Édition
Nouvelle parution
J.-J. Surin, Écrits autobiographiques : Triomphe de l'amour divin sur le puissances de l'Enfer (1654-1660) ; Science expérimentale des choses de l'autre vie (1663)

J.-J. Surin, Écrits autobiographiques : Triomphe de l'amour divin sur le puissances de l'Enfer (1654-1660) ; Science expérimentale des choses de l'autre vie (1663)

Publié le par Marc Escola (Source : Adrien Paschoud)

Référence bibliographique : Jean-Joseph Surin, Ecrits autobiographiques : Triomphe de l'amour divin sur le puissances de l'Enfer (1654-1660) ; Science expérimentale des choses de l'autre vie (1663), Jérôme Millon, collection "Atopia", 2016. EAN13 : 97828441373239.

 

Jean-Joseph Surin, Ecrits autobiographiques : Triomphe de l'amour divin sur le puissances de l'Enfer (1654-1660) ; Science expérimentale des choses de l'autre vie (1663)
 

Les écrits autobiographiques du jésuite Jean-Joseph Surin sont d’une importance capitale pour qui souhaite approcher la culture mystique et la pensée démonologique du XVIIe siècle français. Ils constituent une voie d’accès privilégiée à l’un des événements les plus retentissants du règne de Louis XIII : l’affaire des possessions de Loudun (1632-1638) à laquelle Surin, accompagné de plusieurs de ses coreligionnaires, prit part en tant qu’exorciste. Un combat spirituel qui le mena pourtant aux confins de la folie : peu après son arrivée à Loudun, en effet, Surin acquiert la conviction que le diable s’est « imprimé » dans « les pensées secrètes [de son] cœur » ; s’ensuit alors un « temps de grandes ténèbres » qui empêchera le jésuite de parler et d’écrire durant près d’une quinzaine d’années, malgré de brefs éclairs de lucidité. Surin connaîtra cependant une rémission en 1654, date à partir de laquelle il rédige (ou dicte) une œuvre abondante, entièrement tournée vers la fusion extatique en Dieu.

Les deux ouvrages que nous présentons ici dans une nouvelle édition forment le récit rétrospectif et exemplaire d’une délivrance. Surtout, ils constituent un témoignage d’une remarquable précision sur les territoires de l’irrationnel dans lesquels s’énonce une conscience en proie au plus grand désarroi spirituel, avant de recouvrer le « sublime état de la grâce ». Si elle est d’abord effusion devant les grandeurs célestes, l’œuvre de Surin relève également de l’exercice du jugement, de la prédication, de l’argumentaire polémique. Elle se situe à la croisée de plusieurs déterminations – théologiques, épistémiques, institutionnelles – qui innervent de plain-pied les modalités discursives du dessaisissement de soi, qu’il soit placé sous l’égide du diabolique ou du divin.

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