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Appels à contributions
Economie et Littérature en France (1815-1848)

Economie et Littérature en France (1815-1848)

Publié le par Marie de Gandt (Source : Nicole Edelman)

Economie et Littérature en France (1815-1848)

Journée d'études organisées à l'Université de Paris X-Nanterre les 6 et/ou 7 avril 2006

par Nicole Edelman et François Vatin

Appel à contribution

La Restauration est en France marquée dans l'univers intellectuel par la diffusion d'un nouveau discours : l'économie politique. L'enseignement de cette discipline se diffuse, d'abord dans les écoles techniques, comme le Conservatoire, l'Ecole Centrale, ou l'Ecole agronomique de Grignon, puis, après la Révolution de 1830, au Collège de France. Progressivement, les économistes organisent leur profession, avec leur revue, leur Société, et leur collection d'ouvrages.

Cette institutionnalisation de l'économie politique en France a déjà fait l'objet de diverses recherches. Mais un tel point de vue rend mal compte d'un mouvement plus profond qui est celui de l'émergence de l'économie comme nouvel objet nodal de la conscience sociale et politique européenne. Pour en prendre la mesure, c'est vers les philosophes, les essayistes, les journalistes, les romanciers qu'il faut alors diriger le regard. Après les violences révolutionnaires et les guerres de l'Empire, si la société trouve avec l'économie un nouveau moteur idéologique, cette économie n'est pas plus pensée de manière monolithique que fixée dans un cadre disciplinaire rigide. Ainsi, dans ces premières décennies du XIXe siècle, la perméabilité entre social, économique, politique et religieux est si forte qu'elle permet la naissance des projets de régénération sociale, tels ceux de Fourier ou de Saint Simon.

L'analyse croisée de la littérature des économistes et de l'économie vue par la littérature devrait permettre d'éclairer ces modalités différentes de concevoir les savoirs économiques. Littérature et économie ne sont en effet pas encore deux mondes étanches l'un à l'autre : la presse, quotidienne comme périodique, qui connaît à cette époque une expansion sans précédent, est alors l'espace privilégié où se croisent politiciens, penseurs sociaux, écrivains de toutes obédiences. La critique littéraire est aussi une critique sociale, comme chez Sainte-Beuve par exemple. Inversement l'écriture romanesque peut n'être qu'un voile transparent du discours économique et social, comme en témoigne un des grands succès littéraires de l'époque : le Jérôme Paturot de Louis Reybaud. Les prophéties d'économistes, leur promesse d'un bonheur social né de l'opulence suscitent aussi la réaction romantique, alimentée par le portrait de la misère ouvrière, qui court de Sismondi à Michelet. Enfin, on ne peut manquer de citer Stendhal, grand lecteur des économistes, qui envisagea même de rédiger un traité sur cette matière ou Balzac, grand connaisseur de ces espaces, ceux de la richesse comme de la pauvreté.

Sans prétendre à l'exhaustivité, il s'agira d'ouvrir à une discussion commune entre les spécialistes d'histoire économique, d'histoire de la pensée économique et d'histoire littéraire. Il s'agit par cette ouverture pluri-disciplinaire d'interroger les rapports complexes entre l'économie-discipline et l'économie pratique ordinaire installée depuis deux siècles au coeur de notre monde politique et social. Prendre comme objet d'étude la période de la Restauration au cours de laquelle s'établit cette configuration idéologique ouvre ainsi aussi sur des interrogations contemporaines.  

 

Organisation

 

Cette manifestation est organisée en collaboration par le C. H.A.H.R. l'I.D.H.E.-Nanterre, et le Pôle XIXe. Elle bénéficie des patronages de l'Association Charles Gide pour l'histoire de la pensée économique et de la Société française pour l'histoire des sciences de l'homme.

Elle aura lieu à l'Université de Paris X-Nanterre le jeudi 6 ou le vendredi 7 avril 2006 ; éventuellement les deux jours si le nombre et la qualité des propositions de communications l'exigent.

Les propositions de communication doivent être adressées à Nicole Edelman ou à François Vatin avant le 1er décembre 2005.  

Contacts :

Nicole Edelman, nicole.edelman@wanadoo.fr

François Vatin vatin@u-paris10.fr

  • Responsable :
    Nicole Edelman et François Vatin, Université Paris X