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Appels à contributions
L’art et l’argent : financer la création contemporaine (Proteus, n°13)

L’art et l’argent : financer la création contemporaine (Proteus, n°13)

Publié le par Romain Bionda (Source : Cécile Mahiou)

L’art et l’argent : financer la création contemporaine

Appel à contribution pour le numéro 13 de la revue Proteus

Avec son ouverture en octobre 2014, la fondation Louis Vuitton a rouvert un débat du fait de l’ambiguïté de sa position sur le marché de l’art : mécénat et spéculation semblent particulièrement cohabiter. S’il est vrai que le marché de l’art contemporain en particulier était déjà partagé entre amateurs et investisseurs et que l’argent est une importante composante de la création artistique, les investisseurs n’œuvraient pas jusqu’alors de la même manière pour la promotion de leurs acquisitions. À quel point le financement de l’art écrit-il l’histoire des œuvres qui passeront à la postérité, et ce avant même leur création ?

L’exemple précédant montre que le mécénat – qu’il soit institutionnel ou individuel, étatique ou non – influe sur la place qu’occupe la création artistique dans nos sociétés contemporaines occidentales. Ce numéro de la revue Proteus propose d’étudier les formes et les figures actuelles du mécénat afin de cartographier les mondes artistiques et d’appréhender l’impact du financement sur la production esthétique. Pour ce faire, les arts dans leur diversité (architecture, musique, arts plastiques, théâtre, danse, littérature, etc.) seront abordés, croisés et comparés par le biais des sciences humaines (histoire de l’art, sociologie, anthropologie, études culturelles, économie, etc.) afin d’engager une articulation entre les modes de financement et leur impact sur la création. Il faudra « suivre l’argent » et en collecter les traces dans le but de saisir ce qu’elles peuvent révéler sur la construction d’un monde artistique. Il est proposé d’appréhender le fonctionnement des mondes artistiques en regardant comment les décisions esthétiques alors prises sont influencées par la nature du financement proposé.

Un des enjeux donc de ce numéro de la revue Proteus est d’établir des éventuelles corrélations entre les œuvres d’art et leurs sources de financement. Un intérêt particulier sera porté aux propositions d’articles qui visent à articuler une analyse esthétique en lien avec des analyses sociales, politiques, ou économiques des mondes artistiques. En voici quelques pistes à explorer :

·      Économie politique comparative du financement artistique : les politiques culturelles résonnent et modifient les mondes artistiques. Quelles sont les implications d’une subvention étatique comparée à une aide indirecte de l’État pour la production artistique, avant-gardiste ou populaire ? Peut-on établir des liens de causalité entre sources de financement et tendances esthétiques ? Comment les créateurs naviguent-ils entre les différents systèmes ? Quels sont les effets économiques des politiques culturelles, à court ou long terme, et comment influent-elles sur l’esthétique de la production artistique ?

·      Le financement de la création artistique à l’ère des nouvelles technologies : les possibilités de financement et de distribution de la création artistique contemporaine ont radicalement changé avec l’avènement d’Internet (cf. le développement exponentiel du crowd-funding). Quelles en sont les implications sur la réalité socio-esthétique des mondes artistiques ?

·      Comparaison historique : quelles sont les évolutions dans le développement des stratégies par les créateurs en fonction des changements de possibilités financières ? Par exemple, nous assistons actuellement à une « festivalisation » et une « biennalisation » des mondes artistiques. Quelles en sont alors les sources et les implications ?

·      La commande : la commande est la visée emblématique des arts, impliquant principalement un système de rémunération sur projet. En quoi les commandes s’érigent-elles comme des contraintes ou des possibilités d’ouverture ? Que sont les différents modèles de commandes et comment influent-ils sur le travail créateur ?

·      Redéfinir les “marchés” ? Le marché des arts plastiques apparaît comme le marché artistique par excellence, mais les marchés artistiques au sens large ont des formes différentes, et bénéficient d’un soutien public par divers moyens. Par exemple, un gouvernement peut choisir de salarier directement un artiste, sans obligation de résultat, ou peut le rémunérer sur projet. Quelles en sont les incidences, notamment esthétiques, sur les créateurs et leurs productions ? En quoi les structures des mondes artistiques sont-elles différentes d’autres marchés, et comment peuvent-elles nous aider en retour à affiner notre compréhension des marchés plus généralement ?

 

Vos propositions, d’une page environ, sont à envoyer pour le 30 octobre 2016 à l’adresse suivante : contact@revue-proteus.com

 

Coordination du numéro: Marion Duquerroy, Annelies Fryberger, Cécile Mahiou et Viviane Waschbuesch

 

Nous vous rappelons que la revue Proteus accueille également des articles hors-thèmes que vous pouvez envoyer en dehors des dates limites fixées pour les articles sur thème.

 

Tous les numéros parus sont téléchargeables gratuitement sur le site de la revue :

<http://www.revue-proteus.com/>