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Du corpus scolaire à la bibliothèque intérieure

Du corpus scolaire à la bibliothèque intérieure

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Brigitte Louichon)

Bordeaux 2008 : 9ème rencontre des chercheurs en didactique de la littérature
3, 4, 5 avril 2008
« Du corpus scolaire à la bibliothèque intérieure »

Actes parus en 2010: B. Louichon et A. Rouxel (dir.), Du corpus solaire à la bibliothèque intérieure

Les rencontres des chercheurs en didactique de la littérature, inaugurées en 2000 à Rennes, puis organisées à Namur en 2001, ont abordé les années suivantes des questions spécifiques : celle des frontières disciplinaires (Grenoble 2002), de l'écriture littéraire (Aix 2003), de la trace (Reims 2004), de l'oral (Strasbourg 2005), de l'activité de l'élève (Montpellier 2006), du sens,  de l'utilité et de l'évaluation de l'enseignement de la littérature (Louvain 2007). Les journées de 2008 concerneront les corpus d'oeuvres. Y seront envisagées la manière dont ces corpus sont constitués et la logique qui les sous-tend. Ainsi, la mise en relation des textes et les finalités qui lui sont assignées seront au coeur de la problématique. Fondamentalement, c'est la question de la définition de la littérature scolaire (au sens le plus large) qui sera posée.

Depuis 1994, un nombre non négligeable de recherches ont été effectuées dans ce domaine, mais toujours en abordant la littérature scolaire à partir d'un aspect singulier : la littérature au collège (D. Manesse, 1994), la culture littéraire au lycée (B. Veck, 1994), le rapport entre lectures scolaires et lecture privées (P. Demougin, J.-F. Massol, 1998), les pratiques de lecture des adolescents (Baudelot et alii, 1999), les programmes de littérature en Belgique francophone (K. Canvat, 2001). Durant cette période, des études historiques ont également été menées, principalement sur la littérature au lycée (E. Fraisse, 1997, M. Jey et V. Houdart-Mérot, 1998). Il s'agit donc de prolonger ces travaux, d'actualiser les enquêtes, d'élargir les investigations à tous les niveaux, de la maternelle à l'université, et à toutes les situations d'enseignement (FLE par exemple).

I. Problématique

Au-delà des données factuelles nécessaires et de l'état des lieux qu'elle souhaite établir, cette réflexion sur les corpus vise à mettre en lumière les enjeux des choix effectués aux différents niveaux. La place accordée à la littérature dans les programmes scolaires relève de choix politiques et idéologiques : elle réfracte les valeurs d'une société, en l'occurrence l'image qu'elle veut donner d'elle-même et des hommes qu'elle entend former. À côté de cette étude des prescriptions institutionnelles, l'analyse des pratiques effectives des enseignants dans leur classe devrait contribuer à préciser la place et la fonction de la littérature dans la formation des élèves. De quelles valeurs éthiques, esthétiques, sont porteurs les corpus proposés aux élèves ? Quels lecteurs veut-on former ? De la même façon, cette problématique interroge les choix effectués en formation d'enseignants. Aussi les recherches pourront-elles s'articuler autour des trois axes suivants.

    1. Les corpus dans les programmes scolaires

En France, en Belgique, au Québec, dans les pays où le français est langue d'enseignement, les programmes scolaires – et singulièrement ceux qui concernent les jeunes élèves – accordent une place importante et souvent renouvelée à la littérature. Les textes officiels sont parfois assortis de listes d'oeuvres imposées, parfois d'oeuvres préconisées. On s'interrogera sur la place effective de la littérature dans les programmes de français en fonction des niveaux d'enseignement, selon les pays. On s'intéressera également, d'un point de vue historique, à l'évolution des modalités d'inscription des textes et des corpus dans les programmes.

    2. Les corpus dans les classes

Tout en tenant compte des programmes, les enseignants disposent aujourd'hui d'une relative liberté dans le choix des oeuvres à étudier. Comment opèrent-ils ces choix dans les corpus proposés par les textes officiels? Un consensus est-il possible sur « les oeuvres qu'il faut avoir lues » (ou étudiées) au cours de sa scolarité ? Le corpus scolaire est-il réductible à un « bagage » ?

Quels équilibres entre les genres les enseignants cherchent-ils à réaliser? Et, si on tient pour essentielle l'approche générique, quelle place est accordée aux genres mineurs, aux « mauvais genres », aux genres émergents ? Peut-on poser qu'il existe des genres à la mode (par exemple, la littérature du « je »), lesquels et pourquoi ? Qu'il existe, au contraire, des genres marginalisés, oubliés (par exemple, l'essai), lesquels et pourquoi ?

