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Appels à contributions
Dossier Mohammed Khaïr-Eddine

Dossier Mohammed Khaïr-Eddine

Publié le par Nicolas Wanlin (Source : Marta Segarra)

Expressions maghrébines
Revue de la Coordination internationale des chercheurs sur les littératures du Maghreb

www.limag.com/em.htm
Vol. 5, no 2, hiver 2006: Appel à articles
MOHAMMED KHAÏR-EDDINE
Numéro coordonné par Zohra Mezgueldi
Date limite de soumission des articles : 31 janvier 2006


Le 18 novembre 1995, l'écrivain Mohammed Khaïr-Eddine mourait d'une maladie contre laquelle il a lutté de toute son énergie, allant jusqu'à perdre l'usage de la parole mais faisant entendre sa voix malgré tout, comme en témoigne son journal : « On ne met pas en cage un oiseau pareil » (Dernier journal, août 1995) . Il a ainsi puisé dans l'écriture une force capable de transformer la douleur et la souffrance en acte de création et de dépassement.
L'année 2005 marquera les dix ans de la mort du poète qui nous a laissé une oeuvre des plus intenses et des plus imposantes. Cette force singulière tient en grande partie à ce que l'homme et l'oeuvre n'ont jamais cessé de se confondre dans un principe commun de remise en question perpétuelle, touchant sans doute à une conception de la vie et de l'humain.
Si on a beaucoup dit que la production littéraire de Khaïr-Eddine est marquée par les thèmes de l'errance et de l'exil ainsi que ceux de la révolte et de la subversion, il reste toutefois à aller plus loin dans cette oeuvre ouverte sur tant de possibles dans le domaine de la lecture et de la recherche.
Nous sommes ainsi en présence d'une oeuvre où domine cette constante absence de norme et de repère, où prédomine le principe de destruction et de construction et d'où se dégage, par-dessus tout, l'idée que la création sauve l'identité du chaos. Ecrivant en dehors de tout respect des genres littéraires classiques, Khaïr-Eddine pratique le brouillage générique, mêlant narration, poésie et théâtre, passant de l'un à l'autre, en quête d'une écriture « totale » qui se prête à divers questionnements.
C'est ainsi qu'on pourrait analyser les formes scripturales qu'invente cette oeuvre dont on n'a pas fini d'épuiser la richesse. Elle s'inscrit en effet dans le paradoxe d'être à la fois si particulière dans son unicité et si fragmentée dans ses formes mêmes.
La question de la langue, quant à elle, se pose, chez Khaïr-Eddine, en termes pluriels entre langue étrangère et étrangeté de la langue au coeur desquelles se joue la question de l'identité et de l'altérité. Il y a là matière à réflexion.
On pourrait aussi interroger cet imaginaire foisonnant et tourmenté à la fois qui s'articule autour de grandes figures relevant autant du spécifique que de l'universel.
Une réflexion sur les rapports entretenus par l'écriture de Khaïr-Eddine avec la culture maghrébine, notamment dans sa dimension berbère serait également féconde.
Par ailleurs, saisir la place de l'histoire et de la mémoire dans la production littéraire de Khaïr-Eddine contribuerait aussi à une meilleure connaissance de son oeuvre.
Enfin, l'analyse de la pensée de Khaïr-Eddine offre des pistes de recherche à explorer, notamment en tant que pensée de l'ailleurs ou encore en tant que pensée de l'avant-garde.
Ce sont là quelques suggestions faites à tous ceux qui souhaiteraient contribuer à ce numéro spécial Khaïr-Eddine dont l'oeuvre bien qu'animée par des pulsions contradictoires, frappe toutefois par sa puissance, notamment dans ce qu'elle cherche à transmettre sur la littérature elle-même.

Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes (6.000 mots). La ponctuation, les notes et les références doivent être conformes aux normes appliquées par la revue :
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