant le 15 mars 2012 à l’adresse :


infraction.stylistique@gmail.com

 

Les réponses du comité scientifique seront communiquées en mai 2012.

L’ensemble des informations concernant le colloque est accessible à l’adresse  :


http://sites.google.com/site/linfractionstylistique/