Actualité
Appels à contributions

"Esthétique du Récit" (séminaire de doctorants)

Publié le par Julia Peslier (Source : Alison Boulanger)

Formation doctorale de Littérature Générale et Comparée - Université de la Sorbonne Nouvelle
Centre d'Études et de Recherches Comparatistes
Séminaire de jeunes docteurs et doctorants

           Esthétiques du récit : discontinuité et digression

Ce séminaire se propose de travailler sur les écarts de la narration : interruption, digression, répétition, entrelacement de plusieurs fils narratifs — tout ce qui fait obstacle au déroulement linéaire du récit. Les romans du XXe siècle, tout particulièrement, se distinguent par de telles expériences narratologiques : concurrence des perspectives, des récits et des narrateurs ; récits entrelacés ou à emboîtements multiples ; pratique systématique de l'interruption ou de la digression. Paradoxalement, la linéarité narrative, pure virtualité, reste néanmoins présente, comme une norme que le récit se plairait à transgresser. À travers cette mise en scène, le récit devient production, événement, difficile accouchement de lui-même.

L'objet du séminaire est de travailler sur l'articulation entre expérimentation narrative et visée épistémologique. Tout d'abord, ces expérimentations mettent en lumière le lien entre forme romanesque et processus de lecture : bouleverser l'ordre du récit, c'est directement affecter le parcours du lecteur, ce qui implique un questionnement sur la façon dont il accède au savoir. En corollaire, le questionnement porte sur la constitution d'un savoir, et tout particulièrement sur l'articulation entre histoire et Histoire. La discontinuité narrative manifeste, de toute évidence, l'éclatement et la perte du sens ; le travail sur la structure du récit et sur les temps verbaux aboutit, dans certains cas, à l'anachronisme, voire à l'achronie et à l'aporie. On s'interrogera donc aussi sur les liens entre littérature et philosophie de l'histoire. De manière plus générale, l'expérimentation sur l'ordre du récit implique une réflexion sur la représentation du temps en littérature. L'esthétique de la fragmentation et de la contingence, du flux et de la métamorphose, témoigne d'une conception complexe, souvent paradoxale, de la temporalité.


Le séminaire, centré sur ces axes, se concentrera essentiellement sur les oeuvres en prose du XXe siècle, et souhaite favoriser les approches comparatistes. Toutefois, il est ouvert à tout chercheur (docteur ou doctorant) souhaitant travailler sur l'ordre de la narration et la représentation du temps en littérature.


Suivant les propositions qui nous sont faites, nous pouvons envisager une séance supplémentaire au mois de juin. En outre, il est possible d'envisager un ou une deuxième intervenant(e)à l'une des dates ci-dessus.

Les chercheurs intéressés par ces axes de réflexion sont invités à intervenir dans le cadre de ce séminaire et à présenter leurs travaux et leur recherche. Toute proposition est à adresser à l'une des trois organisatrices (cf. Contacts ci-dessous).



         Programme


Le séminaire se réunit le vendredi de 17 h à 19 h, dans la
Bibliothèque de Littérature Française, Générale et Comparée
(17 rue de la Sorbonne, escalier C, 2e étage)


vendredi 17 novembre 2006: Accueil des (nouveaux) participants, tour de table (recherches des uns et des autres) puis compte-rendu des interventions de l'an dernier et de la publication en cours.

vendredi 15 décembre 2006 : Alison Boulanger, « Tristram Shandy de Lawrence Sterne : l'interruption et la cohérence du récit »

vendredi 19 janvier : Chiara Nannicini, « La digression modernisée : Renouvellement de la tradition littéraire dans les romans de Calvino et de Perec »

vendredi 16 février : Benoît Trudel, "L'esthétique de le l'obscurité dans le roman québécois et antillais : les textes fondateurs". Ouvrages abordés : La Lézarde d'Edouard Glissant (1958), La Nuit de Jacques Ferron (1965), Prochain épisode d'Hubert Aquin (1965) et Mûr à crever de Franketienne (1998)

vendredi 30 mars : le programme de cette séance sera présenté ultérieurement.

vendredi 11 mai : Emilie Lucas-Leclin : communication sur Claude Simon (Le Jardin des Plantes, 1997) et Peter Handke : Mon année dans la baie de personne ou La perte de l'image.