Essai
Nouvelle parution
F. Dedekind, Grobianus

F. Dedekind, Grobianus

Publié le par Marielle Macé (Source : Julien Piat)

Friedrich Dedekind, Grobianus. Petit cours de muflerie appliquée pour goujats débutants ou confirmés.

Texte bilingue français-latin, traduit et présenté par Tristan Vigliano.
Les Belles Lettres, collection « Le Miroir des humanistes », 2006
ISBN : 2-251-34477-2

EAN : 9782251344775
23 €


Résumé :


Le pasteur et poète latin Friedrich Dedekind (1525-1598) composa le Grobianus, un manuel de mauvaises manières pour anticonformistes, ici traduit pour la première fois en langue française. Ce poème étrange, tout à la fois moral, drolatique et excessif, pose des problèmes d'interprétation analogues à ceux que soulèvent, à peu près à la même époque, les romans de Rabelais. Il fut ensuite adapté par Kaspar Scheidt en allemand, contribuant outre-Rhin à la vogue du grobianisme, qui ravit...ou exaspéra : « Plat. Boursouflé. Fanfaronnant. Thrasonique. Prétentieusement vulgaire dans l'attaque. Hystériquement sensible à la grossièreté des autres. Brandissant très-haut son épée en un monstrueux gaspillage d'énergie pour la laisser retomber dans le vide. Prêchant sans cesse la moralité et sans cesse l'offensant. Entrelaçant dans une même maille absurde le déclamatoire et le banal. Tout à son affaire, mais sans rien en faire. Opposant à la sagesse populaire une demi-érudition petit-bourgeoise, à la science un bon sens qui se voudrait sain. Une épaisseur creuse qui se répand avec une certaine frivolité complaisante. Une forme plébéienne pour des idées d'épicier (…) Proclamant la nécessité d'un esprit sain dans un corps sain. Contaminé sans même s'en rendre compte par les disputes les plus abstruses du seizième siècle et par son engouement fiévreux pour le corps. Fasciné par des notions dogmatiques et étriquées, en même temps qu'il en appelle à une action mesquine contre toute forme de pensée. Fulminant contre la réaction, réagissant contre le progrès. Incapable de faire rire de l'adversaire, risible quand il le morigène sur tous les tons. Salomon et Marcolphe, Don Quichotte et Sancho Pança, exalté et philistin pour le même prix. Forme rustre de la révolte, forme d'une rustrerie révoltée. Et flottant par-dessus le tout, la bonne conscience sincère du brave bourgeois content de lui-même, en guise d'ambiance : c'était cela, le grobianisme »  (Karl Marx, Deutsche-Brüsseler-Zeitung, 28 octobre 1847)


Sommaire


Livre I :


Le lever du roi.
Précis d'impudeur.
L'art délicat du service.
A table !
Dépravation sur la voie publique.
Amis du moindre effort…
Gâcher une soirée en quinze leçons.
C'est Grobianus qu'on assassine !
Du balai !


Livre II :


Réussir son entrée.
La gloutonnerie expliquée aux gloutons.
Quand vient le plat de résistance...
La rustrerie par l'exemple.
En guise de digestif...
De retour chez bobonne.
Une invitation que vous n'êtes pas près d'oublier…
Mes ultima verba.


Annexes :
Et pour ces dames…La Grobiana.
Les brèves sentences de Denys Caton.