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Figures de l'art 14 : La désinvolture de l'art

Figures de l'art 14 : La désinvolture de l'art

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Amancio Tenaguillo y Cortázar)

Figures de l'art n° 14 : "La désinvolture de l'art"


PROBLEMATIQUE

Dans la préface à la deuxième édition de La Gaya Scienza, Nietzsche pressent la venue d'un art « göttlich unbehelligt ». Pierre Klossowski traduit joliment l'expression par « divinement désinvolte ». Nonobstant, si le mélomane du Cas Wagner goûte sans réserve la limpidezza populaire de la Carmen de Bizet ou la merveilleuse parrhesia des opérettes d'Offenbach, il ignore le paganisme joyeux et intempestif de la palette impressionniste ; comme s'il pressentait qu'elle allait servir de base de lancement au Grand Récit moderniste de Malevitch et Greenberg, dont la téléologie formaliste, suprématiste et subliminale trahit l'idéal ascétique, en prolongeant de quelques décennies le stade romantico-chrétien de L'Esthétique hégélienne.

En rouvrant la boîte de Pandore du pluralisme et du mélange des genres, l'art postmoderne, qui s'est fait jour dans les années mille neuf cent soixante avec les guerres de décolonisation, la mondialisation de la culture capitaliste et la ritournelle hégélienne de la fin de l'histoire (de l'art) en toile de fond, a provoqué le retour des quolibets, que Platon adressait aux artistes de la cité démocratique et bigarrée de Périclès, et que Hegel a regroupés en quatre catégories pour désigner l'art d'après la fin de (l'histoire de) l'art : 1°) futile, 2°) décoratif, 3°) bouffon, 4°) ironique ; et celui du concept nietzschéen de (divinement) désinvolte.

Ce concept de désinvolture, dont l'étymologie italienne et espagnole souligne la nature éminemment plastique, me semble le plus à même aujourd'hui de rendre compte d'une création artistique, balançant entre le désinvolte ludique, frivole, désenchanté ou cynique de productions qui (dis)paraissent au rythme des images-flux d'une culture consumériste, et le désinvolte joyeux, malicieux et tragique de « l'art qui cache l'art », dont Nietzsche trouve le modèle dans la peinture faussement naïve de Raphaël. Plus précisément, c'est à la « sprezzata desinvoltura » du parfait courtisan de Castiglione, que Nietzsche emprunte son concept de « göttlich unbehelligte » ; un concept que le philosophe artiste liera les années suivantes à ceux d'intempestif, de volonté de puissance et d'éternel retour.

En quels sens peut-on dire que l'artiste est un courtisan désinvolte ? En quels sens peut-on dire que la valeur d'une oeuvre d'art se mesure à la désinvolture dont elle fait preuve en (ne) se montrant (pas) affectée par les prix qu'elle reçoit? C'est à ces questions que se propose de répondre le n°14 de Figures de l'art.

Bernard Lafargue

Le numéro 14 de Figures de l'Art paraîtra en Novembre 2007.


PROPOSITION D'ARTICLE

Proposition : un titre précisé par 1 page. Elle sera accompagnée d'un curriculum vitae succinct indiquant le lieu d'activité et les 3 dernières publications et adressée par courrier électronique à Bernard Lafargue avant le 6 février 2007

L'article : (15 pages, soit environ 25000 signes) est adressé à Bernard Lafargue avant le 30 avril. Il est ensuite soumis au comité de lecture de Figures de l'art qui vous fera part de sa décision.
Bernard Lafargue
UFR Sica
Domaine Universitaire
Université Michel de Montaigne-Bordeaux III
33607 Pessac
FRANCE.

Tél : 05 57 12 44 57(58)


Pour plus de précisions vous pouvez aussi joindre Bernard Lafargue au 06 62 87 08 40.

Le texte définitif : accompagné d'un résumé (8 lignes maximum) en français, doit être envoyé par courrier électronique (4 illustrations maximum au format JPG) le 30 mai au plus tard à
Brigitte Cupertino
Presses universitaires de Pau
pup@univ-pau.fr


Presses Universitaires de Pau (PUP)
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Avenue du Doyen Poplawski
64000 PAU.

Tél.: 05 59 40 79 15 - Courriel : pup@univ-pau.fr