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Évolutions / révolutions des valeurs critiques (1860-1940)

Évolutions / révolutions des valeurs critiques (1860-1940)

Publié le par Marion Moreau

 

Évolutions/Révolutions des valeurs critiques

(1860-1940)

Colloque HIDIL (ANR Paris-Sorbonne)

Université de Caen Basse-Normandie

4-5-6 juin 2012

 

Responsable : Marie-Paule Berranger (Université Caen Basse-Normandie, LASLAR EA 4256) 

Comité scientifique : Marie-Paule Berranger (UCBN), Marie Blaise (Université de Montpellier-III), Brigitte Diaz (UCBN), Anne Gourio (UCBN), Jean-Claude Larrat (UCBN). 

 

Argument

Ce colloque forme diptyque avec celui qui se tiendra à Montpellier les 26 et 27 avril 2012. Après l’étude des évaluations critiques du Romantisme, il se propose d’interroger sur d’autres exemples l’évolution des critères qui ont modifié l’évaluation des auteurs, des mouvements (limités aux XIXe et XXe siècles) et qui relèvent des mutations de l’idée de littérature, entre 1860 et 1940. Les valeurs et vertus qui sont attribuées ou déniées aux auteurs, les analyses qui justifient leur promotion ou rétrogradation seront examinées à partir des méthodes de la poétique (de l’essai, du texte critique), de l’histoire des idées et/ou de la sociologie littéraire. Au-delà de la cote des oeuvres et des auteurs dans le champ littéraire d’une époque, les communications s’attacheront à repérer les critères qui régissent les discours critiques, les indices de leurs mutations, la relation accidentée entre littérature et rhétorique, l’ancrage de la critique dans l’épistémè contemporaine, notamment par rapport aux modèles scientifiques (génétique, physique, biologie, influence de la vulgarisation des théories freudiennes, jusqu’aux nouvelles sciences en train de se constituer comme l’ethnologie, la sociologie). 

Les interventions se répartiront selon trois axes

Emergences-résurgences

Qu’est-ce qui a permis la découverte des grands oubliés, l’élimination de gloires déjà reconnues ? On observera en particulier ces « tournants » de la postérité des oeuvres, ces moments où un auteur devient plus ou moins brusquement visible, ou simplement lisible, moments d’entrée dans le canon littéraire et dans les manuels, fluctuations et retournements dans le statut (esthétique, idéologique…) qui leur est conféré. On s’intéressera ainsi à ce « roman de la littérature » que constitue leur découverte, mort(s) et résurrection(s), et aux discours qui en justifient les aventures.

Évolution/Révolution

L’opposition évolution/révolution est porteuse d’un discours implicite. Elle semble surdéterminer les représentations et définitions de la littérature, que déclinent d’autres clivages comme modernité vs avant-garde, logiques généalogique ou générationnelle, héritages, filiations en opposition avec la « marche du cavalier » (Chklovski), les imaginaires de la catastrophe et de la crise, le millénarisme, les esthétiques de rupture. 

L’une des directions d’une interrogation sur l’évolution, dans cette première moitié du XXe siècle qu’on dit marquée par une « éclipse de la rhétorique » (Compagnon), pourrait concerner plus particulièrement les rapports entre rhétorique et littérature. Les débats virulents de la fin du XIXe siècle (Gourmont vs Brunetière, etc.) ne se sont-ils pas seulement déplacés sur de nouveaux terrains, notamment celui de l’esthétique romanesque (voir, par exemple, la querelle Bourget vs Thibaudet ou encore la question du « roman d’aventure »)? D’autre part, la priorité donnée à l’Histoire sur les Belles-Lettres n’a-t-elle pas favorisé l’idée que la rhétorique devait céder la place à la propagande, au sens large (voir Georges Sorel, les futuristes, la mode des « manifestes », l’ambiguïté de la « littérature engagée », etc.) ? L’idée de littérature a nécessairement été remodelée par cette évolution de la relation à la rhétorique. 

Modèles épistémologiques

On étudiera l’importation de concepts étrangers au champ littéraire, les projections théoriques, les modèles exogènes qui ont nourri la critique et la création littéraire. Ainsi, les avancées de la génétique, de la biologie, de la physique, jusqu’aux nouvelles sciences en train de se constituer, ethnologie, sociologie ont fourni des modèles à la critique et à la construction de l’histoire de la littérature. Le colloque de Marne-la-Vallée a examiné les rapports entre littérature et déterminisme, la relation à ce modèle que constitue la loi scientifique. La question du darwinisme et de la part laissée au hasard dans la transformation et la sélection reste cependant ouverte.

Durée des communications : 30 minutes 

● Pour le 31 décembre : accord pour participation assorti si possible d’une proposition

(axe/thème envisagés)

● Pour le 15 février : titre et court résumé

Contact

mariepaule.berranger@dbmail.com