Essai
Nouvelle parution
G. Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment gramatical de la littérature française (1890-1940)

G. Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment gramatical de la littérature française (1890-1940)

Publié le par Marc Escola

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "La langue française n'est pas la langue française" (janvier 2015, Vol. 16, n° 1) : "Une belle époque de la grammaire dans l’art de la prose" par Pauline Bruley.

 

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Gilles Philippe, Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature française 1890-1940

Paris : Gallimard, coll. "Bibliothèque des idées ", 2002.

258 p.

Prix 15EUR

Présentation de l'éditeur :

 

C'est en linguiste et en historien que Gilles Philippe fait apparaître dans cet ouvrage une dimension fondamentale, et pourtant largement inaperçue, de notre passé littéraire : le souci prioritairement accordé aux questions de grammaire de la fin du xixe siècle au lendemain de la Grande Guerre, et même au-delà, jusqu'à Jean-Paul Sartre. De Maupassant au jeune Barthes, en passant par Proust et Claudel, on s'est inquiété de la place des adjectifs, disputé pour des problèmes de conjugaison, en une sorte de polémique sans cesse relancée et à laquelle tous ont voulu prendre part : historiens de la langue et de la littérature, comme Brunot et Lanson; critiques et linguistes, tels Thibaudet et Bally; pontifes de l'Académie française et de l'institution scolaire, grands prêtres de La Nouvelle Revue Française.

De cette querelle récurrente Flaubert émerge ici comme le héros paradoxal. Faire de la littérature, était-ce écrire " bien ", en respectant les préceptes farouchement défendus par les puristes, ou alors tordre la syntaxe jusqu'à la rendre expressive? Prendre des libertés avec la norme vous excluait-il du panthéon des vrais écrivains ou vous y menait-il tout droit ?

La question peut sembler futile, et d'un autre temps. Elle fonde pourtant notre rapport moderne aux textes et reste capitale pour un abord de la littérature qui, derrière la langue, sa correction et ses audaces, renvoie à un ordre rhétorique et social. Et cet ordre va très loin : au cur de l'identité même de la France, cette nation littéraire.

Gilles Philippe est professeur à l'université Stendhal Grenoble-III. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la langue littéraire du XXe siècle, notamment Le Discours en soi (Champion, 1997), et collabore aux volumes de la Pléiade consacrés au théâtre de Jean-Paul Sartre et aux romans de Georges Bataille.