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Initiation et dévoilements (journées des Jeunes Chercheurs Médiévistes de Genève & de la CUSO)

Initiation et dévoilements (journées des Jeunes Chercheurs Médiévistes de Genève & de la CUSO)

Publié le par Marie Minger (Source : JCM)

Les sixièmes Journées Internationales d'Etudes Médiévales des Jeunes Chercheurs Médiévistes de Genève et de la Conférence Universitaire de Suisse Occidentale (CUSO) se tiendront les 18 et 19 février 2016 à l'Université de Genève autour de la thématique: Initiation et dévoilements.

 

Initiation et dévoilements

Sixièmes journées internationales d’études médiévales des Jeunes Chercheurs Médiévistes de Genève & de la Conférence Universitaire de Suisse Occidentale

18-19 février 2016

 

Multifacette, mystérieuse – alors même qu’elle est censée éclairer –, la question de l’initiation, et avec elle, celle des possibles dévoilements, est particulièrement prégnante au Moyen Âge où prennent place d’importants processus d’explication, d’interprétation, de transmission et d’apprentissage.

Dans le souvenir du culte à secrets antique, le mystère médiéval pourrait à lui seul donner tout son sens au terme même d’initiation. Les dévoilements présentent les différentes voies d’accès à un savoir caché au plus grand nombre, seulement connu de quelques élus. En ce sens, les thèmes de l’ésotérisme, du mysticisme, mais aussi de l’exégèse s’insèrent dans la problématique générale de l’initiation et des dévoilements. Le questionnement portant sur l’analyse d’un texte, par exemple, est inhérent aux différentes strates de sens prêtées à un texte. Songeons également aux rêves, aux visions rencontrées par les chevaliers durant leurs quêtes, puis interprétées par des ermites ou des hommes de Foi.

L’interprétation est une préoccupation centrale au sein du thème des dévoilements. De même que l’exégète moderne, face aux productions culturelles anciennes, l’homme médiéval se demandait comment dévoiler les mystères l’entourant, dans son appréhension du monde comme dans sa pratique des textes. Peuvent ainsi être mis en exergue les aspects les plus méthodologiques liés au dévoilement. La question de l’interprétation nous mène à un plus haut degré encore: qu’on la conçoive au niveau médiéval ou moderne, elle inclut une réflexion sur l’initiation, ou une interprétation de l’initiation même. Apparaît, de cette manière, une ouverture aux autres cultures et religions de l’époque, dans le regard que pose l’homme occidental sur cette altérité, mais aussi, à l’inverse, dans l’interrogation que suscite un regard extérieur sur l’initiation en question. Ces conceptions pourraient alors être interrogées notamment par le biais des chansons de geste présentant souvent une vision assez stéréotypée de l'altérité.

Le caractère occulte d’une connaissance peut avoir pour cause le simple passage du temps. La tradition, le souvenir, la transmission constituent alors l’initiation à ce qui a été mis de côté. Pour ce qui est à venir, les questions de prophétisation, d’oracles, d’augures et de divination prennent tout leur sens au regard du dévoilement. Mais ce qui est caché peut également l’être volontairement: dès lors, le culte des mystères introduit la problématique des sphères publique et privée.

Initiation rime aussi avec transmission, notamment – et surtout – des connaissances. Les paradigmes de l’enseignement rejoignent alors les modalités de diffusion, dans les pratiques liées à la réception et au traitement des connaissances dans leur dimension linguistique (p. ex. écoles de traduction, acquisition d’une nouvelle langue), didactique (p. ex. méthodes d’enseignement des grands maîtres, détermination d’un public-cible) et technique (p. ex. métiers, chevalerie, ordres religieux). Les questions de diffusion soulèvent également celles du domaine de la parole, des caractéristiques des discours qui la véhiculent. Par ailleurs, les récits d’initiations révèlent un processus solitaire, comportant même parfois une connotation mystique.

Telles seront les grandes lignes de la thématique que nous voudrions explorer à l’occasion de ces sixièmes journées d’études. Des propositions de communication de 20 minutes relevant de tous les domaines des études médiévales (histoire, histoire de l'art, philosophie, théologie, langues et littératures) sont les bienvenues, en français (langue de déroulement du colloque) ou en anglais.

Les propositions de contribution, d’une demi-page environ, accompagnées de renseignements pratiques (statut, institution de rattachement, domaine de recherche) sont à envoyer au format PDF avant le 15 novembre 2015 à l’adresse suivante : camille.carnaille@unige.ch

Un comité scientifique procédera à la sélection des communications.

 

Comité d'organisation :

Camille Carnaille (Université de Genève)

Lauréline Dartiguepeyrou (Université de Neuchâtel)

Adrian Fernandez (Université de Fribourg)

Marjorie Mourey (Université de Fribourg)

Marco Prost (Université de Lausanne)

Olivier Wicky (Université de Lausanne)