Édition
Nouvelle parution
Goethe, Faust

Goethe, Faust

Publié le par Matthieu Vernet

Faust. Urfaust. Faust I. Faust II

Goethe

EAN 9782841004409

Paris : Barbillat, 2009

Prix : 25 €

800 p.

Format : 12,5 x 20

Traducteur : Jean Lacoste, Jacques Le Rider

Préfacier : Jean Lacoste, Jacques Le Rider

Résumé

Lemythe de Faust joue dans la littérature un rôle comparable à celui deDom Juan ou de Don Quichotte. L'oeuvre de Goethe compte parmi les plusimportants monuments de la littérature universelle. Curieusement, iln'existait pas encore d'édition exhaustive de cet ensemble en troisparties et qui demeure encore méconnu, tant l'accès demande uneintroduction adaptée. Cette édition se propose de rendre le texteaccessible, grâce à une traduction révisée et un appareil de notes quirestitue la pensée de Goethe.

Faust, savant qui vise à la connaissance totale du monde, signe unpacte avec Méphistophélès et en échange de son âme retrouve unenouvelle jeunesse. Le héros séduit l'innocente Marguerite, qu'ilabandonnera peu après avec son enfant. Meurtrière de l'enfant,Marguerite est condamnée à mort, mais son repentir la sauvera de ladamnation. Faust est écartelé entre Méphistophélès qui s'est juré de leréduire à l'animalité et Dieu qui lui laisse les moyens d'assurer sonsalut par ses seules forces. Il incarne la condition humaine tirailléeentre le bien et le mal.

Le second Faust, considéré comme un chef d'oeuvre de Goethe, met enscène Faust en époux d'Hélène de Troie. Faust accède à la sérénité, butde quiconque n'a cessé de tendre vers un idéal. Cette partie comporteune dimense morale, scientifique et métaphysique de premier ordre.

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Dans la presse et sur le web:

• Sur le blog de Pierre Assouline le 27 février 2009 : http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/02/22/

Faust, la totale
Aussi étrange que cela puisse paraître, il n'existait pas à ce jourd'édition exhaustive en français du Faust de Goethe. C'est pourtant unmonument de la littérature universelle, l'un de ses mythes de fondationavec Dom Juan et Don Quichotte. Il y avait donc comme une vacancebibliographique. Le bicentenaire de la publication chez Cotta(Tübingen) était l'occasion rêvée. Jean Lacoste et Jacques Le Rider s'ysont donc mis ; après s'être chauffés en éditant les Oeuvres deNietzsche (Bouquins/Laffont), ils nous donnent un total Faust (800pages, 25 euros, Bartillat) dont ils assurent toute l'édition(traduction, notes critiques, introductions) en tenant compte dutravail accompli depuis le XIXème siècle par les traducteurs successifsde Goethe (de Gérard de Nerval à Jean Malaplate en passant par SuzannePaquelin, Henri Lichtenberger, Alexandre Arnoux et Rainer Biemel) etles recherches des germanistes français. Un pari… faustien ! Le recueils'ouvre sur une rareté intitulée Urfaust, découverte en 1887 dans lesarchives d'une dame de compagnie de la cour de Weimar, qu'on peut lire,dans toute sa fraîcheur et sa vigueur, comme un brouillon de l'oeuvre àvenir. Encore que les spécialistes préfèrent parler de “versionantérieure” (”frühe fassung” précisent les éditeurs), plus resserrée,plus intense, et donc plus violente, au point de séduire Brecht. Il estsuivi par Faust I, texte de la tragédie telle qu'on l'a toujoursconnue, et par Faust II, oeuvre posthume découverte en 1832. Ils secomplètent, naturellement, le second, aux accents plus prophétiques,tirant le bilan du romantisme (on se rafraîchira la mémoire avec lalégende du pacte diabolique depuis ses origines grecques). La totale deFaust, donc, qui n'a pas pour autant la prétention d'une éditiondéfinitive. 12 111 vers, chacun conçu comme le fragment d'une grandeconfession, tous fruits d'une rumination lente et d'une maturationpleine de métamorphoses qui dura plus de soixante ans : cetincommensurable poème n'est pas un pays mais un continent. L'opéra deGounod, la légende dramatique de Berlioz connue comme La damnation deFaust, les lithographies de Delacroix, les tableaux d'Ary Scheffer ontbeaucoup fait pour populariser le mythe, sans oublier le fascinantDocteur Faustus de Thomas Mann. Tous ramènent à l'oeuvre princeps, etau fin mot de la tragédie selon Goethe : le savant peut toujoursessayer de maîtriser la nature par l'alchimie, il n'y a que l'Eternelféminin qui puisse le tirer vers le haut. Sans Marguerite puis Hélène,Faust se serait perdu et abîmé dans la mélancolie de la connaissancethéorique. Demeure une clarté dans la nuit de son chant de douleur. Enpassant du grave à l'aigu, quelques notes échappées d'un violoncellechangent le sens, qui passe de la tristesse à l'espoir. Ecoutez donccette nouvelle édition du Faust de Goethe, puisque, comme le rappelleJacques Legrand dans le dernier numéro de la revue TransLittérature(No36, hiver 2009), la traduction poétique est “de la musique avanttoute chose”.

