Essai
Nouvelle parution
J. Butler, Le Récit de soi.

J. Butler, Le Récit de soi.

Publié le par Marc Escola

Judith Butler

Le récit de soi

trad. fr. par B. Ambroise & V. Aucouturier de

Giving an account of oneself
(2005)

PUF, coll. "Pratiques théoriques"

mars 2007

152 p.

Isbn : 978-2-13-055551-3
Ean 13 : 9782130555513

16 euros


Sommaire

I -- Rendre compte de soi : Scènes d'interpellation (scenes of address)  --  Sujets foucaldiens  --  Enquêtes post-hégéliennes  --  "Qui es-tu ?"

II -- Contre la violence éthique : Les limites du jugement  --  Psychanalyse  --  Le "je" et le "tu"

III -- Responsabilité : Laplanche et Levinas, le primat de l'autre  --  Devenir humain selon Adorno  --  Rendre compte de soi, Foucault critique de lui-même

Index

Le mot de l'éditeur

Cet ouvrage renouvelle de manière fondamentale la pratique éthique, en affirmant que la réflexion morale ne saurait être considérée en dehors du contexte social et politique dans lequel elle est formulée. Si la philosophie morale a par nature tendance à idéaliser le sujet moral en lui conférant une autonomie trop vite considérée comme allant de soi, il importe de contrer cette tendance en prenant comme point de départ l'expérience indépassable du caractère relationnel de chaque vie.
Aucune vie ne saurait se dire à soi, parvenant à construire le récit adéquat de son déroulement, ni revenir sur son émergence dans le monde. Ce qui se soustrait à elle, ce sont non seulement les conditions de sa naissance et de son développement, mais aussi les formes sociales qui la rendent lisible. La reconnaissance de soi par soi est incomplète, lacunaire. Située dans le récit des autres, elle est hantée par les formes de justification qui en découlent et achèvent de rendre toute procédure de reconnaissance impossible. Le rapport à l'autre devient constitutif de l'impossible rapport à soi.
C'est dans ce contexte de dépossession qu' il devient urgent, selon Judith Butler, de procéder à une enquête sur les conditions de possibilité d'une relation morale à soi et aux autres qui ne fasse pas violence à un tel conexte mais le prenne au contraire en considération. Car l'éthique est violente dès lors qu'elle s'arroge le droit de dépasser les contextes singuliers dans lesquels se trouvent placées les vies pour formuler des prescriptions universelles.