Flaubertiae numéro 1 : Flaubert et les artistes de son temps
Les images sont nombreuses qui viennent réduire Flaubert en une représentation stéréotypée de l'écrivain en un ermite réfugié dans sa tour d'ivoire. Pourtant, Flaubert a vécu au cours d'un siècle où les créations littéraire, picturale et musicale, entre autres, pour la France notamment, se sont révélées d'une très grande richesse. comment Flaubert a-t-il pu appréhender son temps artistique ; qu'en a-t-il retiré, pensé, retenu ?
Par l'étude de ses oeuvres romanesques qui inscrivent Flaubert dans une période littéraire fortement imprégnée du siècle précédent et héritière directe d'un romantisme encore vert, par l'étude, aussi, de sa correspondance, il sera utile de réfléchir en termes d'héritage et de transmission litétraires ce que Flaubert représente dans l'art de son siècle. De qui est-il proche ? Qui regrette-t-il de voir publier sous un même firmament ? La prise en compte de certains compagnonnages, la question des écoles littéraires, celle des amitiés personnelles, la réflexion sur l'évolution des genres littéraires, des thématiques, des modes encore (quelle réception des oeuvres artistiques par le grand public ? Et quelles influences cette réception exerce-t-elle ? ) constituent quelques uns des axes à prendre en compte. Comment devient-on Flaubert ?
Lié à cette approche, il conviendra aussi d'étudier l'aspect inverse : si Flaubert subit des influences, sur qui en exerce-t-il ? Comment ? Et jusqu'où peut-on lire Flaubert chez d'autres artistes ? Comment créer face à Flaubert ?
Donc, la nouvelle revue "Flaubertiae" souhaite également, dans son premier numéro, faire la part belle aux artistes du temps de Flaubert. Entre 1857 et 1880, un peu plus de vingt années pendant lesquelles Flaubert va rayonner, de nombreux artistes, en effet, se révèlent et s'imposent, s'éclipsent ou disparaissent. En quoi leurs oeuvres font-elles écho à celles de Flaubert ou bien au contraire comment en prennent-elles un exact contre-pied ? Dans quelle mesure une étude comparative d'un autre artiste contemporain de Flaubert peut-elle révéler autrement l'époque de Flaubert, ce qu'il en dit et en montre ? A lire, à voir ou à écouter ses grands contemporains, est-ce un autre XIXe siècle qu'on rencontre ? Et lequel ? Et pourquoi ?
La place de l'intertextualité et celle d'une approche transculturelle - quel décalage peut-on mesurer entre les artistes selon leur mode d'expression ? - se donne comme un espace de réflexion essentiel pour ce premier numéro.
Parmi d'autres approches possibles encore, on pourra envisager de contribuer en abordant la question de la postérité et de ses avatars à travers la conduite d'une réflexion sur la réception un peu plus de cent ans plus tard de Flaubert et des artistes de son temps. On pourra interroger la fidélité du discours artistique à la réalité quand il cherche à rendre témoignage d'un temps en train de disparaître ou disparu, en confrontation avec la recherche historique ; on pourra comparer le rapport de Flaubert et de ses contemporains à leur temps, comparer le leur et le nôtre à notre temps respectif...
La prise en compte de la situation des artistes contemporains de Flaubert à l'étranger sera la bienvenue.
La réflexion est donc ouverte à des approches multiples et larges, selon un point de vue littéraire qui ne sera pas exclusif mais acceptera bien volontiers au contraire de s'ouvrir à des réflexions comparatistes, historiques, philosophiques, ethnographiques ou sociologiques.
Les propositions de contributions sont à adresser avant le 30.10.2008 à