• Dans Libération du 07/05/2009:

Goethe retraduit : Faust ce qu'il faut

Recueilli par Anne-Pauline Hanania

Grâce à Goethe (1749-1832), Faust (alchimiste qui signe un pacteavec le diable) a évolué de la légende populaire au mythe le plusimportant de la littérature du XIXe siècle. Faust est uneoeuvre sur laquelle le poète allemand a passé près de soixante ans. Elleest constituée de trois pièces de théâtre : l'Urfaust (1775),Faust 1 (1808) et Faust 2 (1833, posthume).

Les deux germanistes Jacques Le Rider et Jean Lacoste ont décidé de faire redécouvriraux lecteurs français ces trois textes, en réunissant pour la premièrefois l'intégralité des «Faust» dans une seule édition.

Le présent volume permet ainsi de faire connaître les deux versionsquasi inconnues de «Faust» qui entourent le Faust 1 connu de tous.Cette traduction de «Faust» a duré quatre ans.

Jean Lacoste :

«J'ai traduit l'Urfaust et Faust 1. Il s'agit de la première véritable traduction en français de l'Urfaust.Je suis parti de celle de Gérard de Nerval datée de 1828, qui est laplus utilisée, mais je me suis vite rendu compte qu'elle étaitimparfaite et que des points pourtant essentiels du texte originalavaient été détournés de leur véritable signification. Voulant resterle plus fidèle possible au texte, ma traduction finalement n'a plusgrand-chose à voir avec celle de Nerval.

«Le plus difficile dans ce travail fut, tout en respectant la poésiede Goethe, de la rendre abordable pour les troupes de théâtrecontemporain. Donc de restituer un Faust avec sa problématique intellectuelle et un langage venant d'une traduction qui coule, de façon à être comprise par le lecteur.

«Je préfère Urfaust au Faust 1. Cette oeuvre - qui n'est pas un brouillon du Faust 1- est un texte vivant et autonome. Une oeuvre qui a gardé toutes lestraces de son origine, une légende populaire. J'ai eu l'impression detraduire pour la première fois un texte qui est une sorte de miracle,puisqu'on l'a retrouvé près d'un siècle après la mort de Goethe.

«Urfaust a conservé un caractère sacrilège du théâtrepopulaire ; on voit tout le plaisir de Goethe de s'être donné commeporte-parole le diable.

«Ce que je retiens de mon travail : la satisfaction et la fierté d'avoir donné l'ensemble des Faust dans une version moderne et pourvue de toutes les annotations nécessaires de manière à ce qu'on le comprenne. D'avoir montré le Faust de Goethe dans toute sa splendeur.»

Jacques Le Rider :

«Je me suis occupé du Faust 2. Cette suite est inconnue enFrance car elle n'a pas été rééditée, et sa traduction est ancienne etdésuète. La grande difficulté de ce travail fut de rester fidèle autexte ; j'ai été étonné du nombre de traductions qui s'éloignent del'original. Nous avons voulu laisser ce texte ouvert à tous leslecteurs tout en gardant en tête le souci de l'exactitude.

«Faust 2 fut pour moi une grande découverte. Je trouve que labeauté vient de la proportion monumentale de la pièce. C'est une oeuvreà part entière. C'est une sorte de synthèse de la culture européenneavec ses aspects traditionnels, culturels, philosophiques etesthétiques. Culture européenne condensée avec un héritage grec et uneprésence de la littérature anglaise et italienne (allusion à Dante et àShakespeare).

«C'est une oeuvre d'une réelle variété et d'une grande intensitélyrique, poétique et dramatique. Cette pièce peut être vue comme uneréflexion sur… le XIXe siècle ! Car, si Goethe est placé parmi les auteurs du XVIIIe siècle, Faust 2, avec le thème du triomphe de la technique et ses questions sur le pouvoir, est bien une oeuvre du siècle suivant.

«Cette traduction fut pour moi un défi de chaque page. On n'insiste pas assez sur ce point : le public français connaît mal Faust, eténormément de choses restent à découvrir dans cette oeuvre. C'est untexte inépuisable sur lequel j'ai appris quelque chose de neuf jusqu'audernier moment. Ce que j'ai découvert ? Faust !»