Édition
Nouvelle parution
G. Séféris, Six nuits sur l'Acropole

G. Séféris, Six nuits sur l'Acropole

Publié le par Nicolas Geneix

Georges Séféris, Six nuits sur l'Acropole

Traduction du grec et présentation par Gilles Ortlieb.

Paris : Le Bruit du temps, 2013.

250 p.

EAN 9782358730495

22,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

Six nuits sur l’Acropole est l’unique roman du poète grec Georges Séféris, prix Nobel de Littérature en 1963. Esquissé dans les années 20, réécrit dans la fièvre vingt-cinq ans plus tard par un Séféris entré dans la carrière diplomatique et qui est déjà un poète reconnu, c'est une œuvre singulière qu’il ne se résoudra jamais à publier, peut-être parce qu’il y a révélé trop de lui-même.

Les lecteurs du grand poète de Mythologie et du Journal de bord découvriront ce portrait de l’artiste en jeune homme qui a toutes les séductions des œuvres de jeunesse. Sept jeunes gens épris d’art et de littérature, dont son alter ego Stratis, s’y cherchent, perpétuellement tiraillés entre la grandeur passée de la Grèce et leur refus de la réalité présente d’Athènes (pourtant merveilleusement évoquée par Séféris), entre leurs rêves d’absolu et l’omniprésente sensualité à laquelle les invitent, en cet été 1928, la grande ville et leur croyance à la toute-puissance du corps. Ils forment le projet de se réunir chaque nuit de pleine lune sur l’Acropole, avec l’espoir – illusoire dans l’Athènes « rétrécie » des années 20 – d’y puiser « la force de leurs ancêtres immortels ».

Il n’est aucun besoin de connaître déjà l’écrivain pour être séduit, comme l’écrit Gilles Ortlieb, par ce « portrait hachuré d’une poignée de jeunes gens ”en quête de cohésion” et s’ébrouant dans une bohême qu’on dirait encore assez neuve ».

Extrait

« Il respira profondément. Salomé avait fermé les yeux. Le clair de la lune avait couvert son visage de neige. Il se sentit complètement perdu. Elle, sur le ton dont on parle en rêvant, poursuivit :

— ... jusqu’à ce qu’une Gorgone aux petites jambes fasse son apparition.

Elle se pencha brusquement, chercha son sac, l’ouvrit :

— Demain après-midi, il n’y aura personne à la maison. Je viendrai. Attends-moi, voici la clef. Je crois que cela nous fera du bien.

Elle prononça la phrase distinctement, calmement, comme une infirmière, et lui caressa l’épaule. C’est alors qu’on entendit le premier coup de sifflet des gardiens. »  (« Première nuit »)