Essai
Nouvelle parution
J.-M. Durafour, «L’Étrange Créature du lac noir» de Jack Arnold : Aubades pour une zoologie des images

J.-M. Durafour, «L’Étrange Créature du lac noir» de Jack Arnold : Aubades pour une zoologie des images

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Jean-Michel Durafour)

Référence bibliographique : Jean-Michel Durafour, "L’Étrange Créature du lac noir" de Jack Arnold : Aubades pour une zoologie des images, , 2017. EAN13 : 9782915083910.

 

 

 

      Jean-Michel Durafour, "L’Étrange Créature du lac noir" de Jack Arnold : Aubades pour une zoologie des images, Rouge profond, coll. "Débords", 2017, 200 p.  

 

Cet essai sur L’Étrange Créature du lac noir (1954) de Jack Arnold prend la suite d’un premier volume sur L’Homme invisible (1933) de James Whale, paru l’an dernier dans la même collection. Il en prolonge désormais les réflexions sur les figures filmiques dans une approche à la jonction de la géométrie non euclidienne et d’une certaine ontologie des objets (Timothy Morton, Michel Serres, François Dagognet), à la fois mathématique et imaginaire, et formulée dans le cadre de l’analyse d’une nouvelle entité mémorable du cinéma fantastique hollywoodien : un homme-poisson se présentant comme une concrétion fascinante d’intensité visuelle et d’énigme zoologique. Le film d’Arnold va ainsi mettre en abyme, secrétant exemplairement de la théorie par des moyens d’images, une conception de l’image comme être vivant et de l’iconologie comme discipline biologique. C’est notamment l’enjeu d’une lecture croisée de l’iconographie chez Aby Warburg et de la morphogenèse par transformations de coordonnées géométriques chez le biomathématicien D’Arcy Thompson, son contemporain ; lecture proposant une théorie des images baptisée éconologie. Mais la descente du film ne s’arrête pas là : elle croisera les mythes grecs, Dario Argento, une Annonciation renaissante, des couvertures de romans de poche, un personnage de bande dessinée, René Thom, des tenues sportives, un « phénomène de foire », Rita Hayworth, G. W. Leibniz, Alain Guiraudie, des peintres surréalistes, des naturalistes de la Renaissance, Kinji Imanishi, Vladimir Jankélévitch, Gilles Deleuze, Mickey Mouse, et bien d’autres encore. Et pour finir une perspective sur le film en petit poisson, ainsi que la redécouverte d’un roman méconnu de Maurice Leblanc, Les Trois Yeux. Une seule règle : accepter de prouver le mouvement en nageant.

 

Jean-Michel Durafour est agrégé de philosophie et maître de conférences en cinéma et audiovisuel à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. Il a publié de nombreux articles ainsi que plusieurs ouvrages dont Millennium Mambo (La Transparence, 2006), Jean-François Lyotard : questions au cinéma. Ce que le cinéma se figure (PUF, 2009) et Brian De Palma. Epanchements : sang, perception théorie (L’Harmattan, 2013).