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Du cut-up au sampling

Du cut-up au sampling

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Antonio Dominguez Leiva)

Polyvalente, mutante et omniprésente, la pratique du sampling pourrait bien être l´emblème ultime de l'«ère néobaroque» définie par le sémiologue italien O. Calabrese dans son ouvrage homonyme de 1987, l´année même de fabrication du mythique E-mu SP-1200. L´auteur définissait alors la nouvelle iconosphère (mais on peut facilement étendre ces notions à la sonosphère) par une série de catégories esthétiques repartie autour de binômes complémentaires: la répétition et le rythme frénétique, l'excentricité et le risque, le détail et le fragment, l'instabilité et la métamorphose, le désordre et le chaos, le noeud et le labyrinthe, la complexité et la dissipation, le plus-ou-moins et le je-ne-sais-quoi et enfin la distorsion et la perversion. Ces binômes, se décomposant à la fois en une série de figures, semblent toutes peu ou prou (à commencer par la Répétition déclinée selon Calabrese en variations organisées, polycentrisme et irrégularité réglée) caractériser la technique du sampling et l´esthétique qui en découle dans ses différentes manifestations, du hip hop à la musique électronique en passant par quantité de styles.

Nous nous intéresserons ici à toutes les dimensions transmédiatiques du sampling, que ce soit dans ses ancêtres littéraires mêmes (notamment les « Cut-ups » de W. Burroughs et B. Gysin mais aussi la tradition des assemblages qui va de Lautreámont au Reality Hunger Manifesto de D. Shields), dans ses multiples incarnations plastiques (dans la lignée du collage, de l´appropriation et du détournement) ou bien entendu dans ses différentes expressions sonores, des tape loops de la musique concrète, minimaliste ou électroacoustique, voire du jazz fusion et du rock psychédélique a l´explosion des samples qui articule l´émergence du hip hop et la prolifération de la musique électronique dans toutes ses constellations avant d´être diffusée dans l´ensemble de la sonosphère contemporaine, de la musique industrielle au indie rock voire la pop la plus mainstream.

 

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