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Essai et fiction dans la Recherche : le partage des genres ?

Essai et fiction dans la Recherche : le partage des genres ?

Publié le par Marielle Macé (Source : Maya Lavault)

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« Essaiet fiction dans la Recherche : le partage des genres ? »

Journéed'étude organisée le 11 avril 2011 par Maya Lavault

dansle cadre des travaux menés par l'Équipe Proust de l'ITEM/CNRS

Ecole normale supérieure, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris. Salle des Actes 

  • 10h: accueil des participants, par Nathalie MauriacDyer (responsable de l'équipe Proust) et Maya Lavault
  • 10h10 : présentation des enjeuxet des problématiques de la journée, par Maya Lavault

Séance présidée par Françoise Leriche

  • 10h40 : « L'essai est-ilsoluble dans la fiction ? », par Vincent Ferré (Université ParisXIII)
  • 11h30 : « L'essai dans leroman : prestiges et renoncement », par Francine Goujon (Paris)

Déjeuner

Séance présidée par Vincent Ferré

  • 14h30 : « Essai et fictiondans la genèse de la Recherche », par Françoise Leriche (UniversitéGrenoble III)
  • 15h20 : « Intrication du récit, del'analyse critique et de la réflexion éthique dans la scène mondaine chezProust, Musil et Woolf », par Florence Godeau (Université Lyon 3)

Pause

16h30 : Table ronde, avecJacques Dubois (Université de Liège), Laurent Jenny (Université de Genève),Marielle Macé (CRAL-CNRS) et les participants de la journée.

Argument:

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L'objet de cettejournée est de reposer la question du partage entre fiction et essai dans la Recherche, entre récit (fictionnel) etdiscours (essayistique, « théorique »). Il s'agit de réfléchir à leurarticulation : peut-elle se définir comme un rapport d'inclusion (ce quireviendrait à identifier des passages essayistiques, des moments d'essai,inclus dans la diégèse) ou bien comme une interaction, un rapport deréciprocité (ce qui impliquerait que l'un agisse sur l'autre, que l'unsoutienne l'autre sans que l'on puisse déterminer si c'est l'essai qui setrouve intégré à la fiction, ou le contraire…) ? Quel rôle est assigné àl'un et à l'autre ?

Y a-t-il finalementun partage à effectuer et qu'y gagne-t-on ? Peut-on souscrire pleinement àl'affirmation de Barthes qui, le premier, avait relevé ce mélange des genrespropre à l'oeuvre de Proust, en proposant de la considérer comme une« tierce forme », ni essai ni roman, « ou les deux à lafois » ?

Il faudra revenirsur les notions d'essai et de fiction, pour justifier leur emploi dans le casde la Recherche et s'attacher àles distinguer de termes auxquels ils sont couramment associés, voire assimilés : celui de roman, bienentendu, du côté de la fiction, et du côté de l'essai, ceux de théorie,d'exposé, de philosophie, de « leçon », voire de critique.

Cette réflexion surles termes qui permettent de catégoriser la Recherche, de la rattacher à un ou à des genres, nous renvoie à la question du statut du « je » del'énonciateur, et de sa construction au fil de la genèse de l'oeuvre, depuis lespremiers articles et préfaces de Proust jusqu'aux dernières pages d'Albertinedisparue, dans un subtil entrelacsentre biographie, critique et fiction .

Ce questionnementengage de fait une réflexion sur les lectures de l'oeuvre, d'une part parce quel'on retrouve ce partage – ou bien cette absence, cette impossibilité departage – des genres du côté de la lecture : qu'est-ce que lire la Recherche comme un roman ? Peut-on aussi la lire commeun essai ? Est-ce la même chose que la lire en philosophe ? Del'autre, parce que c'est par le processus de lecture que se révèle et ques'éprouve le fonctionnement de l'oeuvre : quel effet produit cette« machine à deux régimes » en quelque sorte non seulement à lalecture, mais encore sur le lecteur ?

Voici brièvementprésentées les interrogations qui sont à l'origine du choix du sujet de cettejournée d'étude, interrogations suscitées par les travaux de chercheurs actuelsou plus anciens, « proustiens » ou non « proustiens »,« généticiens » ou comparatistes, spécialistes de la fiction ou del'essai, etc. L'objectif est d'y répondre, mais peut-être surtout d'en poser denouvelles, et de permettre la confrontation d'analyses divergentes tout autant quede leurs méthodes et de leurs présupposés.