Essai
Nouvelle parution
L’Art de la préface au siècle des Lumières

L’Art de la préface au siècle des Lumières

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Caroline Le Gleut)

Dans l'Atelier de théorie littéraireEntrer dans le roman. Note sur la préface romanesque, par Nathalie Kremer

 

L’Art de la préface au siècle des Lumières
Sous la direction de Iona Galleron

PUR
Collection : Interférences
2007
ISBN : 978-2-7535-0383-0
Prix : 18 €

 

 

 

S’inscrivant dans la lignée de plusieurs travaux collectifs récents témoignant d’un intérêt croissant pour le péritexte à l’époque classique, ce volume, issu d’un colloque organisé à l’université Bretagne sud de Lorient en novembre 2005, apporte un regard complémentaire sur les préfaces allographes au siècle des Lumières. Les études proposées font ressortir l’orientation de plus en plus érudite du préfacier, en passe de se transformer dans l’éditeur savant, souvent universitaire, que nous connaissons aujourd’hui. On assiste à une véritable autonomisation progressive de la préface, qui aura tendance à fonctionner de plus en plus comme un texte individuel, éventuellement détachable des œuvres auxquelles il est censé servir d’introduction. Toutefois, en dépit de cette tendance à la professionnalistion du métier, qui semble sous-entendre une certaine recherche d’objectivité, on constate que le préfacier du XVIIIe siècle continue à se servir du liminaire comme d’une tribune. Éditeur passionné autant que savant, le tiers qui assume conjointement la responsabilité de l’œuvre veut y faire entendre sa voix. Le décryptage des différentes positions à partir desquelles se fait cette re-présentation du texte offre dans ce volume une perspective intéressante sur les préoccupations et les affrontements des Lumières.
Ioana Galleron, qui a dirigé cet ouvrage, est maître de conférences à l’université Bretagne sud.

SOMMAIRE
Ioana GALLERON : Introduction
Nathalie KREMER : Préfaces. État de la question, de la présentation à la représentation
Jan HERMAN : La scénographie des préfaces

1re partie
SOUS LE MASQUE DU PREFACIER
Michel HENRICHOT : Les marches du Parnasse : Boileau préfacier de ses œuvres complètes
Zeina HAKIM : Préfaces, éditeurs et instances énonciatives dans La Vie de Marianne et dans Manon Lescaut
Laetitia PERRET : Le succès paradoxal d’une préface militante : l’Éloge de Montesquieu par D’Alembert    
Norbert COL : L’auto-préface de A Vindication of Natural Society (1757) : Burke comme faux éditeur scientifique
Malcolm COOK : Bernardin de Saint-Pierre parle de son roman : les préfaces de Paul et Virginie    
Marie-Emmanuelle PLAGNOL-DIEVAL : Madame de Genlis éditrice : préfaces, textes et prétextes
Alexandre STROEV : Gabriel Sénac de Meilhan, éditeur des faux
Claire BOUSSEL : La perception du grand homme dans les textes préfaciels de deux dictionnaires, l’un achevé, celui de l’Académie Française (éd. 1798), et l’autre resté à l’état embryonnaire, celui de Rivarol

2e partie
JEUX ET ENJEUX PREFACIELS
Sarah HARVEY : Récits de publication, récits de publiciste : de quelques discours préfaciels dans le Mercure galant
Anna ARZOUMANOV : Les clefs imprimées des Mémoires secrets pour servir à l’histoire de Perse : du feuillet scandaleux au pré-texte scientifique
Charlotte SIMONIN : Honneur aux dames, Ladies first ? Péritexte masculin d’œuvres féminines
Anouchka VASAK : Glanage et grappillage : le prétexte du regrattier
Nicole MASSON : Les éditeurs de l’abbé de Lattaignant
Ioana GALLERON : La préface inutile : l’abbé de La Porte éditeur de théâtre

3e partie
SAVANTES PREFACES
Céline MASBOU : Les préfaces du père Brumoy dans Le Théâtre des Grecs
Annie COINTRE : Les traducteurs de romans anglais et leurs préfaces
Annie RIVARA : Quatre discours préfaciels, les traductions de Tom Jones (1751, 1788, 1794, 1804)    
Delphine VIELLARD : Les préfaces des traducteurs de Claudien entre 1650 et 1800
Greta KAUCHER : La famille de libraires et éditeurs Jombert et leurs préfaces d’ouvrages scientifiques    
Jean-Noël PASCAL : Sur les préfaces des premières éditions commentées de Racine, de Luneau de Boisjermain (1768) à Étienne Aignan (1824)