Quels équilibres les enseignants recherchent-ils entre littérature du patrimoine et littérature contemporaine ? Production restreinte et production élargie ? Littérature de jeunesse et littérature générale ? Littérature en français et littérature traduite ? Littérature hexagonale et littératures francophones ? Dans quelle mesure ces découpages, délimitant autant de corpus distincts, sont-ils pensés ou naturalisés dans les pratiques scolaires ? De même que celles-ci construisent des frontières de genres, elles tendent également à délimiter des patrimoines nationaux ou partiellement transnationaux (littérature européenne, maghrébine, francophone etc.).

Comment, à l'intérieur d'un cycle ou d'un cursus, les oeuvres sont-elles programmées ? Peut-on penser les lectures en terme de « progression » ?

La question des corpus est inséparable d'une réflexion sur l'élaboration de la culture littéraire. Quelles mises en relation des oeuvres à lire sont proposées dans les classes (logique cumulative, associative, mise en réseau, retour sur les textes…) ? Peut-on penser des modalités d'accès aux oeuvres variées en fonction des corpus proposés ?

Enfin, on posera la question de la réception des corpus et de la manière dont les élèves construisent leur bibliothèque à partir (ou non) des propositions institutionnelles et enseignantes.


    3. Les corpus en formation d'enseignants

Les questions qui précèdent se posent aussi dans la sphère de la formation des enseignants de littérature (Université et IUFM). Comment la liaison avec le futur métier de beaucoup d'étudiants en Lettres est-elle pensée à l'université ? Que lit-on en licence ? Avec quels outils ? Quelles oeuvres littéraires, mais aussi quels textes théoriques, critiques, didactiques ou pédagogiques sont proposés dans les formations à l'IUFM? Selon quelles logiques ? Suivant quelles modalités ? Avec quelle efficacité ? En bref, existe-t-il (ou pourrait-il exister) des « corpus de formation » ? À l'articulation des classes et de la formation, on pourra également se demander dans quelle mesure les oeuvres que l'on a étudiées (en formation) déterminent celles qu'on lira ou ne lira pas en classe.

II. Esprit des rencontres et organisation

Ces rencontres visent à favoriser la constitution de notre discipline de recherche. Elles se veulent internationales et ouvertes à toutes les équipes. Elles ont donc vocation à accueillir les jeunes chercheurs et singulièrement les doctorants.

    1. Les ateliers thésards

Dans cette logique, cette rencontre privilégiera les doctorants dont les sujets de thèse sont proches de la problématique du colloque. Ils sont invités à participer à des « ateliers thésards » où chacun présentera rapidement son projet, l'état d'avancement de ses travaux, les questions qu'il se pose ou les obstacles auxquels il est confronté.

    2. Propositions

Les propositions de communication (25 minutes) – titre et  résumé (1500 signes) ─ devront parvenir aux deux responsables scientifiques (cf adresses ci-dessous) pour le 15 novembre afin que le comité scientifique puisse les évaluer pour le début de l'année 2008.
Les doctorants souhaitant participer à un « atelier thésards » indiqueront le titre de leur thèse, le nom de leur directeur, un résumé de leur projet, l'état d'avancement de leurs travaux et une question qui pourra être posée lors de l'atelier et plus généralement lors des journées.

Responsables scientifiques

Brigitte LOUICHON et Annie ROUXEL (IUFM d'Aquitaine)
brigitte.louichon@wanadoo.fr et alanrouxel@wanadoo.fr


Comité scientifique :

Marie BERNANOCE (Université Stendhal Grenoble 3)
Marie-France BISHOP (IUFM du Nord-Pas de Calais)
Jean-Charles CHABANNE (IUFM  de Montpellier)
Olivier DEZUTTER (Université de Sherbrooke - Canada)
Jean-Louis DUFAYS (Université de Louvain-la-neuve - Belgique)
Jean-Louis DUMORTIER (Université de Liège – Belgique)
Marie-José FOURTANIER (IUFM Midi-Pyrénées)
Jean-François MASSOL (Université Stendhal Grenoble 3)
Catherine MAZAURIC (Université Toulouse- Le Mirail)
Jean-Michel POTTIER (IUFM de Champagne-Ardennes)
François QUET (IUFM de Lyon),
Amor SEOUD (Université de Sousse – Tunisie)
Catherine TAUVERON (IUFM de Bretagne)








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